TESO:Présentation d'un personnage/Jaxsik-Orrn : Différence entre versions
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Nous étions là, plantés jusqu’aux chevilles dans le sang et la boue. À ma gauche, Kuseem se noyait dans le voriplasme. C’était une belle mort, mais il n’avait pas pu lancer sa dernière malédiction-de-mort. Il n’émit qu’un gargouillis, comme un guar égorgé. Son visage, autrefois tendu et couvert de peintures de guerre rouge vif, coulait sur son crâne comme un torchon trempé. D’un seul morceau. Dissous dans une mare de sanie verte, sous mes yeux. | Nous étions là, plantés jusqu’aux chevilles dans le sang et la boue. À ma gauche, Kuseem se noyait dans le voriplasme. C’était une belle mort, mais il n’avait pas pu lancer sa dernière malédiction-de-mort. Il n’émit qu’un gargouillis, comme un guar égorgé. Son visage, autrefois tendu et couvert de peintures de guerre rouge vif, coulait sur son crâne comme un torchon trempé. D’un seul morceau. Dissous dans une mare de sanie verte, sous mes yeux. | ||
− | À ma droite, Tlek se battait comme un wamasu sans queue, poussé par la juste fureur des Nagas, | + | À ma droite, Tlek se battait comme un wamasu sans queue, poussé par la juste fureur des Nagas, décidée à tuer tous ceux qu’elle pourrait avant que l’épuisement et l’hémorragie ne sapent définitivement ses forces. |
Des goules couvertes d’un liquide visqueux approchaient de toutes parts. Je brisais et tranchais, comme ma mère de racine, et sa mère de racine avant elle, l’avaient fait à leur époque. Mais mon arme, couverte de cette sanie corrosive, s’affaiblissait à chaque coup. De plus en plus faible comme Tlek. Comme moi. | Des goules couvertes d’un liquide visqueux approchaient de toutes parts. Je brisais et tranchais, comme ma mère de racine, et sa mère de racine avant elle, l’avaient fait à leur époque. Mais mon arme, couverte de cette sanie corrosive, s’affaiblissait à chaque coup. De plus en plus faible comme Tlek. Comme moi. |
Version actuelle datée du 5 octobre 2018 à 20:12
Date de publication : 05/10/2018
Par Tsojei, guerrier reel-ka de la tribu d’Aiguemortes Nous étions là, plantés jusqu’aux chevilles dans le sang et la boue. À ma gauche, Kuseem se noyait dans le voriplasme. C’était une belle mort, mais il n’avait pas pu lancer sa dernière malédiction-de-mort. Il n’émit qu’un gargouillis, comme un guar égorgé. Son visage, autrefois tendu et couvert de peintures de guerre rouge vif, coulait sur son crâne comme un torchon trempé. D’un seul morceau. Dissous dans une mare de sanie verte, sous mes yeux. À ma droite, Tlek se battait comme un wamasu sans queue, poussé par la juste fureur des Nagas, décidée à tuer tous ceux qu’elle pourrait avant que l’épuisement et l’hémorragie ne sapent définitivement ses forces. Des goules couvertes d’un liquide visqueux approchaient de toutes parts. Je brisais et tranchais, comme ma mère de racine, et sa mère de racine avant elle, l’avaient fait à leur époque. Mais mon arme, couverte de cette sanie corrosive, s’affaiblissait à chaque coup. De plus en plus faible comme Tlek. Comme moi. Alors que je me préparais à charger une dernière fois avant de me réveiller entre les bras du Père de l’Effroi, j’entendis un sifflement et un rugissement derrière moi. C’était Jaxsik-Orrn. À cet instant, je sus que nous allions survivre. Elle se lança à l’attaque des voriplasmes avec une telle rage et une telle force que, tout frère de couvée que nous étions, je sentis mon jabot se contracter de peur. Les marqueurs funéraires que les morts-pas-morts maniaient comme des gourdins se brisèrent sur son armure en une pluie de sang et d’échardes. Les voriplasmes lui frappaient les jambes et laissaient des plaies fumantes sur ses mollets et ses cuisses. Mais aucune blessure, quelle que soit son importance, ne ralentissait Jaxsik-Orrn. En fin de compte, il ne resta de nos ennemis que des os brisés et des bulles de gelée qui se desséchait lentement. Malgré ses blessures, ma sœur rejoignit en boitant la dépouille de Kuseem, poignard en main. « Poursuis ton combat, frère de racine, » murmura-t-elle avant de trancher ce qui restait de sa tête. « Plantez des marqueurs sur le reste, feula-t-elle. » Tlek et moi nous mîmes au travail, et enfonçâmes le marqueur de Kuseem profondément dans sa poitrine, pour le clouer à la boue épaisse sous l’eau. Ma sœur de couvée pencha la tête et pressa le poing contre sa poitrine. — « La gloire dans la mort », souffla-t-elle. — « La gloire dans la mort », répondîmes-nous. À l’époque, Jaxsik-Orrn n’était qu’une chasseresse, comme nous. Mais là, couverts de sang, nous vîmes son véritable cœur. Le cœur d’un capitaine de guerre. Une héroïne. Et un jour, une légende. |