Fables d'après-midi de Sainte Almalexia : Différence entre versions
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Un beau jour, un corbeau curieux décida de voler plus loin qu'il n'avait jamais volé. Il vola, et vola, et arriva enfin devant une créature qu'il jugea fort étrange. | Un beau jour, un corbeau curieux décida de voler plus loin qu'il n'avait jamais volé. Il vola, et vola, et arriva enfin devant une créature qu'il jugea fort étrange. | ||
− | - Mon ami! Lança-t-il en survolant la créature. Mon ami, qu'es-tu donc? Je n'ai jamais vu de bête volante comme toi! | + | - Mon ami ! Lança-t-il en survolant la créature. Mon ami, qu'es-tu donc ? Je n'ai jamais vu de bête volante comme toi ! |
- Je suis un netch, répondit le gentil netch. | - Je suis un netch, répondit le gentil netch. | ||
− | - Un netch? Voilà un nom honnetch, croassa le corbeau. Dis-moi, netch, comment fais-tu pour voler? | + | - Un netch ? Voilà un nom honnetch, croassa le corbeau. Dis-moi, netch, comment fais-tu pour voler ? |
- Je vole sur ces rives depuis ma naissance, répondit le netch. J'en ignore le moyen. | - Je vole sur ces rives depuis ma naissance, répondit le netch. J'en ignore le moyen. | ||
− | - Le moyen, le moyen, oh, que c'est bien! répéta le corbeau. Où sont tes douces plumes qui t'aident à planer? | + | - Le moyen, le moyen, oh, que c'est bien ! répéta le corbeau. Où sont tes douces plumes qui t'aident à planer ? |
- Nul besoin de plumes pour planer, expliqua le netch. Mais j'ai une peau bien épaisse pour me protéger. | - Nul besoin de plumes pour planer, expliqua le netch. Mais j'ai une peau bien épaisse pour me protéger. | ||
− | - Une peau, une peau, oh que c'est beau! railla le corbeau. Dis-moi, netch, où sont tes yeux? | + | - Une peau, une peau, oh que c'est beau ! railla le corbeau. Dis-moi, netch, où sont tes yeux ? |
- Comme tu le vois bien, pas besoin d'yeux pour fendre les airs, répondit à nouveau le netch. | - Comme tu le vois bien, pas besoin d'yeux pour fendre les airs, répondit à nouveau le netch. | ||
− | - Pas d'yeux, pas d'yeux, pour fendre les airs! reprit le fier corbeau. Mais cela te rend bien plus laid que moi! | + | - Pas d'yeux, pas d'yeux, pour fendre les airs ! reprit le fier corbeau. Mais cela te rend bien plus laid que moi! |
Et il se mit à rire de l'infortune du netch. Il rit tant et plus, de plus en plus fort, qu'il attira un braillard des falaises. La bête piqua sur le corbeau, le goba tout entier, et il ne put plus se moquer du netch. | Et il se mit à rire de l'infortune du netch. Il rit tant et plus, de plus en plus fort, qu'il attira un braillard des falaises. La bête piqua sur le corbeau, le goba tout entier, et il ne put plus se moquer du netch. | ||
− | Celui-ci soupira et dit: | + | Celui-ci soupira et dit : |
- Moquer autrui est bien inutile, car nul ne peut changer ses propres faiblesses. | - Moquer autrui est bien inutile, car nul ne peut changer ses propres faiblesses. | ||
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Sa fille fut ravie de ce présent, mais son mari le vit d'un mauvais oeil. | Sa fille fut ravie de ce présent, mais son mari le vit d'un mauvais oeil. | ||
− | - Vous ne nous laissez même pas choisir? demanda le mari avec courroux. Et si ce guar est malade, ou vieux, ou faible? Je dois au moins l'examiner avant de l'accepter dans notre foyer! | + | - Vous ne nous laissez même pas choisir ? demanda le mari avec courroux. Et si ce guar est malade, ou vieux, ou faible ? Je dois au moins l'examiner avant de l'accepter dans notre foyer ! |
− | La fille voulut calmer son mari, mais le fermier hocha la tête et dit: | + | La fille voulut calmer son mari, mais le fermier hocha la tête et dit : |
- Examine-le tout ton soûl. | - Examine-le tout ton soûl. | ||
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- Eh bien, ça ira comme ça, concéda le mari. | - Eh bien, ça ira comme ça, concéda le mari. | ||
− | Il savait pourtant que c'était un bien beau guar. Le fermier se frotta le menton, et reprit: | + | Il savait pourtant que c'était un bien beau guar. Le fermier se frotta le menton, et reprit : |
- Sais-tu, je crois que tu as raison. Tu devrais pouvoir choisir n'importe quel guar de ta préférence. Je sais qu'il s'en trouve plein à vendre au marché local. | - Sais-tu, je crois que tu as raison. Tu devrais pouvoir choisir n'importe quel guar de ta préférence. Je sais qu'il s'en trouve plein à vendre au marché local. | ||
− | Le mari le considéra bouche bée, et son beau-père rentra chez lui, guar en main. La fille gifla le bras de son mari et lui dit: | + | Le mari le considéra bouche bée, et son beau-père rentra chez lui, guar en main. La fille gifla le bras de son mari et lui dit : |
− | - Imbécile! À guar donné, on ne regarde pas les dents! | + | - Imbécile! À guar donné, on ne regarde pas les dents ! |
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'''L'Enfant de la conseillère''' | '''L'Enfant de la conseillère''' | ||
− | Par une journée d'été, une conseillère parcourait le marché dans sa splendide tenue, suivie de ses nombreux serviteurs. Elle était si splendide qu'un petit | + | Par une journée d'été, une conseillère parcourait le marché dans sa splendide tenue, suivie de ses nombreux serviteurs. Elle était si splendide qu'un petit Mer dans la foule dit à sa mère : |
− | - J'aimerais avoir une conseillère pour mère, plutôt que vous! | + | - J'aimerais avoir une conseillère pour mère, plutôt que vous ! |
L'enfant ne s'attendait pas à ce que la conseillère l'entende, ni qu'elle se tourne vers lui fans la foule. | L'enfant ne s'attendait pas à ce que la conseillère l'entende, ni qu'elle se tourne vers lui fans la foule. | ||
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On emmena immédiatement le petit mer au manoir de la conseillère, pour le placer dans une pièce pleine de jouets et se sucreries. Il éclata de rire et frappa dans ses mains, jouant et mangeant autant qu'il le désirait. Mais bientôt l'ennui le prit, et il alla parler à un serviteur. | On emmena immédiatement le petit mer au manoir de la conseillère, pour le placer dans une pièce pleine de jouets et se sucreries. Il éclata de rire et frappa dans ses mains, jouant et mangeant autant qu'il le désirait. Mais bientôt l'ennui le prit, et il alla parler à un serviteur. | ||
− | - Ce n'est pas drôle de jouer tout seul, se plaignit-il. Puis-je avoir un camarade? | + | - Ce n'est pas drôle de jouer tout seul, se plaignit-il. Puis-je avoir un camarade ? |
- L'enfant de la conseillère n'a aucun égal, lui répondit le serviteur. Nul n'est digne de jouer avec vous. | - L'enfant de la conseillère n'a aucun égal, lui répondit le serviteur. Nul n'est digne de jouer avec vous. | ||
− | Le petit | + | Le petit Mer avait à peine eu le temps d'y réfléchir qu'un érudit entra dans la pièce. Celui-ci le regarda avec contrariété et dit : |
− | - Vous auriez dû commencer vos leçons depuis des heures! L'enfant de la conseillère doit savoir de nombreuses choses. | + | - Vous auriez dû commencer vos leçons depuis des heures ! L'enfant de la conseillère doit savoir de nombreuses choses. |
− | Le petit | + | Le petit Mer dut écouter les cours de l'érudit pendant des heures et des heures, et bientôt sa tête lui faisait mal de devoir tant apprendre. |
− | Enfin vint l'heure du dîner. Mais pour le petit | + | Enfin vint l'heure du dîner. Mais pour le petit Mer, les ennuis n'étaient pas terminés. |
− | - Dans ces vêtements? Dans cet état? cria le serviteur horrifié. Il faut vous laver et vous vêtir pour être présenté en tant qu'enfant de la conseillère! | + | - Dans ces vêtements ? Dans cet état ? cria le serviteur horrifié. Il faut vous laver et vous vêtir pour être présenté en tant qu'enfant de la conseillère ! |
− | Aussi toiletta-t-on le petit | + | Aussi toiletta-t-on le petit Mer, et l'engonça-t-on dans des vêtements fort peu confortables. |
− | Après tout ceci, le petit | + | Après tout ceci, le petit Mer était au bord des larmes. Il regrettait sa maison, et ses vêtements, et ses amis. Mais surtout, il regrettait sa mère, dont il n'avait jamais été séparé tout une journée. |
− | Lorsque le petit | + | Lorsque le petit Mer peut enfin se rendre à la salle à manger, il eut une surprise. Assise à la table se trouvait toute sa famille, souriante, hilare. Il courut dans les bras de sa mère et dit : |
− | - Pardon, pardon! Je veux que vous soyez ma mère, après tout! | + | - Pardon, pardon ! Je veux que vous soyez ma mère, après tout ! |
− | Assise à la tête de la table, la conseillère sourit et lui dit: | + | Assise à la tête de la table, la conseillère sourit et lui dit : |
- Tu as appris une leçon essentielle, aujourd'hui, mon enfant. L'on oublie souvent d'être reconnaissant de ce que l'on a, pour ne penser qu'à ce que l'on veut. | - Tu as appris une leçon essentielle, aujourd'hui, mon enfant. L'on oublie souvent d'être reconnaissant de ce que l'on a, pour ne penser qu'à ce que l'on veut. |
Version actuelle datée du 14 mai 2018 à 17:23
Média d'origine : TES Online
Le corbeau et le netch Un beau jour, un corbeau curieux décida de voler plus loin qu'il n'avait jamais volé. Il vola, et vola, et arriva enfin devant une créature qu'il jugea fort étrange. - Mon ami ! Lança-t-il en survolant la créature. Mon ami, qu'es-tu donc ? Je n'ai jamais vu de bête volante comme toi ! - Je suis un netch, répondit le gentil netch. - Un netch ? Voilà un nom honnetch, croassa le corbeau. Dis-moi, netch, comment fais-tu pour voler ? - Je vole sur ces rives depuis ma naissance, répondit le netch. J'en ignore le moyen. - Le moyen, le moyen, oh, que c'est bien ! répéta le corbeau. Où sont tes douces plumes qui t'aident à planer ? - Nul besoin de plumes pour planer, expliqua le netch. Mais j'ai une peau bien épaisse pour me protéger. - Une peau, une peau, oh que c'est beau ! railla le corbeau. Dis-moi, netch, où sont tes yeux ? - Comme tu le vois bien, pas besoin d'yeux pour fendre les airs, répondit à nouveau le netch. - Pas d'yeux, pas d'yeux, pour fendre les airs ! reprit le fier corbeau. Mais cela te rend bien plus laid que moi! Et il se mit à rire de l'infortune du netch. Il rit tant et plus, de plus en plus fort, qu'il attira un braillard des falaises. La bête piqua sur le corbeau, le goba tout entier, et il ne put plus se moquer du netch. Celui-ci soupira et dit : - Moquer autrui est bien inutile, car nul ne peut changer ses propres faiblesses. * * * Le talentueux guar Un jour, un fermier décida d'offrir un cadeau à sa fille. Elle avait fondé sa propre famille, et il lui souhaitait bonne fortune. Il choisit son plus beau guar, et l'amena chez sa fille. Sa fille fut ravie de ce présent, mais son mari le vit d'un mauvais oeil. - Vous ne nous laissez même pas choisir ? demanda le mari avec courroux. Et si ce guar est malade, ou vieux, ou faible ? Je dois au moins l'examiner avant de l'accepter dans notre foyer ! La fille voulut calmer son mari, mais le fermier hocha la tête et dit : - Examine-le tout ton soûl. Le mari inspecta chaque centimètre du guar, et força même la bête à ouvrir sa grande gueule pour examiner sa dentition. - Eh bien, ça ira comme ça, concéda le mari. Il savait pourtant que c'était un bien beau guar. Le fermier se frotta le menton, et reprit : - Sais-tu, je crois que tu as raison. Tu devrais pouvoir choisir n'importe quel guar de ta préférence. Je sais qu'il s'en trouve plein à vendre au marché local. Le mari le considéra bouche bée, et son beau-père rentra chez lui, guar en main. La fille gifla le bras de son mari et lui dit : - Imbécile! À guar donné, on ne regarde pas les dents ! * * * L'Enfant de la conseillère Par une journée d'été, une conseillère parcourait le marché dans sa splendide tenue, suivie de ses nombreux serviteurs. Elle était si splendide qu'un petit Mer dans la foule dit à sa mère : - J'aimerais avoir une conseillère pour mère, plutôt que vous ! L'enfant ne s'attendait pas à ce que la conseillère l'entende, ni qu'elle se tourne vers lui fans la foule. - J'ai entendu ton souhait, mon enfant, et je l'accepte, dit-elle à l'enfant stupéfié. Tu seras mon enfant, et seras exaucé. On emmena immédiatement le petit mer au manoir de la conseillère, pour le placer dans une pièce pleine de jouets et se sucreries. Il éclata de rire et frappa dans ses mains, jouant et mangeant autant qu'il le désirait. Mais bientôt l'ennui le prit, et il alla parler à un serviteur. - Ce n'est pas drôle de jouer tout seul, se plaignit-il. Puis-je avoir un camarade ? - L'enfant de la conseillère n'a aucun égal, lui répondit le serviteur. Nul n'est digne de jouer avec vous. Le petit Mer avait à peine eu le temps d'y réfléchir qu'un érudit entra dans la pièce. Celui-ci le regarda avec contrariété et dit : - Vous auriez dû commencer vos leçons depuis des heures ! L'enfant de la conseillère doit savoir de nombreuses choses. Le petit Mer dut écouter les cours de l'érudit pendant des heures et des heures, et bientôt sa tête lui faisait mal de devoir tant apprendre. Enfin vint l'heure du dîner. Mais pour le petit Mer, les ennuis n'étaient pas terminés. - Dans ces vêtements ? Dans cet état ? cria le serviteur horrifié. Il faut vous laver et vous vêtir pour être présenté en tant qu'enfant de la conseillère ! Aussi toiletta-t-on le petit Mer, et l'engonça-t-on dans des vêtements fort peu confortables. Après tout ceci, le petit Mer était au bord des larmes. Il regrettait sa maison, et ses vêtements, et ses amis. Mais surtout, il regrettait sa mère, dont il n'avait jamais été séparé tout une journée. Lorsque le petit Mer peut enfin se rendre à la salle à manger, il eut une surprise. Assise à la table se trouvait toute sa famille, souriante, hilare. Il courut dans les bras de sa mère et dit : - Pardon, pardon ! Je veux que vous soyez ma mère, après tout ! Assise à la tête de la table, la conseillère sourit et lui dit : - Tu as appris une leçon essentielle, aujourd'hui, mon enfant. L'on oublie souvent d'être reconnaissant de ce que l'on a, pour ne penser qu'à ce que l'on veut. |