TESO:Archives du maître du savoir/Mérunès Dagon et les Daedra durant la Deuxième Ère

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Par Lyranth, 2E 582
Lyranth la Follicide revient pour dispenser son savoir à quiconque voudrait en apprendre davantage sur Mérunès Dagon et les Daedra au cours de la Deuxième Ère de Tamriel.


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Une fois de plus, des mortels m'invoquent pour palabrer. Je salue votre audace mais ne saurais en dire autant de votre sagesse. Ceux qui sollicitent le savoir du Kyn pourront en apprendre beaucoup… mais il y a toujours un prix à payer. Soit. Allez-y, posez vos questions. Je réclamerai mon dû un jour ou l'autre. Ne l’oubliez pas.


« Si j'ai bien compris, le baron Zaudrus vous a emprisonnée dans les mines de Deshaan. Quel genre d'immonde Daedra était-il, et comment a-t-il pu prendre aussi facilement le dessus sur la redoutable Dame d'effroi ?

J'ai entendu des rumeurs à propos d'un redoutable Daedra qui rôderait dans les marais du Bois noir. Des témoins directs affirment avoir vu un ruinarque. Quel intérêt une telle créature aurait-elle à venir en Tamriel ? »

— Legoless

Legoless. Encore vous. Maudite soit la vile sorcellerie dont vous avez usé pour me contacter. En conséquence, mortel, votre nom vient de remonter tout en hautde ma liste « oghma des châtiments incontournables ». Néanmoins, votre magie m'oblige à répondre. Dans une certaine mesure.

L'idiot, le soi-disant « baron » Zaudrus, est un ravagerel. Comme tous les ravagerels, ce n’est qu'un rustre renfrogné et reclus. Contrairement au Kyn, son espèce ne connaît aucun attachement clanique. Ils préfèrent errer de royaume en royaume en quête de sens. Zaudrus a trouvé sa raison d'être au service de Mérunès Dagon. Ce qui, j’imagine, est approprié. Il m'a gardé captive, dîtes-vous ? Je ne m'en étais pas rendue compte.

Quant aux ruinarques, s'ils possèdent la force brute des ravagerels, ils leur manquent l'infime intelligence des géants. Comme Dagon lui-même, ils sont enclins à des crises de colère destructrices. Ces histoires de Longsanglot ne sont que fanfaronnades. Quant à ce qu'ils fabriquent dans le Bois noir, il faudra leur demander directement.


« J'ai entendu des rumeurs à propos de Daedra de Méridia, décrits comme étant des armures aurorienne animées par des êtres de lumière. Savez-vous de quelle race de Daedra il s'agit ?

J'ai vu de nombreux types d'armures et d'armes en ébène liées à des âmes daedriques, comme l'ensemble d'armures dans le style Telvanni porté par le fameux Divayth Fyr. Qu'est-ce qui détermine l'esthétique des armements daedriques ?

Quelle est la nature de la relation entre Mérunès Dagon et Hircine ? »

— Aliyavana

Quelle sorte de Daedra la Sorcière Miroitante emploie-t-elle me demandez-vous ? Voilà une question qui ne préoccupe guère le Kyn.

Oui, je connais le mage de pacotille, Divayth Fyr. Je puis vous assurer que son armure n'est qu'une pâle imitation du réel savoir-faire daedrique. Les mages mortels tenter souvent de faire passer les plans de nos protections en contrebande depuis Oblivion avec l'intention de les répliquer. Une entreprise ridicule, vu la qualité bien inférieure des matériaux de Nirn. Fyr a dû bricoler sa panoplie d'imposteur à partir d'obsidienne et de cuir d'insecte. Comparée à l’œuvre originale, c'est certainement une bien piètre armure.

Quant à la relation entre Mérunès Dagon et Hircine ? Il est inconcevable d'expliquer les accords des Princes à de simples mortels. Votre dichotomie lamentable d’« amis » contre « ennemis » ne suffit à décrire la sublime complexité de telles associations. Hircine et Dagon ont, bien entendu, des intérêts communs. Le règne de la terreur, le triomphe de la volonté, la poursuite de desseins sanguinaires, et cætera. Il arrive que les Princes agissent de concert. Mais ils gardent pour eux leurs intentions sur des questions de cette envergure.


« Les Xivkyn méprisent les Drémoras, mais que pensent-ils des Xivilai ? »

— Danel Vaden

Je ne dis pas souvent du mal des créations de Molag Bal, mais ces créatures d'éprouvettes de Xivkyn engendrent davantage de problèmes que de solutions. En effet, ils se considèrent comme supérieurs au Kyn, une prétention grossière qui tient sans doute à leur sang xivilai.

Autant que je puisse en juger, ils méprisent les Xivilai pour les mêmes raisons que nous autres Drémoras, à savoir leur vanité injustifiée, leur ruse de bas étage et leur allégeances douteuses.

Au moins, les Xivkyn partagent notre soif de gloire à travers l'ordre et la discipline, c'est déjà ça. Quant aux Xivilai ? C'est à peine s'ils ont la discipline de former une ligne droite, alors de là à former une unité de combat cohérente…


« Pourquoi y a-t-il tant de Faucheclans et de Portemorts alors que leur intelligence est à l'évidence bien moindre que celle des Drémoras ? »

— Fennwitty

Pour la même raison que vous autres mortels devez supporter rats et mouches urticantes. Il y en a tout simplement trop pour les éradiquer.

Cela dit les masses féroces d'Oblivion ne sont pas inutiles. Il suffit de savoir diriger leur furie de manière avantageuse au combat. Compte tenu de leur féroce appétit et de leur nature simple, la tâche est aisée. Même vos sorciers mortels parviennent à les mettre au pas à l'occasion.

Les armes peuvent prendre bien des formes, et entre de bonnes mains, une meute de Faucheclans peut causer moult ravages.


« Depuis nos derniers échanges, l'incompréhension des mortels face aux royaumes d'Oblivion et leurs habitants a piqué ma curiosité. Je suis particulièrement intrigué par ce qui pousse Mérunès Dagon à penser que Nirn lui appartient. Auriez-vous l'amabilité de nous expliquer d'où provient cette croyance de la part de Dagon ? »

— Benefactor

Cette idée découle de la fausse affirmation selon laquelle le Mundus ne serait pas distinct d'Oblivion. Il s'agirait de l'un des royaumes qui le constitue, un royaume qui donc appartiendrait opportunément à Dagon. Mais dîtes-moi, avez-vous entendu cela de la bouche de Dagon lui-même ? Ou est-ce l'un de ses disciples qui vous l'a dit ? Un conseil d'immortel pour vous : ne prêtez pas attention à ces idiots d'adeptes.

L'association de Mérunès Dagon avec Nirn est plus métaphorique qu'existentielle. Les métaphores étaient puissantes au « début » de toutes choses. Elles le sont toujours en Oblivion. Mais dans votre royaume spongieux, elles ne sont que de simples outils de compréhension. Révolution et destruction sont des concepts explicites qui conviennent à la compréhension limitée que les mortels ont de l'Aurbis. Dagon vous permet de mettre un visage sur ces terrifiants éléments de la vie sur Nirn. Contrairement aux princes insondables comme Nocturne et Hermaeus Mora, vous pouvez rendre les désirs de Dagon modestes et aisément compréhensibles, vous pouvez l'incorporer à un mythe partagé à la portée des mortels. Pourquoi Dagon croit-il que Nirn lui appartient ? La question serait plutôt : pourquoi les habitants de Nirn pensent-ils que Dagon leur appartient ? Sans surprise, la réponse réside dans la nature primitive des mortels.


« Je suis… inspirée par votre Prince et son expérimentation Xivkyn. Je poursuis des recherches similaires, pour combiner le meilleur des Daedra au meilleur des mortels. Plus précisément les Xivilai et les Altmers, pour associer nos caractéristiques uniques en une chose… unique. Pourriez-vous, s'il vous plaît, partager votre opinion quant à mes chances de succès ou d'échec et à la puissance dont je pourrais avoir besoin pour y parvenir ? »

— Auriella

Fusionner un Xivilai avec un Elfe ? Ambitieux. Mais pourquoi un pathétique sorcier ne pourrait-il pas connaître de succès dans la complexe science de l'amalgame transliminal ? Franchement, pourquoi perdre son temps avec des inepties telles que la fusion de deux souches divergentes de Daedra comme Molag Bal ? C’est bien trop aisé.

Pourquoi n’invoqueriez-vous pas plutôt un Xivilai pour lui demander de participer ? Veillez simplement à éviter d'utiliser une incantation contraignante. Vous aurez besoin de sa créativité débridée pour résoudre ce casse-tête. J'attends avec intérêt le récit de votre réussite.


« Vous avez un jour déclaré que les Daedra considéraient les mortels de la même façon que les mortels voient les insectes grouillant à leurs pieds. Pourquoi, dans ce cas, nous accordez-vous le moindre intérêt ? Je comprends ceux qui étudient une fourmilière ou observent la métamorphose d'un papillon, mais quel genre de mortel joue avec un insecte ou prend plaisir à le piétiner, si ce n'est ceux qui possèdent la maturité émotionnelle d'un enfant ?

Et que dire des seigneurs daedriques tels que Dagon ou Bal, qui nous qualifient de dérisoires et déploient pourtant des efforts hors du commun pour conquérir notre petite bulle ? Je n'ai aucun doute quant à notre caractère insignifiant sur le vaste plan de l'éternité, mais pourquoi diable ces dieux, au sens propre du terme, ne s'occupent-il pas de leurs propres plans d'existences et n'arrêtent-ils pas de nous forcer à les piquer encore et encore telle une colonie de frelons ? »

— Palafico

Puéril ? Dois-je vous rappeler que le plus veule de nos sous-fifres a tout vu de l'existence mortelle ? Le plus bas Portemort possède un sens plus aigu de la portée et de la nature de l'Aurbis que vos plus éminents érudits. Considérez la possibilité que le cadre étroit de votre ontologie, et donc vos petits impératifs « moraux », ne soit pas aussi solide que vous le croyez. Néanmoins, même si la magie s'estompe, je suis toujours tenue de vous apporter une réponse. Nous autres, Drémoras, adorons les défis.

Je ne puis ni ne souhaite parler au nom de tous les Daedra. Il existe autant de réponses à cette question qu'il y a d'êtres en Oblivion. Cependant, en ce qui me concerne, j'avoue y trouver une infime mesure de divertissement ludique. Malgré sa longue liste de défauts, le Mundus jouit d'un degré de malléabilité que l'on ne retrouve pas dans les plans d'Oblivion. Des domaines comme les Terres mortes, Havreglace ou le Crépuscule éternel sont fondamentalement façonnés et conservés par la volonté de leurs Princes respectifs. Des plans plus petits - dont le nombre et la complexité sont infinis - se dérobent souvent à la volonté de leur imposer un ordre, se tordent en paradoxes hyperogonaux qui résistent à la logique la plus sophistiquée, ou disparaissent tout simplement trop vite pour que nous puissions y trouver notre compte.

Le Mundus, quant à lui, se soumet à l'influence prévisible des reliques Et'Ada, tout en conservant la fibre capricieuse du Menteur. Ce qui le rend… malléable. Démolissez le vaniteux petit château d'un mortel, et il restera démoli. Mais jamais bien longtemps. Bientôt, quelque autre mortel aux aspirations étriquées bâtira à son tour son propre château. Je respecte la tentative de création absurde de feux les Et'Ada. Je trouve tragique de penser qu'ils ne pourront jamais pleinement apprécier le merveilleux terrain de jeu ils ont créé pour ceux d'entre nous qui demeurent inaltérés.


« Lorsqu'on lance un sort d'entrave, s'agit-il de pure énergie d'Oblivion restituée sous la forme d'un objet daedrique, d'un Daedra conscient ayant la forme de cet objet, ou d'un Daedra conscient enchanté dans l'objet puis transféré ici ? Comme chacun sait, conscience est mère de pouvoir et puissance. Les Daedra perdent-ils une partie de leur force et de leur puissance lorsqu'ils sont détruits et renaissent des eaux d'Oblivion ?

Récemment, un ami m'a envoyé un petit échantillon de plasme azur de Havreglace en m'affirmant que tous les Daedra en sont issus. Tous les plasmes daedriques ont-ils la même teinte froide et bleutée ? »

— Nihilee

Vu l'imprécision risible des rituels d'invocation mortels, il est vraiment impossible de savoir de quoi sont faites vos armes. Du dynamisme manifeste d'Oblivion ? C'est possible. Un être doué de sagesse provenant d'une sorte de poche dimensionnelle où les dagues parlent ? Peut-être. Les Follicides ont autrefois livré une guerre à un monde mineur peuplé de miroirs qui ne cessaient de rire, alors allez savoir !

La substance dont vous parlez est du creatium chaotique. Elle n'a pas d'apparence intrinsèque. Comme beaucoup de vos érudits mortels l'ont noté, elle prend des formes liées au plan qu'elle "occupe". Dans le royaume de Molag Bal, le creatium prend l'aspect d'un plasme azur. Dans les Terres mortes de Mérunès Dagon, elle se présente, sans grande surprise, sous forme de flaques de lave frémissantes.


« Vous avez vous-même connu de multiples épreuves et bouleversements, tant en termes de résidence que de substance. Bien que je soupçonne votre allégeance d'avoir pour unique but de provoquer le changement que vous souhaitez, ne ressentez-vous pas une certaine parenté avec Mérunès Dagon, qui a peut-être lui-même connu de telles mutations ? Que savez-vous du procédé par lequel Mérunès aurait été créé par Magna Ge ? »

— Aramithius

Une fois de plus, vous autres mortels à la cervelle creuse vous préoccupez des origines de Dagon. Les détails de sa genèse sont-ils vraiment si intéressants ? J'oublie parfois le rôle démesuré que joue la "naissance" dans l'esprit de ceux qui n'en ont fait l'expérience que très récemment.

Plutôt que de vous creuser les méninges sur le rôle présumé des étoiles dans la naissance de Dagon, vous pourriez réfléchir à leurs échecs. Existe-t-il quelque chose d'aussi minable qu'une Magna Ge ? On dira ce qu'on voudra des créateurs du Mundus, au moins ils ont fait preuve de conviction. Existe-t-il un plus bel exemple de volonté que de mourir en tentant d'atteindre un but impossible ? On ne peut pas en dire autant de ces étoiles puériles et leur lâche souverain. Lorsque les choses se sont gâtées, ils se sont tout bonnement enfuis ! On ne saura jamais ce qui aurait pu être accompli si Magnus et ses légions étaient restés pour terminer leur travail. S'ils ont joué un quelconque rôle dans l'émergence de Dagon, faut-il s'étonner qu'il incarne la destruction ?


« Les Daedra sont-ils une extension de leur Prince, choisissent-ils de travailler avec leur Prince, ou est-ce une combinaison des deux ? En espérant que vous puissiez départager un différend à ce sujet. »

— Ja’Khir le À Louer

Encore une question typiquement mortelle.

Peu de principes peuvent s'appliquer à tous les Daedra. Nous sommes aussi nombreux et aussi uniques que les grains de sable dans votre désert d'Alik'r. Certains Daedra sont façonnés par la volonté de leur Prince, à l'instar des Auroriens, des Corbeaux de Nocturne ou de ces étranges mutants, les dro-m’Athra. D'autres errent en Oblivion, en évitant toute alliance formelle avec les Princes Daedra, c'est le cas notamment des atronachs et d'innombrables morphotypes encore jamais observés par les mortels. La plupart des Daedra connus des mortels tombent quelque part à mi-chemin. Nous, Drémoras, prêtons allégeance aux êtres qui font preuve de la plus grande détermination. La plupart du temps, il s'agit d'un Prince Daedra.


Et sur ce, notre entretien est terminé. Un jour ou l’autre, je viendrais réclamer mon dû. Si vous n'êtes pas en mesure de satisfaire mes exigences, je prendrai quelque chose de bien plus cher que votre vie. Le Kyn se souvient toujours. Et collecte toujours.