Plaidoyer pour les yeux ouverts

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Date de publication : 01/08/2014
Média d'origine : Archives du maître du savoir

Par Azadiyeh la Dévoilée, passerelle de Satakalaam


Haut père, vous dont les doigts caressent les étoiles, vous dont l'ombre s'étend jusqu'aux horizons lointains, vous dont la voix commande aux esprits de l'outremonde et du monde à venir, ayez pitié de nos enfants. Je souffre de voir mes frères et sœurs lovés dans les anneaux du serpent. Ils fuient vos enseignements sacrés, ignorent la honte qui devrait les consumer et transpercent de leur lame rouillée le cœur même de nos traditions. Ils ont été trompés et tentés par les mensonges éhontés des empereurs et ils ont multiplié les transgressions des Voies ancestrales. Oh, Ruptga, je prie pour que leur soit dévoilé le visage hideux de ces péchés et qu'ils s'en repentent, les yeux grands ouverts.

Nous connaissons la vérité, car elle nous a été révélée. « Honore tes ancêtres. Celui qui laisse périr leurs paroles et leurs exploits ne fait que briser sa propre lame avant de la lancer dans le vent brûlant. » Et pourtant, ici à Sentinelle, les douces paroles en Yoku ne résonnent plus dans les halls du palais. Les histoires sont celles de héros étrangers, contées dans leurs langues rauques. Les paroles de nos pères sont assoiffées d'être entendues, mais leurs légendes se perdent désormais dans la poussière. Si nous ne leur prêtons pas oreille, nous savons qu'une nouvelle Fin des Temps se profile, bien pire que les précédentes.

Nous connaissons la vérité, car elle nous a été révélée. « Ni pitié ni merci ne saura être accordée au misérable qui se dresse devant la Vague des guerriers. » Et pourtant, nos frères et nos sœurs acceptent lâchement les Peuples Parias en notre sein, les traitant comme des amis et alliés, piétinant notre honneur de leurs pieds boueux et salissant notre histoire pour une éternité. Si un chantre tel que moi est blessé de voir se nouer de tels arrangements sordides, que dire de Tava qui verse des larmes amères et de Diagna dont le bras armé frémit d'un désir de vengeance brûlant !

Nous connaissons la vérité, car elle nous a été révélée. « N'accorde obéissance à quiconque sauf aux dieux de Yokuda. Les Rives lointaines s'éloignent pour celui qui s'appuie sur des êtres faibles et ses efforts ne rencontreront que le mépris. » Et pourtant, un roitelet des campagnes verdoyantes gouverne nos enfants. Il les envoie à la mort au nom de sa quête de l'Or blanc. Son ascension n'est possible que parce qu'ils courbent l'échine. Les doigts de son dieu nous déchirent le cœur et Morwha ne peut que secouer la tête de dépit.

Lisez donc ceci, mes frères et sœurs. Vous vous êtes détournés de vos devoirs et vous avez fermé les yeux face au soleil brûlant. Votre honneur s'effrite en même temps que les souvenirs de Yokuda disparue dans les flots. Et pourtant, tout n'est pas perdu. Prenez les armes renforcées par les traditions de nos ancêtres, forgées dans les flammes de la vertu et de l'honneur véritable. Renoncez à ces nouveaux courants pernicieux et revenez auprès des vôtres, qui vous accepteront malgré vos péchés. Revenez tant qu'il en est encore temps.