TESO:Archives du maître du savoir/Le seigneur Fa-Nuit-Hen et Riparius répondent à vos questions

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Par Fa-Nuit-Hen, Riparius, 2E 582


À lire : Un livre de souvenirs


« Veuillez accepter cette bouteille de Glendis Red 143. Chaque gorgée de ce cépage si rare évoque les souvenirs du dernier combat d'un gladiateur dans l'arène, une image précise des coups et styles qui furent perdus à sa mort. C'est une maigre offrande pour un demi-prince tel que vous, je le sais, mais il n'en reste pas moins très rare sur Nirn : après avoir produit seulement 9 bouteilles, Glendis de la Salle sanglante fut exécuté pour profanation de sépulture, nécromancie suspectée et distillation clandestine de cadavres en vin.

Mais venons-en à la raison de mon message. Les érudits mortels estiment généralement que les royaumes des princes Daedra sont l'extension de ces princes eux-mêmes. J'ai rencontré certains exemples le confirmant, à petite échelle : les terribles rapports de la guilde des mages sur le « Malandrin » de Daguefilante, ainsi que mes propres expérimentations sur des Daedra mineurs. Mais dans toute l'infinie étendue d'Oblivion, cela ne peut pas être la seule façon de créer et maintenir un domaine. Votre royaume fait-il partie de vous-même, ou est-il autrement investi de vos essences ? Connaissez-vous d'autres royaumes de poche qui auraient été créés sans l'implication d'un morphotype Daedroth ?

Vous aurez toute ma gratitude pour le temps que vous me consacrerez. Si je passe un jour par votre coin d'Oblivion, essayez de me garder un verre de Glendis – après tout, c'était ma dernière bouteille.

Sincères salutations,

Le Tisse-sort »


Seigneur Fa-Nuit-Hen : « Pour répondre à vos questions, tisse-sort, je vais aller du spécifique au général ! En commun avec les princes majeurs, je suis indissociable de mon royaume de Maelström. Ma réalité de poche est une projection de mon esprit, de ma nature et de ma volonté. De fait, la réalité en tant que manifestation personnelle est la norme dans tous les royaumes très organisés que j'ai pu visiter. Quelques royaumes exceptionnels dévient de cette norme, de plusieurs façons. Il est des royaumes physiques, comme Infourneau, partie des atronachs de flamme, qui existe comme extension collective de ses nombreux habitants moins puissants. Selon mon expérience, ces « royaumes collectifs » sont généralement ordinaires et sans intérêt, faute de posséder les qualités des plans les plus personnels d'Oblivion. Il existe des régions de demi-plans incomplets et inachevés, les fameux « royaumes inchoatifs », abandonnés pour telle ou telle raison par leur projecteur. Ce sont des endroits dangereux, même pour les Daedra puissants, car l'on s'y fait facilement discorporer dans l'embuscade d'un Rôdageur, ou en se prenant dans une déchirure. Il existe aussi des « royaumes brisés », des réalités de poches éclatées par la guerre interplanaire ou l'expulsion de leur prince. Pour répondre à votre dernière question, je ne connais aucun royaume organisé d'Oblivion créé ou entretenu autrement que par volonté individuelle ou collective. Mais je n'ai pas vu tout ce qu'Oblivion peut comporter. Nul ne le pourrait. »


« Puisque nous parlons de royaumes de poche d'Oblivion, j'aimerais savoir ce qu'est exactement un Royaume d'Aspiration. L'on m'a parlé de dimension de poche située entre le Mundus et Oblivion, mais je ne comprends pas ce que cela signifie. L'on m'a aussi affirmé qu'il ne serait habité ni par des Daedra, ni par des mortels… Par qui, en ce cas ? Et où se trouverait cette prétendue « Porte Weir » qui y donne accès ?

Pardonnez-moi de garder l'anonymat, mais je voudrais éviter qu'on ne m'empêche de chercher ces lieux.

Le mage de bataille de Quidnunc »


Lord Fa-Nuit-Hen : « Ah ! La « porte de Weir » mène, ou mènera, au Royaume d'Aspiration où les mortels ont établi ou établiront votre Académie de l'Armetour. Concernant la désignation « d'Aspiration » : les mortels, bien sûr, ne perçoivent Oblivion et les régions astronomiques du Mundus qu'en termes propres à leur cadre de référence. Ils ne « voient » que ce qu'ils peuvent comprendre, ce qui se résume souvent à pas grand-chose. En outre, ce qu'ils comprennent les mène souvent à la démence, quoique la cadence de détérioration mentale varie selon les individus. Il était deux fois, les Mananautes impériaux s'aventuraient régulièrement au-delà de Nirn, et ce faisant ils apprirent que l'esprit mortel s'acclimate mieux aux autres réalités par degrés progressifs. C'est l'une des raisons pour lesquelles Maelström ressemble par certains aspects à votre monde : je le désirais accueillant pour les mortels, ou du moins assez accueillant pour que les mortels découvrent mes arènes sans perdre leur santé mentale ! Quoi qu'il en soit, les Mamanaute apprendront qu'il vaut mieux s'entraîner à Oblivion dans une zone de transition, un endroit où les vérités différentes peuvent coexister sans abrasion conceptuelle. En certains points, les forces transliminaires s'équilibrent pour former des crêtes statiques, et ces régions sont désignées comme des « Royaumes d'Aspiration ». Nous ne nous sommes pas encore rendus à Armetour, n'est-ce pas mon Tutor ? Aurais-tu la gentillesse de t'être rappelé à l'avenir de parler de cette « porte de Weir » à Quidnunc ? »


Tutor Riparius : « Bien sûr, seigneur demi-prince ! La porte de Weir est un portail semi-permanent entre l'Armetour et Tamriel, qui a été, est parfois ou sera bloqué ou détruit. Tôt ou tard, nous en saurons davantage. »


« Fa-Nuit-Hen,

Bien que mes collègues s'offusquent de tout contact avec un demi-prince Daedra, si c'est bien ce que vous êtes, la guide des mages s'interrogeait récemment sur la création de royaumes de poche en Oblivion. Comment ces royaumes miniatures se forment-ils à l'origine ? Serait-il possible pour un mage mortel, à condition qu'il fût doté d'un talent considérable, de se créer un tel domaine, ou cela n'est-il que la province des Daedra ? Enfin, si une telle activité était accessible aux mortels, en existe-t-il des exemples historiques ? J'imagine que les Ayléides auraient su accomplir un tel exploit. Mais nous n'avons découvert aucune preuve de cette pratique. Je vous remercie du temps que vous nous consacrez, et des connaissances personnelles que vous accepterez de partager sur ce sujet.

Sorcier Solinar de Prime-Tenure, guilde des mages »


Lord Fa-Nuit-Hen : « À ma connaissance, les royaumes de poches ne peuvent être créés et consolidés que par des immortels comme les Daedra supérieurs. Mais l'on sait aussi que les mortels ont la capacité d'accéder à l'immortalité. Ces mortels exaltés deviennent souvent de grandes nuisances, pour nous les Daedra, aussi ne m'étendrai-je pas sur les moyens de cette ascension. Inutile d'encourager les nuisibles ! Mais je vais vous donner un exemple : les Maîtres Idéaux qui dominent le royaume de poche du Cairn Spirituel étaient autrefois des mortels comme vous. Si vous avez un jour l'occasion de vous rendre dans cette petite réalité somme toute rébarbative, les Maîtres Idéaux vous expliqueront peut-être comment ils s'y sont pris. N'y comptez pas, cela dit : ils manquent notoirement d'empathie, et préféreront vous confier dans un petit cristal à la première excuse, et ce « de toute éternité », selon leur formule absconse. »


« Grand prince Fa-Nuit-Hen,

Il y a quelques années, j'ai réussi à me rendre au Cairn Spirituel. J'y ai vu d'effrayantes nouveautés, goûté de nouvelles plantes, écouté les accablantes histoires d'âmes désespérées, et peut-être même vu un dragon mort-vivant. Mais ce qui piqua le plus mon intérêt fut l'existence même de cet endroit. Le royaume était d'une immensité étonnante, et lorsque je rencontrai un Maître Idéal, sorte d'immense pierre précieuse, il se présenta comme « l'un des Créateurs ».

Comment ces êtres mystérieux ont-ils pu créer cet endroit, et pourquoi ? Je leur aurais volontiers posé la question, mais la dernière fois que j'en rencontrai un, il s'agissait d'un fragment de Maître Idéal dans la poitrine d'un noble.

Cyan Fargothil de Seyda Neen »


Lord Fa-Nuit-Hen : « Je ne viens pas d'en parler, justement ? Il me semble que si. Mais je suis passé à autre chose. Ami Riparius, je te laisse répondre. »


Tutor Riparius : « Mais bien sûr ! Je pourrai peut-être apporter quelque lumière sur le sujet. Il y a bien longtemps, selon votre manière de mesurer, les Maîtres Idéaux étaient un ordre de proto-sorciers qui pratiquaient la nécromancie, négociaient des âmes, grandes, petites ou fragmentaires. Ils devinrent très puissants, et finirent par trouver leur forme physique trop restrictive. Par des moyens que je ne révélerai pas, ils transcendèrent leur corps et devinrent des êtres d'énergie spirituelle. Devenus immortels, ils entrèrent en Oblivion, choisirent une zone de créatia chaotique et la façonnèrent en un royaume de poche propre à leurs négoces d'âmes. Ils la baptisèrent Cairn Spirituel et, satisfaits, adoptèrent le titre de Maîtres Idéaux. »


« Fa-Nuit-Hen, Multiplicateur des Mouvements connus, je vous offre l'âme de ce guerrier défunt en sacrifice, en échange d'une infime parcelle de votre savoir. Ainsi, voici mes trois questions :

Tout d'abord, quelle est votre nature ? Lequel des Princes vous a-t-il engendré ? Nous connaissons votre relation avec Vivec, mais il est exact que vous avez enseigné de nouveaux Mouvements à des Rougegardes dissidents qui refusaient les Ansei ? »


Lord Fa-Nuit-Hen : « Je vous interromps, car je deviens impatient de retourner à mes propres affaires, plus que pressantes ! Bien sûr, je suis une descendance de Boéthia . Pourquoi irais-je enseigner de nouveaux gestes à des Rougegardes dissidents ? Non pas que je méprise ce peuple, qui se bat bien, pour des mortels. J'ai même appris un ou deux nouveaux gestes en observant le HoonDing déblayer la route ! »


« Pour ma deuxième question, j'aimerais vous interroger sur votre alter ego aedriques. Nombre de textes obscurs décrivent Morihaus-Souffle-de-Kyne comme un demi-prince, mais cela semble incompatible avec le peu que nous savons de demi-princes Daedra comme vous-même. »


Lord Fa-Nuit-Hen : « Morihaus ! Voilà un long moment que je n'avais pas pensé à lui. Ce que nous avons pu boire et jouer aux dés ensemble ! En ce qui me concerne, le qualifier de « demi-prince » est une erreur. C'était un demi-dieu, ou du moins les mortels de son époque le désignaient-ils ainsi. Si vous vous y rendez, vous verrez ce que je veux

dire. »


« Enfin, j'espère que vous pourrez nous renseigner sur le royaume de poche d'Infourneau, où vivent les atronachs de flamme à l'intelligence relative. Même les invocateurs mortels les moins expérimentés connaissent l'existence de ce royaume et la réserve infinie de gardiens ardents que l'on y trouve. Mais les conditions extrêmes qui y règnent empêchent de le visiter. Possède-t-il une structure clanique ? Nous savons que les atronachs de flamme peuvent collectivement prêter allégeance à un Prince, mais comment ces alliances affectent-elles le plan, d'un point de vue politique ?

– Legoless, Doyen des Explorateurs unis des Poursuites érudites »


Lord Fa-Nuit-Hen : « Infourneau, comme mentionné plus haut, est l'un des royaumes les plus soporifiques que j'aie jamais visités. Rien que du magma, des fumerolles et encore du magma. Même les Terres mortes ont plus de variété ! Mais cela doit convenir aux atronachs de flamme, puisque le domaine fut façonné par leurs indications collectives. Quant à leur structure clanique et sa hiérarchie, je m'ennuyais trop pour m'en enquérir. Je l'admets, je trouve que tous les atronachs de flamme se ressemblent. Certains sont plus gros que les autres, mais quant à savoir si les gros dominent les petits, je l'ignore… Bien, encore une question, et c'en sera fini pour aujourd'hui. »


« À Fa-Nuit-Hen, aux bons soins du maître du savoir ;

Je fus intrigué d'apprendre que l'on considère l'Arène de Maelström comme un royaume de poche d'Oblivion. J'imagine qu'il vous appartient ? J'ai toujours trouvé les royaumes de poche fascinants, puisqu'il existe si peu de documents à leur sujet dans les œuvres canoniques. Certaines sources prétendent qu'il en existe plus de 37 000. Le Monomythe affirme que les seize princes Daedra « créèrent les royaumes daedriques et toute la hiérarchie des Daedra mineurs, grands et petits », aussi me demandé-je quelle place les royaumes de poche occupent dans cette hiérarchie. Chaque royaume de poche appartient-il à l'origine à l'un des seize princes ? Dans ce cas, à qui devez-vous allégeance ?

Et parlons de l'Arène : j'ai entendu dire qu'une entrée est apparue à Wrothgar, sans plus de détails sur son emplacement. Pouvez-vous développer ? Se trouve-t-elle dans la Montagne noire, près d'Orsinium, ou peut-être dans une autre région de Wrothgar ? J'ai hâte de m'y rendre.

Enodoc Dumnonii, Savant des Explorateurs unis des Poursuites érudites »


Lord Fa-Nuit-Hen : « Plus de 37 000 ? Il en existe davantage dans la seule région d'Ur-Mora Clarion ! Mais la plupart sont trop étranges pour la compréhension des mortels. Mieux vaut se contenter de penser aux plans associés aux princes, demi-princes et seigneurs Daedra, car ceux-là partagent tous des concepts qui vous sont au moins en partie familiers. De tous ceux-là, si vous êtes aussi belliqueux que la plupart des Tamrielliens, c'est certainement l'Arène de Maelström que vous trouverez la plus accueillante. Si vous cherchez à relever son défi, vous trouverez le portail de mon domaine dans les contreforts des montagnes wrothgardiennes, au nord-est de l'endroit où les Orques construisent leur nouvelle capitale de… d'Orsinium ? Oui, il me semble que c'est son nom. La porte de Maelström ne sera peut-être pas évidente à trouver, mais le jeu en mérite la chandelle ! Faites-moi confiance, je suis un Daedra ! »