TESO:Présentation d'un personnage/Shélaria

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Date de publication : 20/02/2020



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Extrait du journal de Keroufeh, petite sentinelle de la Vigie du bûcher.

Haut père, donnez-moi la force ! Mon dos a encore souffert d'un nouveau tête-à-tête avec une canne aujourd'hui. Je ne suis pas sans reproche, mais honnêtement, c'est à Shélaria que revient le blâme dans cette histoire. Pourquoi faut-il toujours que je l'écoute ? N’était-ce pas suffisant de devoir nous contenter d'une ration de pain sans levain et de bouillon clair depuis notre dernière incartade ? Quand apprendra-t-elle enfin à respecter les consignes de nos supérieurs ?

Maître-lame Sahmin prône la discrétion avant toute chose. Nous le savons tous. « Le plus gros avantage stratégique du Sépulcre profane est son anonymat, qu'il dit. Il n'apparaît sur aucune carte. Aucun pochtron asthmatique ne risque de postillonner son nom à qui veut l'entendre. La discrétion est notre meilleure défense ! qu'il aboie. Ne dépassez pas les canyons ! » qu'il nous gueule régulièrement. Et pourtant, nous étions là, à seller nos chacals, prêts à chevaucher vers l'interdit.

« On ne peut pas se permettre d'être pris au dépourvu, Keroufeh ! me siffla Shélaria. Si nous ne patrouillons pas sur notre propre territoire, comment saurons-nous qu’un ennemi approche ? » Cela m'a paru judicieux, sur le coup. Avec le recul, et le dos zébré de cuisantes marques rouges, beaucoup moins.

Shélaria voit le danger partout. Elle me fait à peine confiance et je suis pourtant son meilleur ami. J'ai bien tenté de lui rappeler que le Sépulcre était passé inaperçu pendant des centaines d'années, mais elle n'a rien voulu entendre. Elle m'a soutenu que nous vivions une époque sans précédent. Des dragons qui se déchaînent dans le Sud, d'énormes chaînes qui tombent du ciel, Cyrodiil déchirée par la Guerre d'Alliances… « Nous devons être sur nos gardes ! » a-t-elle conclut.

Nous avons chevauché ensemble le long de la crête près de la Garnison de Bangkoraï, surveillant les allées et venues des marchands brétons, puis avons viré vers le sud en direction de Klathzgar pour observer la faune de coupe-jarrets et de bandits édentés qui traînent souvent un peu trop près de l'entrée secrète du Sépulcre. Je dois avouer que cela m'a remonté le moral, de sentir la caresse du vent sur mon visage et le parfum des épices de l'autel d'Hallin portées par la brise. L'espace d'un instant, le serment qui pèse sur nos épaules m’a paru un peu plus léger. Un sentiment de liberté, en somme. Mais ce n'était clairement pas le cas de Shélaria. Son visage dur comme la pierre n’exprimait que la crispation d'un limier qui a flairé un intrus mais ne le voit pas encore.

Je ne l'ai pas revue depuis notre punition, mais je crains que son anxiété n'ait pas diminué. J'ai beau savoir que ses craintes sont sans fondement et que le Sépulcre profane est en sécurité… il m'arrive aux petites heures de la nuit, lorsque la flamme vacille, de penser que Shélaria pourrait avoir raison.