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De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : Archives du maître du savoir

Par Marche-en-Silence, Nicolas


Zeira,

J'ai récupéré tout ce que j'ai pu dans nos anciens quartiers-généraux. La Roue de Fer a tout raflé. Je suis désolé de vous rapporter que tous les effets d'Edda et Daldur ont disparu. Sachez qu'ils resteront dans nos cœurs.

J'ai néanmoins pu trouver une partie du vieux journal de Nicolas. Je pense qu'il aurait voulu qu'il vous revienne – le vieux maître de guilde partageant sa sagesse avec le nouveau, par-delà la mort ? Je pourrai presque voir un sourire sur votre visage.

- Marche-en-Silence
2E 582


ENTRÉE 220

Les nombres m'empêchent de dormir.

J'ai passé deux tiers de ma vie à la guilde des voleurs. La moitié de ma vie en tant que maître de guilde. Et un tiers de ça à garder les seigneurs-marchands du débarcadère d'Abah sous notre contrôle. Plus d'une centaine de voleurs sous mes ordres et des douzaines d'associés supplémentaires qui ne comprendront jamais leur rôle dans ce que j'ai construit. Un conseil des voleurs Daldur, Edda, Velsa et Zeira—mes quatre plus brillants éléments.

À mille lieues de la pagaille créée par Ilmund. Cet idiot avait pour habitude de dépouiller les mendiants de leurs pièces ! Il ramassait les restes de nourriture que les seigneurs marchands lançaient dans sa direction, tel un chien dans une allée, tout en leur embrassant les pieds. Nous avons perdu plus de membres par sa faute que dans les conflits avec les gardes du débarcadère d'Abah. Cet incapable ne pouvait pas organiser de casse plus compliqué que secouer un marchand pour lui subtiliser son or.

Cela m'a pris du temps, de la patience et de la chance pour que la guilde tourne le dos à Ilmund. J'ai commis des erreurs que je regrette encore aujourd'hui. Sa mort nous a pris par surprise. Mais au final, c'était un mal pour un bien. Le fait que je sois nommé maître de guilde était la cerise sur le petit pain. Ce n'était pas mon but, mais qui aurait pu accomplir autant que moi ?

Bien sûr, c'est un poste qu'aucune personne saine d'esprit n'aurait voulu occuper. Mises à part leur peur et leur haine envers Ilmund, les membres de la guilde des voleurs n'étaient que méfiance et rivalité. Je pouvais voir des factions se dessiner et la guilde se transformer en gangs de rue se disputant des territoires futiles.

Je les ai empêchés de tracer des lignes sur le sol en les emmenant sur les toits. Je leur ai fait comprendre que les seigneurs marchands étaient la cause de la cupidité et des vengeances mesquines d'Ilmund. En y repensant, trois simples règles ont permis d'arranger le désordre créé par notre ancien maître de guilde :

Ne volez pas la guilde des voleurs. Nous dépouillons les seigneurs marchands, pas nos confrères. Ne tuez pas lors de missions pour la guilde. On ne détrousse les cadavres qu'une seule fois. Ne dépouillez pas les mendiants. Ils sont nos alliés dans les allées, et ils détestent les gardes encore plus que nous. Regardez où nous en sommes aujourd'hui. Nous avons réduit le nombre de maisons marchandes du débarcadère d'Abah de quatre à trois, témoignant de la puissance de notre guilde. Nous recevons des milliers de drakes toutes les semaines de la part des seigneurs marchands. C'est un impôt qu'ils jettent dans le caniveau, car s'ils ne le font pas, c'est là qu'ils se retrouveront. Les Gurges et leurs associés n'oublieront pas de sitôt ce qui leur est arrivé.

Pourtant, le temps est le voleur ultime. Qu'ai-je vraiment accompli dans cette ville puante ? J'ai passé trois décennies à faire de la guilde des voleurs le plus gros ragnard d'une pile de détritus ? J'étais convaincu malgré moi que c'était le mieux qu'on puisse faire. Ces peintures ornant les murs de ma chambre sont l'apogée de mon succès. Pourquoi l'ombre du palais d'Hubalajad planerait-elle sur nous ? La guilde des voleurs devrait trôner sur les sommets !

Zeira m'exhorte à nous étendre. Peut-être nous implanter dans la Côte d'or avant que le nouvel Empereur Varen parvienne à un accord avec les provinces. Elle n'a pas tort, mais elle ne voit pas assez grand.

Chaque ville et village de l'empire a son propre groupe de voleurs. Ils portent des noms différents, mais ils sont des cousins éloignés de ce qu'Ilmund a fait de nous. Ils rôdent leurs propres allées, agressent leurs propres mendiants et ramassent les restes de leurs propres seigneurs marchands. Ils n'en savent pas assez pour admirer la ville depuis les toits et voir à quel point leurs allées sont étroites. Et qui de mieux pour le leur montrer que moi ? Et si nos cousins éloignés portaient le même nom simple, tel un masque ?

Pour les forcer à écouter, nous devons nous forger une réputation. Et aussi rassembler une grande quantité d'or. Parmi tous les nombres auxquels je pense, c'est celui qui me tient éveillé le plus longtemps.

J'ai une ébauche de plan. Il est dangereux, voire même complètement fou. Sans les bonnes personnes et une bonne organisation, il échouera. J'entends déjà les arguments de Velsa contre le projet, mais comme d'habitude, je suis certain qu'elle changera d'avis.

Tout ce qui a de la valeur comporte des risques. Et si j'ai raison, si cela fonctionne, nous convaincront tout Tamriel que la guilde des voleurs est partout, dans chaque province.

- Nicolas
2E 579