TESO:Présentation d'un personnage/Fennorian

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Date de publication : 12/05/2020



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À propos de l'érudit vampire Fennorian

Par Zéphrine Frey, chroniqueuse de Haltevoie

Mon travail au service du roi Émeric me conduit dans de nombreux endroits inhabituels, tel que le château de Corbeguet. Je m'y trouvais donc la nuit où le comte Vérandis Corbeguet ramena chez lui un nouveau pupille. L'érudit vampire, Fennorian. Oh. Pardon. J'oublie souvent que tout le monde n'est pas au courant des plus sombres secrets du royaume. Ce n'est pas de notoriété publique, mais Vérandis est un vampire. En fait, tous les membres de la maison Corbeguet le sont. N'en soyez pas alarmé, ce sont de bons vampires. Le comte et le roi sont en bons rapports. On pourrait même parler d’amitié, j’imagine. Ils se vouent un respect mutuel, mais je crois que cela va plus loin que cela.

Mais revenons au château de Corbeguet. J’attendais de remettre un message au comte Vérandis. Il était absent, mais ses élèves attendaient son retour sous peu, et me permirent avec grâce de patienter sous leur toit. L'orage qui assiégeait le château depuis le matin avait redoublé d’intensité à la nuit tombée. Ses pupilles, Adusa-daro la Khajiit et Gwendis l'elfe des bois, profitaient d'un dîner tardif avec Kalin, leur serviteur de sang. Nous discutions gentiment, mais je devais me retenir de ne pas bondir pour leur faire retirer les crocs du pauvre homme. Après tout, il offrait son sang de son plein gré, me répétai-je. De plus, elles n'allaient pas le vider complètement non plus. Finalement, les portes de la grande salle s'ouvrirent à la volée. Dans toute sa splendeur, le comte Vérandis se découpa sur les éléments déchaînés derrière lui.

Il n'était pas seul. À ses côtés, se tenait un Haut-Elfe famélique, trempé jusqu'aux os, avec l'air hébété d'un chiot égaré.

« Vise un peu ce que le comte a ramené, ronronna Adusa.

— Ça a l'air appétissant, renchérit Gwendis.

— C'est pour nous ?

— Surveillez vos manières, mes enfants, » rétorqua Vérandis avec son habituelle sévérité mêlée d'affection. « Et dites bonjour à votre nouveau frère, Fennorian. » présenta-t-il en guidant ce dernier dans la pièce.

Physiquement, Fennorian avait l'air plus proche en âge de Gwendis que d'Adusa. Tandis qu'il séchait près du feu, je ne pus m'empêcher de remarquer ses cheveux longs et indisciplinés, son regard enflammé et sa mine grave. Je suis assez âgée pour être la grand-m… enfin la grande sœur de ce jeune homme, mais cela ne me rend pas pour autant insensible à son charme. Ce spécimen semblait tout à fait inconscient de l’attraction qu’il pouvait inspirer. Il est possible que cela ait joué un rôle dans les efforts que je fis par la suite pour me rendre au château chaque fois que je passais dans les environs de Fendretour.

Chaque fois que je me rendis à Corbeguet par la suite, Fennorian était présent. Cela nous permit d’avoir plusieurs conversations autour de ses expériences alchimiques ou des documents qu’il étudiait dans l'impressionnante bibliothèque du comte. C’est lui qui se chargeait des recherches pour le reste de la maison Corbeguet, dispersée aux quatre coins du pays sur ordre du comte. Car, voyez-vous, en plus d'être une famille noble de premier plan, les Corbeguet se consacrent également à la lutte contre les clans de vampires malveillants, les sangrebêtes sauvages et toute autre menace du genre pesant sur le royaume. Pendant un certain temps en tout cas, le comte préférait donc garder Fennorian sous son toit. L'érudit maussade n'avait pas encore eu l'occasion d'aller sur le terrain, et cela le rendait d'autant plus morose.

Je n’ai jamais réussi à le faire s’épancher sur ses origines, ni sur les circonstances dans lesquelles Vérandis l'avait trouvé. En fait, le sujet mettait Fennorian mal à l'aise, alors je n'ai jamais insisté. Je ne pense pas que Vérandis l'ait créé, mais j'ai la ferme intuition qu'ils sont apparentés d'une manière ou d'une autre. Compte tenu de l'âge réel du comte, j'imagine que Fennorian est une sorte de lointain descendant. Quelle qu'en soit la raison, le jeune homme et le comte ont manifestement un lien privilégié. Vérandis et Fennorian se comportent en père et fils à tous égards. Au-delà de cela, je ne fais que supposer, mais je suis convaincue que la situation qui les a réunis, quelle qu'elle fut, fut terrible pour Fennorian. Pourquoi sinon refuserait-il d'en parler ?

Lors de ma dernière visite en date, le château bourdonnait d'activité. Adusa et Gwendis se préparaient à partir en mission de leur côté, tandis que Fennorian faisait des allers-retours frénétiques entre une demi-douzaine de postes de travail alchimiques. Il ajouta quelque chose à l'un, retira quelque chose à l'autre, puis combina le contenu d'un récipient d'un troisième avec une fiole d'un quatrième. Une bouffée de fumée bleue jaillit de la fiole, provoquant un léger sourire qui illumina brièvement le visage de l'érudit vampire. Il se tourna puis remit la fiole à un membre de la garde de Taillemont. « Apportez cela aux guérisseurs. Cela devrait enrayer l'épidémie. » Une fois de plus, je fus impressionnée par la vivacité d'esprit du jeune vampire et son approche scientifique de chaque problème. Profitant de ce répit dans l'effervescence, je décidais de m'enquérir de ce qui m'amenait au château.

« Adusa-daro, dis-je en m'adressant à la plus âgée des pupilles de Vérandis, pourrais-je m'entretenir avec le comte ? Je suis ici au nom du roi, pour une affaire urgente.

— Le comte n'est… pas disponible, répondit la Khajiit en secouant la tête. Comment puis-je être utile ? »

L'absence de Vérandis n'avait rien d'inhabituel et j'avais déjà eu affaire avec Adusa par le passé. Je lui exposais donc brièvement la situation. Des éclaireurs avaient repéré près de la garnison de Bangkoraï un groupe de mercenaires nordiques, répondant au nom de Draugriens, en train de fouiner du côté des cavernes à proximité. Le roi Émeric voulait que le comte Vérandis se penche sur la situation. Adusa réfléchit à la question un moment puis hocha la tête lorsqu’une idée germa dans son esprit.

— Gwendis et moi avons déjà une mission à remplir, expliqua-t-elle, mais je pense que Fennorian est prêt à quitter le château pour une courte période.

Sa déclaration parut surprendre tant Fennorian que Gwendis. Il commença à protester, mais Adusa le fit taire d'un infime geste. Elle le fixa du regard et attendit qu'il baisse les yeux.

— Oui, Sœur, admit-il enfin, je comprends. Je suis prêt.

Le trio quitta les lieux sous mes yeux. Adusa et Gwendis partirent gérer je ne sais quelle crise requérant l'attention de la maison Corbeguet, et Fennorian, son paquetage remplit de livres et de fournitures alchimiques, partit enquêter sur les Draugriens. Je croisai les doigts pour que Vérandis l'ait aussi bien formé que ses autres protégés. J'avais l'intuition que cette histoire de Draugriens cachait plus que ce que le roi Émeric ou moi-même suspections.