TESO:Présentation d'un personnage/Zeira

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Date de publication : 11/02/2016



TESO Zeira.jpg


2E 582: Entrée 18

Je déteste espionner mon amie.

J'ai connu Zéira quand elle n'était qu'une voleuse à la petite semaine. Je ne faisais pas encore partie de la guilde à l'époque, mais nos chemins se sont croisés. De prime abord, elle pensait que je faisais la manche dans la rue. Je ne faisais rien pour la convaincre du contraire. Elle payait toujours plus pour des infos – elle me donnait plus de pièce que les autres membres de la guilde des voleurs. Elle me glissait parfois un petit pain ou un morceau de fruit.

Quand elle a découvert que je me faisais passer pour un mendiant, un marchand, ou un jongleur de torches, selon les jours de la semaine, elle ne m'en a pas voulu – elle était même plutôt amusée. Zéira fut la première personne à comprendre la blague que j'aie rencontrée depuis des années. Je me suis fait une vraie amie, ce jour-là, tous deux sur le toit du Repas des Cognées, à partager une bouteille de gros chapardée sur un bateau de pêche.

Je me souviens du jour où elle m'a demandé de rejoindre la guilde des voleurs. Je n'en avais aucunement l'intention, étant familier de la guilde telle qu'Ilmund l'avait bâtie. Ils m'ont assez passé à tabac pour que je reste le plus loin possible d'eux. Mais quand j'ai décliné son invitation, elle ne m'a pas forcé la main ou essayé de me manipuler pour arriver à ses fins. Je m'attendais à ce qu'elle le fasse et je m'étais même préparé à disparaître, si besoin était.

Mais ce moment n'est jamais venu. Zéira faisait partie d'une nouvelle génération de voleurs engagés par Nicolas. Encore aujourd'hui, elle respecte les règles édictées par la guilde. Elle m'a fait part des principes régissant sa vie – ceux qui s'avèrent bien utiles à ceux qui, comme nous, ont grandi dans les allées du débarcadère d'Abah. Elle menait par l'exemple, et quel exemple. Je me rappelle du sourire sur son visage quand je lui ai annoncé que j'avais changé d'avis. Jamais je ne l'avais vu aussi radieuse.

J'ai désormais des raisons de rester à portée d'oreille. Je fais semblant d'enlever les peluches de ma veste, alors qu'en réalité je l'espionne à l'aide d'un miroir de poche. Je recherche des changements dans son comportement.

J'ai eu la chance de voir Zéira s'épanouir au sein de la guilde. Quelques années après l'avoir rejointe, Nicolas l'a promue membre du Conseil des voleurs. Velsa ne la supportait pas, bien sûr, mais je pense qu'elle appréciait sa fonction de partenaire de joute verbale. Rapidement, Edda s'acclimata de sa présence. Daldur râlait et bougonnait pour la forme, mais choisissait toujours ses mots avec soin.

Ce n'est pas un hasard si Nicolas se reposait sur elle au fil des années. Elle était le bras droit du maître de guilde, mais ça ne lui est jamais monté à la tête. Un jour, je lui ai demandé si elle ne voulait pas prendre sa place. Elle éclata de rire et dit : « Pourquoi gérer la guilde au lieu de faire des casses ? Je préfère nous rendre tous riches. Je ne suis pas du genre à rester le nez dans la paperasse ou à planifier notre prochain gros coup ».

Aujourd'hui, Nicolas n'est plus là. Edda et Daldur non plus. Velsa ne veut plus rien avoir à faire avec la guilde des voleurs. Il ne reste plus que Zéira pour planifier.

Tout le poids retombe sur les épaules de notre nouveau chef de guilde. Elle doit rassembler le peu d'entre nous qui reste, nous protéger de la Roue de Fer et trouver moyen de rétablir notre honneur parmi les voleurs. Elle doit apprendre à gérer la guilde avec le pragmatisme de Velsa, l'esprit d'Edda, l'audace de Daldur et la perspicacité de Nicolas. Elle doit effectuer des tâches dont elle n'avait que faire par le passé si elle veut nous sortir de cet endroit sombre et solitaire.

Par exemple, si elle me voit agir de manière bizarre, il se pourrait qu'elle ressente le besoin de lire mon journal.

Si tel était le cas, j'aimerais lui dire qu'elle n'a pas à supporter ce fardeau toute seule. Que malgré la prestance de Nicolas, il pouvait se reposer sur des personnes de son entourage. J'espère qu'elle a conscience que le peu d'entre nous qui vivent encore le doivent à ses actions. Je lui dirais que nous sommes tous membres de la même famille, et que tout ce qu'elle a besoin de faire est de continuer à être exemplaire.

Quand je serai sûr qu'elle a compris – vraiment sûr – je pourrai arrêter d'espionner mon amie.

—Marche-en-Silence