Les réfugiés : Différence entre versions
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L’odeur de la baie s’infiltrait entre les pierres de la cave, odeur de sel et de pourriture saumurée. La cave elle-même possédait ses propres odeurs : celles du vin transformé en vinaigre et de la moisissure se mélangeaient aux arômes plus exotiques des herbes que les guérisseurs avaient apportées avec eux pour prendre soin des blessés. Plus de cinquante personnes s’entassaient dans la vaste pièce au sol de terre battue, autrefois entrepôt abandonné pour la maison de passe située au-dessus. Les grognements et les pleurs avaient cessé à présent, et tout était calme, comme si l’hospice de fortune s’était transformé en une immense tombe.<br> | L’odeur de la baie s’infiltrait entre les pierres de la cave, odeur de sel et de pourriture saumurée. La cave elle-même possédait ses propres odeurs : celles du vin transformé en vinaigre et de la moisissure se mélangeaient aux arômes plus exotiques des herbes que les guérisseurs avaient apportées avec eux pour prendre soin des blessés. Plus de cinquante personnes s’entassaient dans la vaste pièce au sol de terre battue, autrefois entrepôt abandonné pour la maison de passe située au-dessus. Les grognements et les pleurs avaient cessé à présent, et tout était calme, comme si l’hospice de fortune s’était transformé en une immense tombe.<br> | ||
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Il n’était pas encore né quand les gens s’étaient mis à murmurer que l’usurpateur camoréen était en route vers son petit village. Elle avait empaqueté leurs possessions pour s’enfuir. Ses voisins s’étaient moqués d’elle, racontait-elle, en affirmant que Rihad et Taneth le vaincraient facilement. Son mari, le père de Lukar, qu’il ne rencontrerait jamais, s’était ri d’elle lui aussi. C’était l’époque des moissons et elle allait manquer les festivités. Mais sa mère, Miak-I, avait raison. Deux semaines après avoir fui le village, elle entendit raconter que celui-ci avait été rasé durant la nuit, ne laissant aucun survivant. Rihad et Taneth étaient tombés tous les deux. Rien n’arrêtait l’usurpateur.<br> | Il n’était pas encore né quand les gens s’étaient mis à murmurer que l’usurpateur camoréen était en route vers son petit village. Elle avait empaqueté leurs possessions pour s’enfuir. Ses voisins s’étaient moqués d’elle, racontait-elle, en affirmant que Rihad et Taneth le vaincraient facilement. Son mari, le père de Lukar, qu’il ne rencontrerait jamais, s’était ri d’elle lui aussi. C’était l’époque des moissons et elle allait manquer les festivités. Mais sa mère, Miak-I, avait raison. Deux semaines après avoir fui le village, elle entendit raconter que celui-ci avait été rasé durant la nuit, ne laissant aucun survivant. Rihad et Taneth étaient tombés tous les deux. Rien n’arrêtait l’usurpateur.<br> | ||
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− | Lukar était né et avait grandi dans des camps de réfugiés à travers tout Martelfell. Il n’avait jamais connu d’amitiés durant plus de quelques jours. Il savait que quand le ciel prenait feu à l’ouest, ils allaient faire leurs bagages et s’en aller vers l’est. Lorsqu’il brûlait au sud, ils fuyaient vers le nord. Enfin, après douze ans de voyage de campement en campement, ils avaient traversé la baie | + | Lukar était né et avait grandi dans des camps de réfugiés à travers tout Martelfell. Il n’avait jamais connu d’amitiés durant plus de quelques jours. Il savait que quand le ciel prenait feu à l’ouest, ils allaient faire leurs bagages et s’en aller vers l’est. Lorsqu’il brûlait au sud, ils fuyaient vers le nord. Enfin, après douze ans de voyage de campement en campement, ils avaient traversé la baie d’Iliaque jusqu’à la province de Hauteroche, dans la baronnie de Dwynnen. C’est là que Miak-I avait promis, et espéré de tout son coeur, qu’ils trouveraient une demeure permanente et paisible. <br> |
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Tout était si vert ici que ça l’aveuglait. Contrairement à Martelfell, qui ne verdoyait qu’en certaines saisons et à certains endroits, Dwynnen restait toujours vert. Jusqu’à l’arrivée de l’hiver, lorsqu’il avait commencé à neiger. Lukar en avait d’abord été effrayé. Il avait honte d’y penser à présent, alors qu’ils étaient menacés par un réel danger. Mais les nuages rougeoyants de la guerre, la puanteur et la douleur des camps de réfugiés, tout cela lui était familier.<br> | Tout était si vert ici que ça l’aveuglait. Contrairement à Martelfell, qui ne verdoyait qu’en certaines saisons et à certains endroits, Dwynnen restait toujours vert. Jusqu’à l’arrivée de l’hiver, lorsqu’il avait commencé à neiger. Lukar en avait d’abord été effrayé. Il avait honte d’y penser à présent, alors qu’ils étaient menacés par un réel danger. Mais les nuages rougeoyants de la guerre, la puanteur et la douleur des camps de réfugiés, tout cela lui était familier.<br> | ||
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- Non, plutôt un touche-à-tout, répondit Hzim en ouvrant une petite boîte de cire qu’il étala sur le cuir dur mais flexible. J’ai bien vu à votre armure que vous étiez un éclaireur. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez vu ? Nous sommes ici depuis une demi-journée maintenant, sans nouvelles de l’extérieur.<br> | - Non, plutôt un touche-à-tout, répondit Hzim en ouvrant une petite boîte de cire qu’il étala sur le cuir dur mais flexible. J’ai bien vu à votre armure que vous étiez un éclaireur. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez vu ? Nous sommes ici depuis une demi-journée maintenant, sans nouvelles de l’extérieur.<br> | ||
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− | - La baie | + | - La baie d’Iliaque tout entière est un immense champ de bataille navale, répondit Orben avant de pousser un soupir tandis que le sortilège de Rosayna commençait à refermer ses blessures déchiquetées mais peu profondes. Nous avons bloqué l’invasion depuis l’embouchure de la baie, mais je revenais de la côte, et l’armée de l’ennemi marche depuis les monts de Wrothgarian. C’est là que je me suis retrouvé pris dans cette petite échauffourée. Pas vraiment surprenant, ce mouvement sur long du flanc tandis que la bataille fait rage sur le front. Un coup tout droit sorti du livre de manoeuvres de Kaltos Camoran que le Hart-Roi a emprunté.<br> |
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- Le Hart-Roi ? demanda Lukar.<br> | - Le Hart-Roi ? demanda Lukar.<br> | ||
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- Elle m’a dit le nom de son enfant, répondit Rosayna. Mankar.<br> | - Elle m’a dit le nom de son enfant, répondit Rosayna. Mankar.<br> | ||
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Version actuelle datée du 28 juin 2014 à 21:47
Média d'origine : TES 4 : Oblivion
Par Geros Albreigh
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