Taillemont, cité couronnée du Nord

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
Révision datée du 10 mars 2018 à 08:30 par Shadow she-wolf (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Média d'origine : TES Online

Par le seigneur Wylon, 39e baron Montclair


Les Brétons de la lande de Gastemarche et des sommets de Taillemont partagent de longue date une histoire commune dont ils ont raison de s'enorgueillir : l'Endiguement des géants à l'époque des légendes ; la Purge des harfreuses l'année du Soleil Mort (qui ramena Magnus dans les cieux du Mundus) ; et la Charge des Chevaliers Montclair (souvent appelée à tort Charge des Chevaliers de Taillemont) lors de la bataille des landes de Glénumbrie.

Tout au long de cette histoire tumultueuse, les habitants de Fendretour eurent la chance d'être dirigés de main sage, dans la terreur comme le triomphe, par les nobles seigneurs de la maison des Montclair.

Il est vrai que les barons de la maison Montclair n'ont pas toujours été choisis par le destin comme monarques de Taillemont. Mais les Montclair comptent l'humilité parmi leurs nombreuses vertus, et ont souvent accepté de se rabaisser face à leurs opposants mois légitimes, en faveur de la paix. L'abus que certains firent de cette humilité est tristement prouvé par l'histoire de mon père, Phylgéon, 38e baron Montclair.

Comme le savent tous ceux qui ont étudié l'histoire brétonne, le plus grand monarque post-reman de Taillemont fut le roi Hurlburt, qui dirigea notre armée à la Bataille de la Cheminée de Granden, et régna sur le Nord de 2E 522 à sa mort en 546. Hurlburt appartenait à la maison Branquette, 21e comte du nom, et avait pris comme reine la comtesse Iphilia de Montclair. À la mort du roi Hurlburt, son fils légitime, le prince Phylgéon, n'avait que quatorze ans, et bien que son héritage soit défendu par la maison Montclair, les maisons Branquette et Tamrith soutenaient celui de son demi-frère aîné, le prince Ranser, né de manière illégitime d'une cousine pauvre des Tamrith (la maison Dorell, avec sa distanciation typique, refusa de soutenir l'un ou l'autre des candidats).

L'on connaît moins les manigances secrètes qui menèrent Ranser à être couronné roi de Taillemont en lieu et place de Phylgéon. Les conseillers du jeune baron Montclair (sa mère avait trouvé la mort deux années tout juste avant le roi Hurlburt) affirmaient que, en tant que fils légitime, il était le digne héritier de la couronne – affirmation encore renforcée par le langage d'un codicille à la fameuse « Natalitie Brétonnique » qui désignait la « mansion du Mont Clayr » comme maison royale de Taillemont. Le conseil du Nord se réunit pour envisager les différents prétendants, mais au cours des délibérations, les conseillers de Montclair découvrirent que le codicille Brétonnique avait disparu, tandis que le prince Ranser présentait un étrange décret direnni oublié de tous qui nommait la maison Branquette comme leur « délégué royal bréton » à Fendretour.

Le vote du Conseil décerna une courte victoire au prince Ranser, bientôt roi Ranser de Taillemont. Certains conseillers du prince Phylgéon recommandèrent de se battre pour la couronne, mais le jeune prince préféra devenir simplement baron Montclair.

Oh, funeste humilité ! Nous savons tous à quoi la prévenance de Phylgéon nous mena : aux tragiques événements de 566 et l'insurrection contre la Première Alliance de Daguefilante, lors de ce que l'on appelle, à notre grande honte, la Guerre de Ranser. Selon les histoires actuelles, toutes les maisons nobles (Montclair, Tamrith et même Dorell) répondirent à l'appel du roi Ranser pour marcher sous son étendard et mener une guerre fatale contre le Haut-Roi Émeric et le sud. L'on ignore plus généralement que le comte Phylgéon de Montclair était dubitatif quant au bien-fondé de la guerre de Ranser, et proposa aux rois Ranser et Émeric de leur servir d'émissaire de paix. La réponse du Haut-Roi Émeric est oubliée par l'histoire, mais le refus courroucé de Ranser est bien connu. Une fois de plus, mon père céda à son demi-frère aîné, et les Chevaliers de Montclair se joignirent à l'armée condamnée de Ranser.

Au lendemain de la chute du roi Ranser, Fendretour sombra dans le chaos. La couronne de Taillemont disparut pendant la bataille de la cheminée du Traître, et nul n'a jamais revu le funeste « décret direnni » qui avait hissé Ranser sur le trône. La mort de Ranser signa le terme de la lignée de la maison Branquette, et depuis, aucun roi ne siège à Taillemont, pour maintenir l'ordre et la paix dans les comtés du nord. Mais personne ne pourrait dire honnêtement que les efforts du Conseil suffisent. Taillemont et le Nord tout entier ont besoin d'un roi.

Et pourquoi en seraient-ils privés ? Permettez-moi d'être franc, et d'écarter quoique à regret l'humilité traditionnelle des Montclair. Je me dois d'avouer que je suis, baron Wylon de la famille Montclair, le légitime héritier du trône de Taillemont. Mon grand-père était le roi Hurlburt, et je descends de lui par la lignée légitime, ce que nul autre ne peut revendiquer dans le Nord (cela fait aussi de moi le seul héritier au domaine des Branquette, qui fut injustement divisé entre les Tamrith et les Dorell, mais non… l'humilité, toujours l'humilité !)

De plus, en ces instants critiques, j'ai la chance de pouvoir annoncer grâce à l'historien de la maison Montclair que le Codicille Brétonnique a reparu, dont je citerai ici la clause qui nous intéresse :

« …voyant que tout est en ordre au Taye Mont et dans ses terres contiguës, le très royal et haut… (illisible)… nomme en Perpétuitie ladite mansion du Mont Clayr comme raignante sur… (incompréhensible)… et le Taye Mont. Ainsi soit-il fait. »

Peuple de Fendretour, le baron Wylon Montclair est prêt à remplir son devoir.