Souvenirs de Sotha Sil : Différence entre versions
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Version du 29 juin 2018 à 07:31
Média d'origine : TES Online Commentaire : Texte illustré d'après le Journal de Razum-dar.
Par Varlinsi Arandu, apôtre de Sotha Sil
Les souvenirs sont fugaces, imparfaits et fragiles. Facilement noyés sous l'émotion et les préjugés. Il n'existe aucune autre forme de mémoire qui soit si déréglée. C'est pourquoi je dois consigner mes pensées sur le métal immuable de mes plaques de séquence. Mais même la pensée la plus objective peut être biaisée, et l'interprétation des mots induit la mécompréhension. Les gravures de cette plaque font pâle figure, comparées avec la complexité d'une simple pensée humaine, avec les nuances et la richesse dont est capable le premier esprit venu. Le seigneur Seht le sait. Après tout, son cœur anime les Roues éternelles, huilées et calibrées. Nous le savons. Pour devenir ce qui est le seul véritable nom, qui n'est pas un Nom, l'esprit doit être poli. Synchronisé. Comment y parvenir ? Même un dieu peut être écrasé sous le fardeau des émotions, fracturé par le tout qu'est la logique. Mais en ceci aussi le Dieu mécanique fut sage. Il donna forme et manifestation à ses souvenirs. Il en fit des étoiles luisantes, constituant la galaxie de sa pensée. Tangible et réel, bien plus que l'encre sur le parchemin, que des mots ou des chuchotis. Entier et parfait, seulement par la vertu de sa divinité, son esprit luisant et sans pareil détient le véritable ordre universel. Les souvenirs sont effectivement imparfaits, mais tout de même précieux. Ils détiennent notre sagesse et nos connaissances, ils font ce que nous sommes. Les donner reviendrait à gaspiller ce don, et cela aussi le seigneur Seht le savait. Il a donc préservé ses précieuses pensées, les scellant dans sa planisphère mnémonique, sous la garde de l'Astronome mutique. Il possède une multitude d'étoiles qui ne peuvent plus l'influencer de leurs émotions, mais qui lui restent reliées, et connues. La planisphère est calme, mais on y entend des murmures. Un léger bruissement de voix semble faire écho dans les salles. Ce sont des figures du passé, perdue mais non oubliées, et qui reviennent à la lumière. |