Nouveau guide impérial de Tamriel/Hauteroche : Différence entre versions

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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|« C'est ici que nos chemins se séparent. » Manique Noellaume m'avait conduit jusqu'à l'un des sites les plus sacrés de son peuple, et me faisait maintenant ses adieux. J'ai passé la soirée à noircir du parchemin au milieu des mausolées, avant de dresser mon camp en compagnie des nobles défunts de Hauteroche.
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|« C'est ici que nos chemins se séparent. » Mannick Noellaume m'avait conduit jusqu'à l'un des sites les plus sacrés de son peuple, et me faisait maintenant ses adieux. J'ai passé la soirée à noircir du parchemin au milieu des mausolées, avant de dresser mon camp en compagnie des nobles défunts de Hauteroche.
  
 
L'étape suivante a été aussi longue qu'épuisante. Heureusement, ma traversée de Sorcemarr s'est faite sans incident. Les notes du guide sont pour la plupart exactes, et incluent une représentation fidèle de l'antre d'une Macrale, ainsi qu'un portrait effrayant de ces ermites verruqueuses. Mais comment nos brillants explorateurs ont-ils pu patauger dans ce marais et oublier d'en mentionner l'odeur ?
 
L'étape suivante a été aussi longue qu'épuisante. Heureusement, ma traversée de Sorcemarr s'est faite sans incident. Les notes du guide sont pour la plupart exactes, et incluent une représentation fidèle de l'antre d'une Macrale, ainsi qu'un portrait effrayant de ces ermites verruqueuses. Mais comment nos brillants explorateurs ont-ils pu patauger dans ce marais et oublier d'en mentionner l'odeur ?

Version du 5 novembre 2014 à 19:23

Média d'origine : Édition Impériale de TES Online



HAUTEROCHE
Les Brétons de l'Alliance de Daguefilante


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Un guerrier dreugh, surgissant de la brume. J'ai cru que j'allais m'évanouir...
Je garde peu de souvenirs de mon périple de la Cité impériale jusqu'à Haltevoie, tant ce premier voyage en haute mer m'a rendu malade. C'est avec un immense soulagement que j'ai vu notre navire atteindre enfin les eaux plus calmes de la Baie d'Iliaque. Le capitaine a mis une chaloupe à ma disposition pour rejoindre le rivage. Sitôt à terre, j'ai posé mes affaires sur la jetée avant de faire signe à un enfant crasseux. Motivé par la promesse d'un septim, il s'est empressé de m'indiquer le plus court chemin vers le centre d'Haltevoie. Confiant, j'ai emprunté son "raccourci", mais les pavés sous mes pieds ont rapidement laissé place à la boue, les bâtiments autour se faisant de plus en plus précaires et miteux. Des visages émaciés m'observaient depuis ces taudis lugubres.

J'ai pressé le pas vers l'ouest, maudissant la malhonnêteté de mon guide. Quelque peu désorienté par la brume marine, je me suis retrouvé dans une frayère de dreughs. "Éloignez-vous des auges !", m'a crié un homme couvert de boue depuis sa cabane. Je me suis vite exécuté. "Du balai ! Évitez les matriarches et vous n'aurez rien à craindre !"

J'ai réussi à contenir mon agacement et à dessiner ces créatures aux airs de crustacés. Revenant sur mes pas, j'ai retrouvé le petit menteur et je l'ai vertement sermonné sur ses méthodes. NGI P06 IMG02.png

Campagne de Havre-tempête, vue depuis les portes de Haltevoie.
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Havre-tempête

J'ai passé un peu de temps à étudier et à peindre la campagne de Havre-tempête, un charmant domaine fait de collines vallonnées, de plaines alluviales, de saillies rocheuses et de boqueteaux anciens. L'endroit pourrait être enchanteur s'il n'était pas plongé dans une perpétuelle pénombre et fréquemment secoué par le tonnerre quand les éclairs de rage de Kynareth déchirent le ciel.

Après ma visite imprévue des quartiers pauvres, j'ai rassemblé mon courage pour ma rencontre avec le haut-roi Émeric. Armé de mes lettres de créance, je me suis frayé un chemin à travers la foule de Haltevoie pour rejoindre le palais.

Mon audience avec le roi (et ma requête pour l'exploration à travers sa province) ne tenait qu'à moi. "Émeric Premier, comte de Cumbrie, roi de Haltevoie, et par la grâce des Divins, haut-roi de l'Alliance de Daguefilante. Avancez et prosternez-vous." Un héraut imposant m'a fait signe d'approcher. Émeric a jeté un rapide coup d’œil à mes documents officiels avant de poser son regard sur moi. C'était un homme encore relativement jeune, mais ses yeux étaient déjà cernés de rides ; les guerres de sa province l'avaient manifestement usé.

"Voyons... Flaccus Terentius, c'est bien cela ? Vous êtes un émissaire du chancelier Tharn ? Je trouve l'homme déplaisant, mais c'est un des puissants de Cyrodiil. Pour le moment tout du moins. Il a alors fait signe à un Rougegarde portant les insignes de la Garde du lion. "Veillez à la sécurité de notre hôte. Terentius, vous pouvez retirer vos fonds à la banque de Haltevoie. Ce sera tout..."

Et j'ai été mis dehors comme le dernier des domestiques.

Ah, les rois !

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Le cycle de vie répugnant des dreughs (version abrégée). Notes de terrain de Fronto Maecilius.

Contrairement aux croyances locales sur leurs origines, les dreughs ont migré depuis la Mer abécéenne vers les lacs et les criques de la Baie d'Iliaque. En plus de leurs pinces et des nombreuses pattes griffues rattachées à un torse de taille et de forme humaine, ces créatures possèdent une carapace épaisse et sécrètent une nacre très prisée dans certains milieux. Ce sont des charognards aquatiques, qui passent la majeure partie de leur temps au fond de l'océan. Les pêcheurs se plaignent souvent de cette espèce (notamment pour sa propension à couper leurs filets pour voler leur poisson), mais les dreughs sont généralement placides, sauf pendant leur phase de transformation, ou "karvinasim".

Pendant cette période, ils quittent l'océan pour la terre ferme, en s'installant dans les rivières et les marais du littoral. Les jeunes sont bien gardés et les matriarches se montrent extrêmement territoriales, répondant prestement et férocement à toute intrusion. Ceci tend à confirmer l'idée selon laquelle le karvinasim décuple les instincts belliqueux du dreugh. Après avoir assisté impuissant à l'éviscération de notre géographe en chef Pulcherius Pomptinus, notre groupe y a réfléchi à deux fois avant de capturer ou d'abattre d'autres spécimens...

Au bout d'un an, les dreughs terrestres retournent dans l'océan. Là, ils subissent une dernière mutation appelée "meff", au cours de laquelle ils dévorent leur carapace et leurs organes respiratoires, devenus inutiles, qu'ils vomissent ensuite sous forme de petites boules fibreuses et compactes d'environ soixante centimètres de diamètre, les "groms". Ce sont ces sphères fétides que l'on trouve en amas partout autour des lacs. Jusqu'ici, nos apothicaires ne leur ont trouvé aucune propriété utile ; elles n'ont fait que rendre nauséeux certains membres de ce contingent.





La province de Havre-tempête est composée de trois régions principales : Alcaire, Ménévia et Gavaudon. Dans l'ouest, les fermiers et les villages de pêcheurs d'Alcaire sont dépendants du temps et des récoltes pour subsister. Certains locaux vénèrent Zénithar, mais nos géographes estiment que c'est surtout à la Baie d'Iliaque qu'ils doivent la clémence de leurs conditions climatiques. Ces hameaux occidentaux jurent tous allégeance aux légendaires chevaliers de la Flamme du Château Alcaire, et leurs mythes prétendent qu'un grand souverain naîtra un jour derrière les remparts de ce bastion.

Située au cœur de Havre-tempête, Ménévia est dominée par le vaste port marchand de Haltevoie. C'est le domaine du clan mercantile des Cumbrie, que l'exploitation de l'orichalque a récemment rendu aussi riche qu'envié. Après la découverte du plus grand gisement de l'histoire dans les mines proches de la ville, la production de minerai a dépassé les deux tonnes par mois et propulsé Émeric de Cumbrie sur le devant de la scène du pouvoir, lui permettant d'accéder rapidement au trône en 2E 563. Ainsi a commencé la seconde dynastie de Haltevoie.

Le fief de Gavaudon s'étend dans l'est et bénéficie des terres fertiles des plaines alluviales du delta du fleuve Bjoulsae, une aubaine pour les fermiers audacieux qui osent affronter les caprices du climat local. Les attaques d'Orques sauvages descendus des montagnes de Wrothgar et les disparitions de bétail et de travailleurs (imputées principalement aux vampires) sont en recul depuis que l'Alliance de Daguefilante a été conclue et ratifiée.


Aucune allusion à la guerre de Ranser contre Émeric, ni au sac de Taillemont.



Émeric de Cumbrie, haut-roi de l'Alliance de Daguefilante


Pour les Brétons, le roi Émeric de Cumbrie est l'incarnation même de la réussite. Au lieu de paresser dans un palais et de maltraiter ses serviteurs, il a passé sa jeunesse à apprendre le commerce auprès de son père tout en suivant un entraînement martial rigoureux chez les dragons lourds de Ménévia. L'été, il escortait la caravane d'Abondance, mettant à l'épreuve son courage contre les gobelins et les Crevassais. Il n'avait que vingt ans lorsque les envahisseurs de Durcorach l'ont contraint à se retrancher derrière les murailles de Haltevoie avec d'autres guerriers-marchands.

Confronté au siège des ces sauvages, Émeric s'est révélé aussi patient qu'ingénieux. Réussissant à convaincre le roi Gardner d'utiliser la flotte marchande de Haltevoie pour transporter ses dragons d'élite le long de la côte, il a pris à revers les pillards cherchant à investir Daguefilante. Il a lui-même mené la charge contre les Crevassais déroutés, brisant leurs rangs pour trouver et abattre Durcorach et son étendard, avant de laisser au roi Bergamot le soin d'achever l'ennemi.

La première Alliance de Daguefilante a été conclue deux semaines plus tard, désignant Haltevoie comme capitale, (une décision mal acceptée par les citoyens de Daguefilante). Située dans l'est de la Baie d'Iliaque, Haltevoie n'était qu'un village pêcheur et commerçant en plein essor pendant la Première Ère, un refuge pour les voyageurs confrontés à la menace des Orques au nord et à celle des pirates abécéens à l'ouest.

Ce n'est qu'après la destruction de la forteresse orque d'Orsinium en 1E 980 que la prospérité de Haltevoie se confirma. Avec la création de la voie commerciale de Mascon et sa politique plus sévère contre la piraterie, la famille Gardner gagna suffisamment pour se construire un palais fortifié et assurer la protection de tous les marchands de la localité. En 1E 1100, Farangel Gardner se proclama finalement souverain de Haltevoie et des terres alentours. Sous son règne, même les commerçants les plus modestes étaient accueillis à bras ouverts et protégés d'office, une politique qui allait assurer à la ville une éternelle réussite.


Aujourd'hui Haltevoie est la capitale de la nouvelle Alliance de Daguefilante, incluant les Orques et les Rougegardes. J'imagine que la cité de Daguefilante s'en trouve encore plus contrariée...



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L'Étendard du lion et le sceau de l'Alliance de Daguefilante.
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Navire marchand bréton gréé au carré.


Les récents conflits commerciaux dans la Baie d'Iliaque ont engendré une alliance puissante, conséquence de périodes de troubles répétées. En 2E 541, un puissant Crevassais du nom de Durcorach, le "Dragon noir", a uni les tribus de la Crevasse et envahi Hauteroche, pillant une grande partie de la province. Ce n'est qu'aux portes de Daguefilante que son avancée a finalement été stoppée et ses troupes renvoyées vers Bordeciel. Réalisant à quel point leurs royaumes indépendants étaient vulnérables, les rois de Daguefilante, Haltevoie, Camlorn, Abondance et Taillemont ont alors conclu l'alliance de Daguefilante, s'engageant à unir leurs forces pour répondre de manière rapide et brutale à toute nouvelle tentative d'invasion de leurs terres fertiles.

Normalement, la cité de Daguefilante aurait dû occuper une position dominante au sein de cette entente, mais c'était sans compter sur l'expansion fulgurante de Haltevoie, soutenue par les efforts d'un jeune et charismatique prince marchand, Émeric de Cumbrie. En 2E 561, quand le plus important gisement d'orichalque de l'histoire a été découvert dans les mines de son clan, près des murs de la ville, Daguefilante la rivale a perdu encore un peu de sa suprématie. L'habile Émeric a investi ces nouvelles richesses avec sagesse, et quand la terrible Peste Knahataine a fauché l'intégralité de la famille royale des Gardner, son accession au trône s'est imposée comme une évidence. La dynastie des Cumbrie était née.

Des artisans compétents, inférieurs seulement à leurs pairs cyrodiiliens, ont été engagés pour embellir les bâtiments les plus importants de Haltevoie. Les conflits persistants à travers Tamriel assurant une demande constante en armure et en lames d'orichalque, la ville a continué de prospérer pour devenir la première des cités-États brétonnes.


Il est agaçant de constater que les auteurs de ce guide décidément inepte ne font aucune mention des prouesses du réseau maritime de l'Alliance, mis en place par Émeric pour unir les rois de Hauteroche autour du commerce. Aujourd'hui encore, des navires appareillent constamment des ports de Haltevoie, Daguefilante, Abondance et Sentinelle. Cette flotte marchande pourrait devenir une force navale redoutable en quelques heures seulement. Par Arkay, mes prédécesseurs n'étaient vraiment pas perspicaces.



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Étendard de la Garde du Lion

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En visitant avec émerveillement la grande cité de Haltevoie, j'ai réalisé toute l'emprise du roi Émeric sur ses sujets, pour la plupart loyaux. Mes chaperons de la Garde du Lion étaient polis, sans chercher pour autant à cacher leur mépris. J'ai dessiné leurs armes et armures malgré les questions sarcastiques qu'ils me posaient, comme "Êtes-vous vraiment un écrivain explorateur, ou simplement l'espion le plus maladroit de l'histoire ?". J'ai souri à leurs provocations, mais sous mon attitude respectueuse, je bouillais de colère.



Les ordres de chevaliers militants existent dans Hauteroche depuis que les Bretons se sont libérés du joug des Direnni. Avant la signature de l'Alliance de Daguefilante, la Garde du lion faisait partie de ces ordres autonomes, qui servent la province sans pour autant se soumettre à la moindre autorité. Leur doctrine est simple et inébranlable : combattre pour le bien de Hauteroche et de tous les Brétons. Même si à l'origine, ces guerriers d'élite avaient pour ambition irréaliste de rendre la justice et d'imposer la paix, ils ont su s'adapter pour devenir des gardiens vigilants, toujours prêts à repousser les menaces de toute nature. Chacun des rois de la province peut faire appel à ces combattants exceptionnels pour renforcer les rangs de son armée.

La Garde du lion est extrêmement populaire à travers Hauteroche, et bien que certains seigneurs soient contrariés par son autonomie, et par l'infériorité de leurs propres troupes, ils gardent le silence ou se montrent ouvertement enthousiastes quand vient le moment de solliciter son aide pour faire face à une catastrophe. La plupart des chevaliers de l'ordre ont approuvé la fusion des différentes régions de la province décidée par l'Alliance, y voyant la consécration de leur mission originelle de réunification du peuple bréton. C'est donc sans surprise que le seigneur général de la Garde du lion a juré allégeance à la nouvelle alliance. Depuis, ses chevaliers servent de garde d'élite aux souverains locaux, et font preuve d'un dévouement sans faille.





Les Brétons forment un peuple grincheux et querelleur, mais aussi très versatile et potentiellement dangereux pour l'empire. Leur ascendance nède, teintée d'un soupçon de sang altmer, leur confère une grande affinité pour la magie. La Guilde des mages est extrêmement puissante dans cette région de Tamriel. Ils n'ont certes pas la force des Nordiques ou la prestance des Rougegardes, mais les Brétons sont nerveux et résistants. Ils honorent le culte des huit Divins et sont presque aussi dévots que les Impériaux coloviens.

La guerre et la violence font partie de la vie à Hauteroche ; leurs séquelles sont gravées sur les bâtiments et sur le visage des anciens. Pour les Brétons, le fond passe avant la forme, comme en témoigne la simplicité de leur architecture et de leur style vestimentaire. Leur gouvernement féodal, qui divise la province en cités-États, encourage le nationalisme mesquin et les conflits frontaliers, un frein regrettable à la prospérité de la région. Les individus sont répartis selon trois classes sociales bien distinctes : la paysannerie pauvre, puis la classe moyenne des marchands et des artisans, et enfin un imbroglio de nobles et de familles régnantes. Ajoutez à cela quelques ordres de chevalerie autonomes, ainsi qu'une petite élite de magiciens qui s'estime au-dessus du lot, et vous aurez une idée assez précise de la société brétonne. Mais attention : toutes les rivalités internes s'évanouissent quand des forces extérieures menacent ce système.



J'ai peint ici les symboles des huit Divins tels qu'ils apparaissent sur le jubé de la cathédrale. La cathédrale de Haltevoie ; malgré toute sa splendeur, la plupart des Brétons préfèrent vénérer l'argent sur la place du marché.


Le Premier empire a soumis les Brétons et les a convertis au culte des huit Divins. Et pourtant, même sous le joug impérial, des divinités mineures ont gardé une grande influence sur les plus superstitieux d'entre eux :

Magnus, « le Mage » : ce dieu de la sorcellerie s'est retiré de la création du monde au dernier moment, laissant derrière lui I'éther que les mortels manipulent pour faire de la magie. On dit que c'est de lui que les mages tirent leur pouvoir.

Y'ffre : ce « dieu de la forêt » est encore vénéré par certains chasseurs et fermiers brétons. Il se serait transformé pour devenir le premier des Ehlnofeys, qu'on appelle les « os de la terre » ou encore les « lois de la nature », mettant ainsi fin aux transmutations incontrôlées des mortels, qui ont alors pu prendre leur forme définitive et comprendre leur rôle dans le monde.

Sheor, « le mauvais » : nombreux sont les Brétons qui redoutent ce dieu, source de tous les conflits. Version démonisée de Lorkhan ou du dieu nordique Shor, il est né dans les années sombres qui ont suivi la chute de Saarthal.

Phynastre : les Brétons proclamant leur ascendance elfique sont généralement fiers de vénérer ce dieu-héros, celui-là même qui a révélé aux Altmers comment vivre plus longtemps en réduisant leur foulée.

Le culte de ces entités est strictement interdit par les Impériaux, et même si l'étude de ces idoles hérétiques est encouragée, il y a une ligne claire entre analyse et adoration. Une ligne à ne pas franchir.



Après mon expérience désagréable avec la Garde du Lion, j'ai été soulagé de trouver un moment de paix dans la cathédrale de Haltevoie. La prêtresse Gidric m'a appris que la noblesse de la ville venait prier ici, et que le couronnement d'Émeric avait eu lieu sous cette voûte. Cela ne m'a pas surpris : ces arcades de pierre sont certes loin d'avoir la magnificence de celles de la grande cathédrale de la Cité impériale, mais elles constituent une prouesse architecturale digne de respect. Les Brétons ont vraiment fait de leur mieux. Baigné par la lumière d'Aetherius qui filtrait à travers les vitraux du sanctuaire, j'ai senti la chaleur de Mara pour la première fois depuis mon arrivée à Haltevoie, et j'en ai profité pour reposer un peu mes os fatigués. Un dernier moment de répit avant mon départ.


La statue d'Azura dans la chapelle de l'Abbaye des parias. Étrange de trouver une telle icône daedrique chez les Brétons.
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La statue de l'adversaire d'Azura, Vaermina, Prince daedra des cauchemars. Par chance, je n'ai pas croisé les adeptes qui ont allumé ces bougies...

Il était temps pour moi de quitter Haltevoie et de partir vers le nord, plus loin dans la province. La Garde du Lion m'a proposé une monture, mais ma peur des gros animaux m'a contraint à refuser. Le sac plein de provisions, je suis parti à pied sur la route de la cité de Taillemont, dans la région de Brisecime.

Mis à part des fermes isolées, progressivement remplacées par des ravines et des monts escarpés, j'ai croisé très peu d'habitations avant d'atteindre l'Abbaye des parias. Ce monastère, qui porte bien son nom, est ouvertement consacré au culte d'Azura. Soeur Jerique, l'une de ses prêtresses, m'a même invité à « communier avec l'Ombre de lune ». J'ai poliment refusé, mais j'ai accepté le breuvage sucré qu'elle m'a proposé. Bien qu'hérétique, la présence d'Azura était étrangement réconfortante.

Loin d'être rassasié, j'ai repris la route pour finir par trouver une petite auberge à l'âtre et au propriétaire fort accueillants. La bière qu'il m'a servie m'est rapidement montée à la tête, et j'ai décidé de faire une petite promenade au crépuscule pour m'éclaircir les idées.

La signalisation et l'éclairage de ces maudits chemins de campagne sont déplorables. Le sol sous mes pieds s'est fait de plus en plus pentu et broussailleux, et je me suis retrouvé dans un profond ravin. Des contreforts rocheux encerclaient une clairière parsemée de buissons noueux et dominés par une effigie de Vaermina semblant tout droit sortie d'un cauchemar.

L'esprit rempli d'images terrifiantes de sacrifices rituels, j'ai examiné prudemment ce monument dédié au prince des rêves. Les flammes des bougies étaient bien droites : le vent avait cessé de souffler. Je ne pouvais pas rester là. Tout à coup, j'ai entendu une voix :

« Prenez garde, Flaccus Terentius. Les dangers sont nombreux sous le clair de lune ».

J'ai poussé un cri de surprise. Mais la voix était familière, rassurante. C'était Jerique. Je me suis alors rappelé ce qu'elle m'avait dit sur les Songeurs transcendants de Vaermina, de dangereux fanatiques actifs dans la région. Nerveux, j'ai sollicité son aide, et elle m'a raccompagné jusqu'à l'auberge.

J'ai été réveillé le lendemain matin par l'aubergiste venu m'apporter mon petit-déjeuner. Une rose noire était posée sur la table à côté de moi.

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L'hideux visage d'un sanguinar

Un détachement de soldats brétons s'est joint à moi sur la route de Taillemont et m'a offert sa protection pendant notre marche (un peu trop soutenue à mon goût) vers le Nord depuis Nouesseuil, laissant Havre-Tempête derrière nous. Il convient ici de revenir un peu sur l'histoire sanglante de Brisecime.

Le paysage tourmenté de Brisecime abrite une variété de vampires sauvages appelés Sanguinars. Par chance, leur mal ne semble pas très contagieux, ou la région en serait déjà infestée.



La guerre du roi Ranser, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)

C'est en l'an 563, suite à l'avènement de la seconde dynastie de Haltevoie, que le jeune roi Émeric se mit en quête d'une épouse. Son premier choix se porta sur Rayelle, la fille du roi Ranser de Taillemont, mais il choisit finalement de s'unir à Maraya, princesse rougegarde de Sentinelle. Cette décision stupéfia les courtisans et inspira les bardes, qui composèrent sur la beauté ensorcelante de l'heureuse élue. Toutefois, les stratèges y virent surtout une manœuvre destinée à consolider les liens commerciaux entre Hauteroche et Martelfell. Au lendemain des noces, célébrées en 566, la province abordait l'avenir avec optimisme. Trois mois plus tard, elle se préparait à affronter une sanglante guerre civile.

A l'époque, Brisecime était considérée comme une région de moindre importance. Ranser était un fils du nord typique, un homme acariâtre au règne brutal. Il ne put tolérer l'affront que lui avait fait Émeric. À la tête d'un contingent de mercenaires hargneux du nord de Tamriel et d'une armée de ses propres soldats, il descendit des montagnes pour ravager la Baie d'Iliaque. Émeric fut totalement pris de court. Seule la défense héroïque de sa Garde du lion permit de sauver Haltevoie. Ranser avait espéré une victoire rapide. Au lieu de cela, il s'enlisa dans un siège prolongé.

Le siège dura jusqu'au printemps, jusqu'à ce que l'Alliance de Daguefilante (un pacte de défense mutuelle signé par tous les royaumes brétons après l'invasion des Crevassais) s'ébranle enfin, entraînant Camlorn, Abondance et Daguefilante dans la mêlée. Certains auraient préféré voir la chute de Haltevoie, mais les échanges avec la plus riche cité de la région étaient devenus trop importants pour cela. Attaquée sur tous les fronts, l'armée ennemie ne fléchit pas ; ses mercenaires étaient expérimentés et bien payés. Mais la flotte et les bataillons d'élite rougegardes venus de l'autre côté de la baie renversèrent finalement la situation. Les forces de Ranser furent mises en déroute, et de retour à Brisecime, elles trouvèrent Taillemont en flammes, ravagée par les Orques sous le commandement de Kurog gro-Bagrakh.

Prises entre le marteau Breton et l'enclume Orque, les troupes de Ranser ont été complètement anéanties lors de la bataille de la Lande de Markwasten. Ranser n'avait pas compté sur la prudence d'Émeric ; le roi de Haltevoie avait envoyé des émissaires dans les montagnes de Wrothgar avec la promesse de rendre Orsinium aux Orques s'ils attaquaient leur ennemi juré à Taillemont. Brisecime été dépouillée, et certains Orques se souvenaient de la manière dont les Bretons de Taillemont avaient mené l'assaut qui avait renversé Orsinium quelques 135 ans auparavant. Ces dettes avaient été payées à Taillemont dans leur intégralité. La guerre de Ranser a construit l'Alliance de Daguefilante telle qu'elle est aujourd'hui : Havre-tempête, Brisecime et Wrothgar sont tous marqués de façon indélébile par ces événements.


J'ai trouvé ce rapport en faisant des recherches sur Hauteroche dans les archives impériales. Il a été écrit plus tard que le guide de Leovic, et contient des informations qu'il faudra que j'inclue dans ma nouvelle version.



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J'ai déroulé la peinture de Brisecime que j'avais achetée à Haltevoie. L'artiste mériterait d'être renvoyé, de préférence par catapulte, pour cette œuvre fantasque ; il n'a manifestement jamais mis les pieds au nord de Vieusseuil.


Les monts arides du sud de Brisecime, les plateaux abrupts et déchiquetés alentour et les montagnes infranchissables encerclant Ruineroc (un pic à la triste réputation) constituent un terrain difficile que des troupes impériales ou des convois de ravitaillement auraient bien du mal à franchir. Au nord, ce chaos géologique cède la place aux landes, de vastes étendues parsemées de ruines lugubres abritant de féroces créatures.

Ce paysage anarchique semble avoir affecté l'humeur des Brétons locaux. Moroses et laconiques, ils se méfient des étrangers, même s'ils les mettent toujours en garde contre les « Sanguinars », une espèce endémique de vampire. Prudents et furtifs, ces êtres féroces sont rarement vus. Ils rôdent dans les zones reculées en quête de victimes dont ils pourront boire le sang. En général, ils lacèrent leurs proies pour les affaiblir avant de les dévorer.

Une armée serait plus à même de se nourrir dans la vallée fluviale des Steppes oubliées et de Courlande, dont les terres fertiles sont propices à l'agriculture. D'étranges formations rocheuses restent présentes, mais les lacs et les rivières y sont nettement moins rares. Sur la côte nord, le port de Cap-Nord semble mal défendu, mais les hauteurs sinistres de Ruineroc, à l'ouest, sont à éviter.


« Prudents et furtifs » ? Si j'en crois les rumeurs, leurs apparitions sont de plus en plus fréquentes.



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Les paysages de Brisecime sont certes spectaculaires, mais j'ai trouvé Taillemont particulièrement morne. Je n'ai passé qu'une nuit à l'auberge avant de prendre la route du Sud pour rejoindre la Glenumbrie et la cité de Daguefilante.

Un chevalier de la Garde du Lion, Mannick Noellaume, a été chargé de ma « protection ». J'ai fait semblant de m'intéresser à ses propos quand il m'a expliqué qu'il se rendait au grand cimetière de Cath Bedraud. Il marchait à vive allure, et nous n'avons pas mis longtemps avant de franchir le défilé vers la Glenumbrie. Tout à coup, Mannick s'est accroupi. « Les loups de Glenumbrie chassent sur ces terres… », a-t-il murmuré en posant ses sacs et en dégainant son épée. « Nous sommes déjà repérés ».

Un premier loup est apparu sur le sentier, la fourrure hérissée, et s'est aussitôt jeté sur Mannick. Le chevalier a pivoté sur lui-même, mettant tout son poids dans un puissant coup à deux mains qui a coupé la bête en deux. Un autre loup est sorti des bois, mais il a pris une de mes flèches dans le flanc avant de finir lui aussi en morceaux. « Ah-ah ! » me suis-je exclamé. « Ces loups ne font pas le poids contre nous ! » « Attention ! » m'a-t-il répondu. Perplexe, j'ai virevolté juste à temps pour éviter une griffe massive. Elle était attachée à l'énorme bras d'une étrange créature faite d'écorce, de mousse et de magie noire. Je me suis précipité aux côtés de Mannick, qui a paré un nouveau coup du golem avant de riposter, entaillant profondément son avant-bras. Il a fallu plusieurs minutes au chevalier pour vaincre ce monstre. J'ai fait de mon mieux pour l'encourager.

« C'était un Sylvegol » m'a expliqué Mannick, encore haletant, alors que je peignais le corps de cet étrange homoncule sylvestre. « Ils ont commencé à apparaître récemment dans les forêts du Nord et du centre de la province. Personne ne sait pourquoi. »



Wergital l'enfant-loup
Attribué à Édouard Longtemps

Kynareth veillait sur la pluie, les cieux et les nuages.
Un jeune Bréton se cachait sous un épais pelage.
Elevé par les loups de la vallée de Glenumbrie,
Cet enfant-loup galopait au gré de ses envies.
Plantant ses dents dans la chair de ses proies,
Il gagna peu à peu en force, en taille et en poids.
Chassant chaque nuit à la lueur de Secunda,
La meute se fit toujours plus avide de combats.

Les fermiers de Courlande, le visage tiré et sévère,
Observaient ces bêtes cruelles, sources de leur misère,
Abattre leur précieux bétail avec rage et férocité,
Troublés de voir un enfant sauvage à leurs côtés.
Des chasseurs furent engagés pour ramener la paix,
Mais les loups fuirent, disparaissant dans les fourrés,
Et les plus hardis reprirent bientôt leurs méfaits,
Si bien que les anciens décidèrent de les piéger.

Une chèvre bêlante fut attachée en guise d'appât,
Et l'enfant et les loups se ruèrent vers leur trépas.
Ils bondirent sur cette proie, oublieux du danger,
Et tombèrent sous les tirs d'archers embusqués.
Des flèches arrachèrent son capuchon à l'enfant,
Le corps transpercé, il s'effondra en hurlant.
Sur la lande, Wergital le sauvage fut brûlé.
Retourne à Kynareth, ton âme est sauvée.



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Le sinistre cimetière bréton de Cath Bedraud ; Mannick affirme que les ronces sont récentes.
« C'est ici que nos chemins se séparent. » Mannick Noellaume m'avait conduit jusqu'à l'un des sites les plus sacrés de son peuple, et me faisait maintenant ses adieux. J'ai passé la soirée à noircir du parchemin au milieu des mausolées, avant de dresser mon camp en compagnie des nobles défunts de Hauteroche.

L'étape suivante a été aussi longue qu'épuisante. Heureusement, ma traversée de Sorcemarr s'est faite sans incident. Les notes du guide sont pour la plupart exactes, et incluent une représentation fidèle de l'antre d'une Macrale, ainsi qu'un portrait effrayant de ces ermites verruqueuses. Mais comment nos brillants explorateurs ont-ils pu patauger dans ce marais et oublier d'en mentionner l'odeur ?



L'ancien cimetière de Cath Bedraud consiste en une série d'anneaux concentriques rassemblés autour d'une colline centrale. Les raisons derrière cet agencement demeurent un mystère pour les érudits impériaux, mais il a peut-être été élaboré pour que les rayons du soleil tombent directement sur certaines tombes pendant les jours saints du calendrier bréton. La noblesse et les dynasties royales de Hauteroche y enterrent leurs morts dans de somptueux mausolées depuis des temps immémoriaux. Les tombeaux les plus anciens et les plus prestigieux sont situés au centre de cette nécropole ; c'est là que reposent les Cumbrie et les Gardner, ainsi que de nombreux courtisans de la cour du roi Joile. Méfiez-vous des ronces épaisses qui ont envahi les lieux ; les membres de l'Ordre d'Arkay viennent régulièrement les élaguer.



Un antre de Macrale


Le marais central de Glenumbrie, Sorcemarr, est un marécage primitif qui se caractérise par plusieurs espèces uniques de roseaux et de mousses, ainsi que par des arbres noueux et rabougris au feuillage lourd et bas. Cet environnement hostile est difficile à cartographier avec précision ; les topographes impériaux sont gênés par la brume pesante et les vapeurs toxiques émanant de ses nappes stagnantes. Le caractère inaccessible de ce marais et la grande richesse de sa flore sont peut-être ce qui pousse les Macrales à vivre dans d'aussi sordides conditions.

Les Macrales de Sorcemarr sont des créatures craintives et solitaires, rarement vues par les voyageurs. Les aubergistes locaux racontent souvent qu'elles sont les premières disciples d'Y'ffre, ou qu'elles dévorent les os des enfants turbulents, mais ces légendes absurdes ne sont destinées qu'à impressionner ces derniers. L'explorateur Amphion Gargilius a survécu à sa rencontre avec l'une de ces sorcières, la décrivant comme « une femme sauvage, grande et émaciée, vêtue de haillons et s'occupant du marais comme un fermier de ses champs... » Les Macrales sont aussi puissantes que repoussantes. Elles n'hésitent pas à démembrer les aventuriers imprudents (ainsi qu'en atteste le bras coupé d'Amphion) ou à les brûler de leur magie destructrice. Si leur nature est clairement détestable, leurs origines demeurent un mystère.



Une hideuse Macrale de Sorcemarr
Le guide offre une description satisfaisante de Sorcemarr sans toutefois faire mention de sa terrible odeur.


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L'imposant et mystique Wyrdarbor des Wyresses de Beldama.

Après avoir manqué de perdre une botte dans ces marécages, j'ai finalement réussi à laisser la boue et la brume derrière moi pour pénétrer dans les bois touffus de Glenumbrie. Je m'efforçais d'allumer un feu de camp quand j'ai eu la surprise d'être réprimandé par une inconnue vêtue de vert et de marron.

« Pas de feu ici, étranger. Maintenant suivez-moi. »

J'ai ainsi été escorté dans le val des Wyresses de Beldama, une vaste clairière dominée par l'immense Wyrdarbor, un chêne colossal dont l'épais feuillage masquait le ciel. J'ai remarqué des feux, des petites huttes en bois drapées de mousse barbue et des tentes dispersées dans toute la vallée. La sorcière agile parlait d'une voix douce : « Prenez un peu de bouillon. Restez parmi les veilleuses du grand vert et surveillez vos manières ».

Pour des primitives, ces sorcières se sont montrées polies et respectueuses. Du moins, jusqu'à ce que je leur demande de partager l'une de leurs huttes avec moi, une requête promptement rejetée. Et leurs doyennes ne m'ont même pas accordé un regard. Mais la soupe était bonne, et je me suis installé le plus confortablement possible contre une tente pour la nuit.

Je me suis réveillé en sursaut peu après. Les bruits de la forêt étaient noyés par une mélopée rythmée. La lueur du Wyrdarbor était la seule source de lumière. Mon cou était douloureux et mes vêtements humides et froids, alors quand j'ai remarqué que la porte de la hutte voisine était ouverte, j'y ai vu une invitation à entrer. Le lit de la Wyresse avait l'air confortable, mais j'ai préféré jouer la carte de la prudence et m'installer près des braises encore chaudes de l'âtre.

J'ai eu un sommeil agité. Je me souviens seulement d'une voix râpeuse :
« la bougie dans votre tête est allumée ».



Les cultes de sorcières du nord de Hauteroche, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)

Parmi la dizaine de Cercles de Wyrds recenses à travers Tamriel, celui de Beldama présente un intérêt particulier pour les érudits impériaux. Ses sorcières vivent dans les épaisses forêts du cœur de la Glenumbrie, un milieu difficile d'accès en raison de son terrain accidenté et de sa végétation étouffante. Très peu d'explorateurs ont pu rencontrer les Wyresses de Beldama (un autre nom pour désigner les sorcières), mais ceux qui ont eu cette chance parlent de campements sombres tapis au pied d'anciens chênes, et de rituels joyeux en l'honneur de Jephre, un avatar d'Y'ffre, le dieu le plus vénéré du panthéon bosmer.

L'origine du Cercle exclusivement féminin de Beldama remonte à l'époque ou Y'ffre se serait transformé pour devenir le premier Ehlnofey (ou « os de la terre ») et établir les lois de la nature. Bien qu'il s'agisse là d'un simple mythe, ces Wyresses sont fermement convaincues d'être les descendantes des Ehlnofeys. On ignore encore aujourd'hui si ces sorcières sont bienveillantes ou maléfiques, mais elles sont assurément mystérieuses et déterminées ; elles se considèrent les protectrices des forêts, et leur admiration pour la nature est absolue. La plupart des Brétons les voient néanmoins comme une menace. Rien d'étonnant donc à ce qu'elles vivent dans les régions les moins peuplées de la province de Hauteroche.

Les Wyresses de Beldama ont tendance à se regrouper autour d'un arbre mystérieux et soi-disant gigantesque, le Wyrdarbor, qui brille d'une lueur surnaturelle et n'a pas son pareil dans les forêts du nord de Tamriel. Si l'empire envisageait une invasion, la menace d'une campagne de déforestation pourrait être un excellent moyen de pression sur la population locale, même si ces sorcières disposent peut-être de sorts inconnus pour contrer les incursions dans leur domaine.



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Le féroce loup-garou des terres sauvages brétonnes
A la lisière des bois, j'ai découvert une barrière et un panneau usé indiquant la direction de la scierie de Deleyn. J'ai suivi le chemin qui serpentait à travers les collines, heureux de sentir les rayons du soleil me réchauffer les os. Le hameau en vue, alors que je m'étais arrêté pour retirer un caillou de ma botte, j'ai été salué par un petit homme portant péniblement une énorme musette. "Vous achetez ?" m'a-t-il demandé.

J'ai examiné l'assortiment de vieux pots, de coupes ébréchées et de breloques sans valeur qu'il me présentait en réprimant un fou rire. "Ces babioles ne valent rien, vieux fou !" me suis-je finalement exclamé, peut-être un peu trop méchamment. Je trouverais de meilleurs articles dans la tombe d'un mendiant. Du balai !" Le marchand s'est figé, abasourdi par mes paroles, et je me suis éloigné de lui à cloche-pied.

J'avais à moitié remis ma botte quand un grand fracas m'a fait sursauter. J'ai cru que le vieux marchand s'était effondré, mais quand je me suis retourné, j'ai vu que ses yeux brûlaient d'une lueur sauvage. Il a fixé son regard sur moi et a commencé à grogner et à gesticuler comme un dément. Il m'a fallu un moment pour réaliser qu'il était en train de se transformer. Son corps s'est couvert de poils et ses vêtements miteux sont tombés. C'est en voyant son nez devenir un long museau noir et en entendant ses os craquer que je me suis enfin décidé à courir. J'avais offensé un loup-garou !

J'ai fui à toutes jambes, abandonnant ma botte dans un fossé, persuadé de sentir l'haleine fétide de la bête sur ma nuque Jetant un regard par-dessus mon épaule, je l'ai vue s'arrêter pour ramasser une cruche avant de se remettre à ma poursuite J'ai remercié les huit Divins (dans l'ordre) en voyant enfin les gardes de la scierie. Le loup-garou était à portée de flèche, il a hurlé avant de prendre la fuite, sa musette sous le bras, alors que je m'écroulais au pied d'un de mes sauveurs. Si ce monstre n'avait pas été aussi attaché à sa ferraille... Enfin, je préfère ne pas y penser.



Survivre aux loups-garous, de Venustinius Perquitienus
Qu'il soit en poste dans une garnison de Camlorn ou victime de l'inhospitalité de Bordeciel, tout Impérial se doit de connaître les terribles symptômes de la lycanthropie. Les attaques de créatures contaminées par la Sanies Lupinus se faisant de plus en plus fréquentes, il est de votre devoir d'apprendre ce qui suit et d'agir en conséquence.

Constatez-vous une surabondance de racines de canis sur les marchés ? Avez-vous vu des civils frotter cette racine contre les arbres et les clôtures autour de leurs maisons ? Avez-vous suivi des traces d'animaux étranges, pour les voir mystérieusement disparaître ? Les temples locaux hébergent-ils des mendiants victimes de terribles cauchemars ou souffrant de profondes lacérations sur le corps et le visage ? Si c'est le cas, alors des loups-garous (ou pire, des ours-garous) sévissent peut-être sur votre territoire.

Les loups-garous sont de robustes hybrides pourvus de mâchoires puissantes et de griffes acérées aux quatre membres Ils dépassent les Orques d'une bonne tête et sont extrêmement feroces. Si vous croisez l'un de ces prédateurs, essayez de fuir par tous les moyens, sauf si vous avez une confiance absolue dans votre équipement. N'hésitez pas à sacrifier la population locale pour couvrir votre retraite.

Si le combat est inévitable, équipez-vous d'une arme en argent, une matière extrêmement efficace contre ces monstres. Dans tous les cas, vous pouvez vous attendre à subir des blessures profondes. En cas d'infection, prévenez votre supérieur pour recevoir les derniers sacrements d'Arkay avant votre exécution.



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Les terrifiantes harpies de Hurlefaille
J'ai récupéré ma botte avant de me retirer à la taverne locale. Une serveuse au visage couvert de taches de rousseur m'a servi des saucisses avant de pousser un hoquet de surprise en voyant ma plume d'écriture. « C'est une plume de harpie ! » s'est-elle exclamée avec un grand sourire.

« Effectivement. Son bec est particulièrement résistant et permet d'écrire plus longtemps entre de trempage dans l'encre. »

« Vous avez dû la trouver à Hurlefaille ! » a-t-elle ajouté avant de me poser des questions sur une reine harpie dénommée Malefala. Le lendemain matin, j'ai décidé de faire un petit détour pour observer ces mystérieuses créatures. J'ai suivi les indications de la serveuse, et après une petite heure de trajet, j'ai trouvé les nids de Hurlefaille.

Les harpies étaient bien là, et en nombre. Je me suis caché dans un buisson pour esquisser à la hâte un spécimen vigoureux dans toute son impudeur. Ne laissez pas leur apparence humaine vous tromper : ces créatures n'ont rien de civilisé. Je les ai vues régurgiter un gruau infect pour nourrir leurs petits et se battre entre elles dans un tourbillon de cris stridents et de serres tranchantes. Je suis reparti avec trois plumes que j'avais ramassées, et une nouvelle estime pour mon fournisseur.



Si les origines et le mode de reproduction des harpies sont encore mal connus (et font d'ailleurs l'objet de débats houleux entre les érudits de la Cité impériale), il semble certain que ces viles créatures sont apparentées aux oiseaux. On ignore comment ces abominations ont pu apparaître, mais le festival de Riglametha (célébré à Martelfell) les présente comme des femmes qui se seraient unies à des corbeaux dans l'ancien temps.

Violentes et agressives, les harpies constituent un réel danger pour les voyageurs imprudents. Elles font leurs nids sur les pics et les falaises de l'ouest de Tamriel. Lorsqu'elles sont dérangées, provoquées ou prêtes à l'accouplement, elles communiquent en alternant cris stridents et gazouillis. Elles semblent en fait suffisamment intelligentes pour utiliser un langage rudimentaire, parfois amplifié par les petites caroncules sous leur menton.

D'un point de vue biologique, les harpies sont très semblables aux oiseaux communs ; elles construisent des nids (un amas de cailloux, de branches, de mousses et de feuilles consolidé par leur salive) pondent des œufs et ramènent des proies à leurs petits. Elles se rassemblent en petites communautés matriarcales, respectueuses et soumises à l'autorité de la doyenne ou de la femelle la plus puissante de la colonie. Résolument carnivores, elles sont peu regardantes sur l'origine et la qualité de leur viande, et peuvent aussi bien dévorer un cerf fraîchement abattu qu'un marchand malavisé ou une charogne vieille d'une semaine. Farouchement territoriales, elles attaquent les intrus à coups de serres contaminées, de préférence au visage. Les plus âgées sont même capables d'utiliser la magie.



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J'ai choisi de me rendre à Daguefilante car la section correspondante du guide était soi-disant erronée. Étrange : ces informations semblent au contraire parfaitement exactes.



La famille royale des Deleyn occupe une place centrale dans l'histoire récente de Daguefilante. Leur lignée remonte au roi Donel, souverain de cette cité-état de 2E 342 à 401. Sa soeur Geneviève épousa Serge, du conglomérat minier d'Adlam de Nordlande, et il s'unit lui-même à Dame Sylvie Barclay de la Vieille Métaye de Glenumbrie. Ces deux mariages permirent de consolider leur pouvoir. Au roi Donel succédèrent Anton I, Donella et enfin Anton II avant que le roi Bergamot (neveu d'Anton II et dernier héritier vivant) accède au trône en 2E 515.

Bergamot joua un rôle crucial aux côtés d'Émeric dans l'éradication des Crevassais lors de la révolte de Durcorach, au terme de laquelle il signa la première Alliance de Daguefilante. Il fut emporté par l'épidémie de Peste Knahataine qui suivit. Le roi Folbert le Grand lui succéda, aidant Haltevoie pendant la guerre de Ranser et devenant ainsi un acteur essentiel de la grande Alliance de Daguefilante ratifiée en 567.Folbert estime que la prééminence actuelle de Haltevoie n'est qu'une question de hasard. Au premier faux pas de sa rivale, il ne manquera pas de saisir sa chance pour rétablir la suprématie de Daguefilante à Hauteroche.



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La cité de Daguefilante : les rues sont en réalité plus animées, mais je tenais à mettre en valeur l'architecture pittoresque des lieux Map daguefilante NGI.png

La cité de Daguefilante
Intérieur de la Guilde des Mages de Daguefilante.


Après avoir visité la guilde des guerriers et dessiné une fontaine brétonne, je me suis vu refuser l'accès au château de Daguefilante, et j'ai donc passé l'après-midi à peindre l'imposante mosaïque de la guilde des mages, vue depuis le premier étage du bâtiment. Je me dois de concéder un certain émerveillement : cette structure est presque aussi élégante et délicate que celle de la Cité impériale ! Mon admiration a toutefois été entachée par ma confrontation avec un archiviste, qui a refusé de reconnaître que mon érudition impériale était supérieure à son éducation quelque peu paroissiale. Ce petit rat de bibliothèque arrogant mériterait d'être remis à sa place.

Une auberge brétonne de Daguefilante, le Lion jovial.


L'âtre était rouge et crépitant. J'apposais la touche finale à ma peinture de l'auberge quand son propriétaire, Grégoire Lafont, a déposé un cuissot de bœuf rôti et sa garniture sur ma table. Alors que j'attaquais ce festin en commandant une nouvelle chope d'hydromel, un Rougegarde aux larges épaules s'est installé à côté de moi. « Quel superbe tableau ! » m'a-t-il dit en souriant. « Que buvez-vous ? ».
« De l'hydromel », ai-je répondu. « Je n'ai pas saisi votre nom. »

"Uwafa. De Sentinelle. Mon maître cherche un décorateur. Vous feriez parfaitement l'affaire. » J'ai continué à marcher sans rien dire. « Ah, mais où sont mes manières ? Mille excuses. Je vous laisse à votre assiette. Je serais au coin du feu ».

J'étais intrigué. Beaucoup de ces Rougegardes étaient des marchands aux poches bien remplies, et je n'aurais jamais trop de septims pour mes futures noces. Une fois mon repas terminé, j'ai poussé un rot salutaire et rejoint Uwafa pour en savoir plus sur cet emploi potentiel. « Je pourrais interrompre mon périple quelques jours… Ah, mais que cet hydromel est amer ! Dites-moi, pourquoi ne pas engager un artisan local ? »

Uwafa a grimacé. « Parce que mon maître veut un impérial ». Le regard intense, il s'est tout à coup penché vers moi. « Flaccus, vous voulez bien suivre mon doigt un instant ? » Je me suis senti un peu hébété. D'étranges étincelles brouillaient ma vision. J'ai hoché la tête alors qu'Uwafa agitait son gantelet devant moi. « Bien, suivez-moi… » a-t-il ordonné.

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Un fidèle limier bréton
Je ne garde qu'un souvenir confus de ce qui s'est passé ensuite. Des formes et des couleurs sombres ; des ruelles boueuses, les bas-fonds miteux de Daguefilante. J'avançais en titubant sans cesser de parler. Uwafa m'avait manifestement drogué. Je crois me rappeler l'avoir entendu dire de me préparer à « recevoir la marque du ver ». Il n'avait plus rien d'amical. Essayait-t-il de me faire monter dans un charriot ? Oui c'était bien cela, mais j'ai trébuché sur un chien. Je me suis baissé pour le caresser : je devais vraiment être perturbé. La bête a grogné vers Uwafa avant de se jeter sur lui. Je me suis assis et je l'ai regardée mordre l'adepte. Leur raffut a fini par attirer l'attention de la garde. J'ai entendu des « Au pied ! » Alors que ce scélérat d'Uwafa s'enfuyait.

Ce chien m'a sauvé la vie.



La nécromancie en Tamriel, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)

Le repos éternel était jadis tenu pour acquis. Mais la nécromancie est maintenant présente dans de nombreuses régions de Tamriel. Des espions anonymes ont identifié la source de ce fléau : le Culte du Ver noir. Cette secte autrefois secrète est en pleine expansion, et offre aux esprits faibles un accès en apparence garanti au pouvoir. La guilde des mages était son principal adversaire, mais depuis sa disgrâce et son bannissement de Cyrodiil, plus rien ne semble pouvoir s'opposer à l'ascension du culte.

Les cercles cachés regroupant ces nécromanciens sont appelés Nids de Vers, et sont dirigés par des prêtres de la non-vie qui endossent le rôle d'anachorète du Ver. Certains prennent même une forme mort-vivante, auquel cas ils sont nommés ermites du Ver. Ils ne se séparent jamais de leurs protecteurs morts-vivants, invoqués ou ranimés. Le chef de ce culte est un mage altmer appelé Mannimarco, un nom que ses adeptes ne prononcent jamais à haute voix, préférant l'invoquer (dans un murmure) par son titre de roi des vers : son pouvoir et son influence s'étendent sur tout Tamriel.



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L'ignoble Uwafa ; je réalise maintenant qu'il s'agissait d'un adepte du Ver.