Shezarr

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Shezarr
Description de cette image, également commentée ci-après
Le dragon de la Crise d'Oblivion, incarnation supposée de Shezarr
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) L'Enfant Perdu
Shezarr-Qui-Nous-Manque
Le frère manquant
Groupe divin Divin
Fonction principale Esprit soutenant les actions humaines
Équivalent(s) par syncrétisme Lorkhan
Shor
L'Unique
Représentation sexuée Masculin

Shezarr, le dieu des Hommes, est la version impériale de Lorkhan.

Il est surnommé l'Enfant Perdu par les Alessiens.

Il est l’esprit qui se cache derrière chaque entreprise humaine, en particulier quand il s’agit de s’en prendre aux Aldmers, même si son culte est édulcoré dès la naissance du Premier Empire, et plus encore après la chute de l'Ordre Alessien. On l’associe parfois à l’émergence des premiers mages de guerre de Cyrodiil.

Cultes pratiqués

Shezarr est particulièrement adoré dans l'Ouest colovien de la Province Impériale. Cependant, les Coloviens sont peu nombreux à adorer Shezarr sous ce nom-ci et lui préfèrent le nom nordique de Shor. Les rois coloviens sont en effet très proches des Nordiques dans leur culture, leurs mœurs et leurs croyances. C'est avant tout dans la Vallée du Nibenay que Shezarr est reconnu sous son nom cyrodiilien.

Pendant l'Ère Première

Le culte de Shezarr existe en Cyrodiil depuis l'Ère Méréthique. Dans ces temps très reculés, il aurait aidé les Humains dans leur combat contre les Ayléides. Ainsi, il aurait été une divinité de premier rang auprès des Hommes de Cyrod en cet âge. Mais son influence a souffert de la montée du culte d'Akatosh, d'abord sous le règne des Ayléides, puis sous celui d'Alessia et ses descendants.

Effectivement, au temps de la domination des Ayléides sur Cyrod et sa population humaine nédique, les Humains esclaves ont adopté au fil des générations les croyances religieuses de leurs maîtres elfiques et certaines de leurs divinités, notamment la plus importante d'entre elles : Auri-El, que les Nédiques appellent Akatosh.

En 1E 243, les esclaves révoltés d'Alessia et leurs alliés capturent la Tour d'or blanc et fondent le Premier Empire Cyrodiilien. Entre ses alliés nordiques, opposés à tout culte elfique et vénérant Shor, qui risquaient de l'abandonner, et son propre peuple, adorateur des dieux des Ayléides, Alessia ne peut ni laisser les croyances des esclaves révoltés telles quelles, ni adopter la religion nordique pour l'Empire. C'est pourquoi elle crée la religion des Huit divins, une synthèse des panthéons nordique et elfique. Shezarr quitte ses habits de seigneur de guerre assoiffé de sang aldmeri de l'ancien temps pour devenir "l'esprit soutenant les actions humaines". Cette version de Shezarr édulcorée satisfait tant les Nordiques que les esclaves révoltés[1].

Vers 1E 300, Marukh rédige les Doctrines Alessiennes et l'Ordre Alessien se constitue. La religion polythéiste des Impériaux devient peu à peu un culte monothéiste, celui de l'Unique. L'Ordre veut bannir toute influence elfique dans les croyances de l'Empire, et valoriser les Hommes. De nombreux idéaux prônés par l'ancien Shezarr, violent et sanguinaire, sont valorisés dans le culte alessien, telles que la suprématie des Hommes en Tamriel et la lutte contre les Elfes. Shezarr y est appelé l'Enfant Perdu et est censé être doublement révéré, en tant que l'un des deux seuls visages légitimes de l'Unique, dans le dogme alessien[2]. Néanmoins, Shezarr semble rester marginal par rapport à Akatosh, l'Esprit Suprême, qui est plus directement affilié à l'Unique.

Or, les Coloviens ne se sont jamais vraiment détournés de Shor, a fortiori en tant qu'entité qui ne soit pas dissoute dans l'Unique. Le culte alessien est toujours resté minoritaire dans l'Ouest, et les conflits avec les Alessiens n'ont pas facilité la conversion de cette région à leurs croyances, bien au contraire. Mais si le culte de Shor reste puissant, on peut supposer qu'il ressemble plus au Shezarr édulcoré d'Alessia qu'au dieu guerrier des Nordiques, puisque l'Ouest reste fidèle au panthéon syncrétique des Huit Divins[3].

Sous les Septim

À la fin de l'Ère Seconde, Tiber Septim ne rétablit pas officiellement le culte de l'ancien Shezarr, probablement parce que ses préceptes sont trop proches de ceux de l'Ordre Alessien, discrédités par ses violences pendant l'Ère Première. Une association même inconsciente entre Tiber Septim et l'Ordre Alessien aurait pu compromettre son accession au Trône de Rubis. Cependant, une fois au pouvoir, l'empereur Tiber Septim, d'origine atmoran, revitalise les croyances nordiques d'antan et le culte de l'Unique, assimilé à celui d'une très ancienne divinité nordique[4]. Celle-ci est probablement Shor ou bien l'Aka-Tusk[5].

Une fois Tiber Septim divinisé sous le nom de Talos, son culte remplace progressivement celui de Shezarr. Talos est en effet le dieu-héros des Hommes, un rôle assez similaire à celui de Shezarr dans le panthéon impérial. De plus, Talos est le Neuvième Divin, remplaçant le "frère manquant" des Divins, c'est-à-dire Shezarr. Néanmoins, sous Uriel Septim V (3E 268-3E 290), les Impériaux tiennent toujours Shezarr en haute estime[6].

Au cours du règne d'Uriel Septim VII (3E 368-3E 433), le culte de Shezarr a énormément décliné, voire virtuellement oublié, car l'époque prône la tolérance entre les différentes races, Humains et Elfes. Cependant, Shezarr est encore particulièrement vénéré parmi un millier d'autres divinités dans la Cité Impériale, et bien sûr toujours sous le nom de Shor dans l'Ouest colovien[7].

Rôle mythologique

Shezarr est la version Impériale de Lorkhan, le "Tambour du Destin" en langage elfique. Il est celui qui initie la création de Nirn, le Plan Mortel. Il est donc le personnage central du Mythe de la Création des Impériaux, le '"Chant de Shezarr". Dans ce récit, Shezarr propose aux Et'Ada de créer Nirn pour vivre de nouvelles expériences et les guider durant la Création. Certains acceptent (les Aedra) et d’autres refusent (les Daedra). Malheureusement, la Création coûte énormément d’énergie aux Aedra qui s’en trouvent très affaiblis. Ils se scindent alors en deux partis : ceux qui s’opposent désormais à Shezaar qu’ils considèrent comme un traître (ils sont menés par Auri-El) et ceux qui restent fidèles à Shezarr (ils sont menés par Akatosh)[6][Note 1].

  • Les Aedra rebelles d’Auri-El deviennent les Dieux des Elfes, aigris et insatisfaits, veillant sur les Elfes pour qu'ils souffrent avec noblesse et dignité, qu'ils fassent repentance et se vengent de Shezarr.
  • Les Aedra fidèles à Shezarr, menés par Akatosh, sont satisfaits de la Création et veillent sur les Hommes et les peuples des bêtes pour qu'ils rendent Nirn meilleure et pleine de sagesse. Ils deviennent les Dieux des Hommes, aussi appelés les Divins.
  • De leur côté, les seigneurs Daedra, qui avaient refusé de perdre leur puissance en créant Nirn, commencent à créer leurs propres mondes, les royaumes daedriques, peuplés de Daedra inférieurs. Cependant, ces Daedra-là ne sont pas assez amusants aux yeux de leurs seigneurs, qui se divertissent à corrompre les mortels les plus passionnés et les plus ambitieux, en leur proposant la puissance. Les seigneurs Daedra se gaussent ainsi de Shezarr et des Aedra en leur volant les meilleurs des mortels, qui préfèrent la gloire des Daedra à la vulgarité des Aedra.

Le Chant de Shezarr s'arrête ici. Il est ensuite dit dans les premiers récits cyro-nordiques que Shezarr combat les Ayléides, les Hauts-Elfes de l'Intérieur (différents de ceux de l'Archipel de l'Automne), aux côtés des Hommes de Cyrodiil. Puis, il s'absente, probablement pour aider d'autres Hommes, et pendant cette absence, les Ayléides obtiennent la victoire sur les Humains et les réduisent en esclavage. C'est alors que les Hommes se détournent de Shezarr au fil du temps.
C'est pourquoi il est appelé le "frère manquant" des Divins[1], ou Shezarr-Qui-Nous-Manque. Alessia considère que "Nu-Mantia", "Liberté", est un autre nom de Shezarr[8].

Chim-el Adabal, l'Amulette des rois, offerte à Alessia par Shezarr

Le dieu réapparaît des siècles plus tard, au cours de la Révolte Alessienne, à travers Pélinal Blancserpent. Les Nordiques reconnaissent en lui le dieu nordique Shor, mais il refuse d'être assimilé à Shor. Il est toutefois reconnu comme étant le Shezarrine, l'incarnation de Shezarr, la version impérial de Shor.

Par l'intermédiaire de Pélinal et aux côtés de Morihaus le Taureau Sacré, il taille un chemin à Alessia et aux esclaves révoltés dans les rangs des Ayléides. Shezarr aide ainsi Alessia à décrocher la victoire. Finalement, Pélinal est détruit en 1E 243, mais son sacrifice a permis la prise de la Tour d'or blanc. Alessia prend alors la Pierre de la Tour, Chim-el Adabal, l'Amulette des rois, que Shezarr lui a offerte symboliquement. Il lui donne également le Sang de Dragon, le pouvoir héréditaire de porter et d'activer la Pierre et la Tour d'Or Blanc et en outre de lever une barrière entre Nirn et les royaumes daedriques pour empêcher les seigneurs Daedra d'envahir la Création, tant qu'un Sang de Dragon porte l'Amulette. Cette accord entre Alessia et Shezarr est nommé la Convention.

Selon d'autres versions de cette histoire, ce serait Akatosh (et parfois l'Aka-Tusk[9]) et non Shezarr qui aurait donné l'Amulette des rois et le Sang de Dragon à Alessia[10].

Enfin, en 1E 266, Shezarr réapparaît une dernière fois, probablement sous les traits de Pélinal, sur le lit de mort d'Alessia. Il la sanctifie et fait d'elle la première des Saints de Cyrodiil, son âme devenant la première gemme de l'Amulette des Rois[11].

Shezarr et l'Unique

Shezarr possède aussi sa place au sein du culte de l'Unique, où plus précisément au sein de l'Unique lui-même. En fait, il semblerait que l'Unique soit une très ancienne divinité d'origine nordique, l'Aka-Tusk. Celui-ci serait l'union de Shezarr et d'Akatosh, du Dieu des Hommes (et donc des mortels et donc de l'Espace) et du Dieu-Dragon du Temps. L'Aka-Tusk serait ainsi le dieu de l'Espace-Temps, et par conséquent du Plan Mortel.

Ces hypothèses, bien que non confirmées, sont corroborées par des témoignages et événements.

Le culte de l'Unique est la religion monothéiste alessienne, essentiellement pro-humaine. Le dogme de l'Ordre Alessien – l'institution religieuse du culte de l'Unique – valorise l'Homme et s'attaque violemment aux Elfes. Effectivement, l'Ordre Alessien supprime progressivement toutes les caractéristiques elfiques des cultures et des croyances Impériales et Humaines en général. Ses idéaux et ses méthodes (telles que les pogroms, les guerres inter-ethniques ou encore la Cassure du Dragon), bien que très critiquées pour leur violence ultérieurement, sont très similaires à ceux et celles prônés et employés par Shezarr, le seigneur de guerre sanguinaire des premiers temps, lors de massacres d'Ayléides ou de Khajiits par Pélinal Blancserpent[12].

Le canon alessien désigne l'Unique comme étant à la fois Akatosh, l'Esprit Suprême, et Shezarr, l'Enfant Perdu. En tant que tel, Shezarr est censé être révéré deux fois plus. Tous les autres dieux sont des corruptions d'origine elfique de l'Unique. Il semble cependant que Shezarr est assimilé à l'Unique de manière secondaire dans les faits[2].

L'assimilation de l'Unique à la fois à Akatosh et Shezarr est tout à fait justifiée.

En effet, l'Ordre Alessien suit une certaine logique en assimilant Akatosh à l'Unique (même si le culte d'Akatosh chez les Impériaux est d'origine elfique). En effet, d'autres versions de l'histoire de la Révolte Alessienne placent Akatosh, le Dieu-Dragon du Temps, comme divinité tutélaire d'Alessia. Ce serait avec Akatosh et non Shezarr que la sainte aurait conclu la Convention. Aussi, c'est Alessia elle-même qui a occulté en partie l'aspect sanguinaire de Shezarr pour ne pas contrarier son peuple et qui a placé Akatosh à la tête du panthéon des Huit Divins. Le Dieu-Dragon du Temps est en effet le meneur des Dieux des Hommes dans le Mythe de la Création impérial. Il est donc tout à fait logique qu'il se retrouve associé à l'Unique, la divinité suprême de la religion alessienne.

De plus, assimiler Shezarr à l'Unique au lieu d'Akatosh est également justifié, car les récits les plus anciens relatent en outres qu'Alessia a été aidée et sanctifiée par Shezarr, au travers du Shezarrine Pélinal Blancserpent. Selon la légende, la religion alessienne est l’œuvre du fantôme de Sainte Alessia, agissant par l'intermédiaire d'un prophète du nom de Marukh. Il serait donc tout autant logique que la principale divinité vénérée par Alessia et le culte alessien dans son ensemble soit Shezarr.

L'Unique partage donc autant de liens mythologiques et historiques avec Shezarr qu'avec Akatosh.

Il existe une troisième version de l'histoire de la Convention. Elle désigne la divinité ayant offert l'Amulette des Rois à Alessia comme étant "l'Aka-Tusk". Le nom de cette déité apparaît également dans les plus anciennes légendes bréto-nordiques[5]. Le culte de l'Unique est présenté sous Tiber Septim (2E 854-3E 38) comme un vieux culte nordique revitalisé, celui de Shor ou bien celui de l'Aka-Tusk[4]. De plus, l'ouvrage Remanada présente la Convention comme un mariage entre Alessia et Shezarr, évoqué sous son nom nordique de Shor, mais aussi entre la sainte et Akatosh, sous son nom elfique de Auri-El[13]. On peut donc légitimement voir en l'Unique – qui semble aussi être l'Aka-Tusk – une figure regroupant à la fois Shezarr, le Dieu des Hommes, et Akatosh, le Dieu-Dragon du Temps, et ainsi l'Espace-Temps, Nirn.

Martin Septim qui se transforme en l'Unique pour affronter Mehrunes Dagon

Par conséquent, la divinité dont Martin Septim devient l'avatar en 3E 433, à la toute fin de la Crise d'Oblivion, n'est pas seulement Akatosh, mais également Shezarr. En effet, c'est à l'Unique, la divinité ayant autrefois conclu la Convention avec Alessia et vénérée au Temple de l'Unique dans la Cité Impériale, que Martin Septim offre son âme pour qu'il affronte le Prince Daedra Mehrunes Dagon en personne[14].

Le culte de Talos efface progressivement le culte de Shezarr et cela a un impact sur les liens entre Talos et l'Unique. En effet, Talos "endosse" littéralement Shezarr, son rôle et son concept même. Ainsi, Talos est lui aussi l'Unique dans ce sens là. On note enfin que le Prophète des Neuf, un mystérieux personnage, érudit en matière de foi des Impériaux, évoque Talos sous le terme de "l'Unique" – dans "les Huit et l'Unique"[15]. Bien qu'on ignore si le Prophète des Neuf entend par là que Talos est bel et bien l'Unique de la religion alessienne ou non, on comprend la place prépondérante de Talos dans la religion du Troisième Empire de Cyrodiil et le fait qu'il remplace désormais le "frère manquant" dans le panthéon impérial.

Notes et références

Notes

  1. Le Dieu-Dragon du Temps a pour nom humain Akatosh et pour nom elfique Auri-El. Mais au cours de la Cassure du Dragon, le Dieu-Dragon du Temps est séparé entre Akatosh (pro-humain) et Auri-El (pro-elfique). Toutefois, on les nomme souvent indistinctement Akatosh ou Auri-El.

Références