Nouveau guide impérial de Tamriel/Marais Noir

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Le Marais noir
Argoniens du Pacte de Cœurébène


Meeleeh-Een est un reptile mince et jovial dont les manières se dégradèrent lorsque je lui donnai de « l’Argonien ». Apparemment, dans cette région, les gens préfèrent le terme « Saxhleel » mais je vais quand même continuer à utiliser le terme impérial. Il a été affecté provisoirement à ma protection, le temps que je rejoigne Fort-Tempête pour y rencontrer la vice-chanoine Heita-Meen. Je pourrais tout aussi bien brûler le chapitre du guide consacré à cette province, car je soupçonne les géographes impériaux d’avoir contourné les marais et laisser libre cours à leur imagination. On ignore presque tout de cet endroit.



L
ors du Second Empire, les vastes marécages englobant le Marais noir furent revendiqués par les Impériaux. Toujours aussi obtus, les Elfes (entre autres admirateurs de cette pustule suintante sur la fesse de Tamriel) préfèrent naturellement utiliser le nom d'Argonie, en l'honneur d'un champ de bataille où leurs ancêtres avaient jadis trouvé la mort. C'est peut-être la raison pour laquelle on a cru bon d'appeler « Argoniens » dans notre langue courante les hommes-lézards primitifs qui y vivent en tribus. Ce qui est incontestable, c'est l'état déplorable de cette province dévastée. L'endroit suinte littéralement et il en émane des vapeurs fétides. Les cicatrices des guerres du passé et des pillages du présent défigurent en permanence cette région frontalière déjà inhospitalière.

Mais plus vous tentez de pénétrer au cœur du Marais noir, plus il vous échappe, tout en rassemblant ses forces pour infliger à l'explorateur les pires infections, réelles ou fantasmées.

Les autochtones jouissent d'un anonymat inégalé. Le poète et explorateur Topal le Pilote, qui appartenait aux premiers Aldmers, en fit la description suivante : « des reptiles humanoïdes capables de se déplacer avec agilité dans ce bourbier » et laissa l'impression que leur environnement n'était pas assez accueillant pour des colons. Pourtant, des hommes primitifs tels que les Kothringi, des Elfes primitifs comme les Barsaebic Ayleids et des peuples cousins des Khajiits tels que les rusés Lilmothiit se sont battus pour obtenir leur part de ces terres infâmes.



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Les marécages lugubres, immondes, suintants, mornes, gluants, humides et pestilentiels du Marais noir.


Dès que j’aperçus la gardienne Heita-Meen dans son bâtiment administratif, je la reconnus à son museau pointu et aux motifs concentriques ornant les boucles de son armure de guerre. Elle était représentée dans le tableau du Pacte de Cœurébène que j’avais déniché dans la bibliothèque du manoir Kragen, en Morrowind. Ses quartiers au sein de la forteresse désorganisée de Fort-Tempête non pas l’envergure ni la magnificence des autres capitales de Tamriel, mais c’est bien compréhensible au vu des récents événements.

Heita-Meen, qui portait en tant que magistrat le titre de vice-chanoine, devait rendre son verdict dans une affaire impliquant deux Dunmer aux mines déconfites et appartenant à la Maison Drès, récemment dissoute. Et dire qu’il y a moins d’une génération de cela, j’aurais pu faire l’acquisition d’un Argonien pour mes besoins personnels. Cette époque est révolue : les Elfes noirs ayant trempé dans le commerce d’esclaves ont été condamnés à un an de prison, dans des cages suspendues aux arches des Ayleids. Les éventuels survivants seront bannis du Marais noir. Meeleeh-Een, mon ami argonien, les a traités de « stupides peaux-sèches » et de « racines flétries », ce qui semble indiquer qu’il ne les porte pas dans son cœur.

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Curieuses disparités architecturales à Fort-Tempête.

« Loin de toi, sécheresse » me dit Meeleeh-Een en guise d’adieu.



L
es érudits impériaux estiment que la Bataille d'Argonie et la conquête du Marais noir datent d'1E2811. Pour la première fois, une race humaine prenait le pouvoir dans cette région... Mais les érudits omirent de mentionner que c'était une zone complètement impénétrable. L'éclaireur impérial Tutor Acilius, il est vrai, décrivit ces marécages comme « une soupe de tourments et d'infections où une goutte d'eau suffit à vous vider les intestins. » La cité d'Helstrom, au cœur impénétrable de ces terres, n'a jamais essuyé de siège : l'empire s'est contenté d'annexer les régions frontalières du nord et de l'ouest. En effet, ces étendues côtières furent transformées en colonies pénitentiaires à peine habitables. C'est là que rôdaient jadis les criminels de Tamriel. Il n'est pas étonnant que d'autres arrangements de ce type aient été noués ailleurs dans ce bourbier géant : à Fort-Tempête.

Fondé par les Barsaebic Ayleids avant l'invention du parchemin, Fort-Tempête détient l'histoire tristement célèbre de l'Elfe noir. La finesse des gravures de cette forteresse en ruines en dit long sur sa richesse d'antan, et les structures de pierre plus récentes des Dunmer montrent bien ce dont est capable un règne cruel et injuste. Accolées à ces monuments à la gloire de la cupidité et de la barbarie, on trouve les modestes huttes de terre du contingent argonien, où vivaient autrefois les collaborateurs des Dunmer - qui rasaient les villages des êtres primitifs et rassemblaient des troupes d'esclaves pour les envoyer travailler dans toutes les plantations de Morrowind - et aujourd'hui occupées par la race reptilienne, qui commence à peine à se libérer de ses chaînes.

Lors des bouleversements politiques de la Deuxième Ère, Fort-Tempête fut pris dans un tourbillon de sauvagerie et le joug Dunmer - auquel s'ajoutèrent certains seigneurs de guerre impériaux irréguliers, distraits par l'appât du gain et la promesse d'une force de travail facile à exploiter - faillit signer l'extinction de la race argonienne dans cette province. Les tribus de reptiliens étaient totalement impuissantes, du moins jusqu'à l'essor des vice-chanoines qui occupaient semble-t-il une fonction administrative de conseiller et de chef de tribu.



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Éclaireur argonien en armure légère

« La présence des Impériaux est tolérée ici, » déclara Heita-Meen. Elle me fit signe d’approcher de son poignet grêle, un geste qui trahit une longue pratique du combat au bâton. L’espace d’un instant, j’ai cru déceler du dédain dans sa voix, mais je me souvins qu’il ne fallait pas y voir un manque de correction : tout ceux de sa race me traitaient avec froideur. Mais on m’avait inculqué les bonnes manières et ce traitement me dérangeait.

« Voici Vertèbre-Solitaire, un frère de couvée. Il vous aidera au quotidien. » Elle fit signe à un jeune Argonien, chargé de m’escorter dans tous les déplacements à Fort-Tempête. Ce dernier m’expliqua qu’il avait été esclave (ou, pour reprendre ses termes, « une plante étouffée par ses racines dans la terre de mes ancêtres, aujourd’hui libre de fleurir »). Je trouvais ses intonations mélodieuses à la fois irritantes et apaisantes, bien qu’il ne parlât pas le Jel, la langue de ses géniteurs : il avait grandi dans les affreuses plantations de riz de sel de Morrowind. Il m’expliqua qu’il était un Argonien Lukiul et qu’il connaissait bien les us et coutumes de Tamriel. Il me mit en garde contre les Saxheel, les habitants d’origine du Marais noir, car ces derniers se méfiaient, à juste titre, des visiteurs. Nous prîmes la direction des baraquements. J’espérais rencontrer davantage de Lukiul.

Sous nos yeux, un sergent nordique à la carrure imposante et transpirant à grosses gouttes dans la chaleur ambiante effectua une série de manœuvres de combats fluides et étourdissantes avec sa jeune compagnie de Dos-de-fer, les troupes d’infanterie argoniennes. Vertèbre-Solitaire adressa un signe à un reptile qui observait la scène depuis le rempart, un capitaine et vétéran de la campagne akaviroise qui supervisait les stratégies militaires. Le capitaine fronçait les sourcils. Une profonde cicatrice traversait l’une de ses orbites. Alors que les soldats apprenaient à coordonner leurs déplacements, Vertèbre-Solitaire m’expliqua qu’on entraînait les Dos-de-fer à se battre aux côtés des troupes d’infanterie lourde nordiques et dunmers. Jusqu’à présent, je pensais que les Argoniens faisait d’excellents éclaireurs, se spécialisaient dans les petites escarmouches et ne supportaient pas de se battre en formation. Ces hommes-lézards ont des capacités d’adaptation bien supérieures à ce que j’aurais cru.



Ha ! Divagations sectaires et dépassées d’un homme d’armes impérial. Dire que je croyais à toutes ces balivernes, autrefois !


O
n a autant de chances de voir un Elfe noir vouer un culte à Mara qu'un forgeron Argonien confectionner des armes et armures dépourvues d'un certain caractère rudimentaire et primitif. Inconfortables et difficiles à tenir, leurs armures et leurs boucliers évoquent un assemblage de matériaux naturels cousus ensemble : peaux de reptiles (des parents du forgeron ? Espérons que non), étranges pierres aux reflets verts appelées silex-jade ou obverdienne, fer des marais et acier grossièrement mêlé à du cuivre. Que ces armes et armures résistent aux chocs les plus légers tient du miracle. Le climat torride qui règne ici serait-il un frein à l'élaboration d'objets plus sophistiqués ? Ces babioles primitives font bien pâle figure face aux techniques élaborées des forgerons de l'empire. Même un Nordique ne voudrait pas de telles armes. Pas étonnant que ces créatures des marais aient été réduites en esclavage pendant autant de siècles.

Foutaises partisanes que tout cela : j’ai déjà pris en main l’un de ces boucliers. Ce sont des assemblages précis, quoiqu’épais, de bois de mélèze et de peau de Wamasu tendue avec beaucoup d’adresse. J’ai cru comprendre qu’ils avaient recours à une technique ancestrale permettant d’endurcir ou au contraire d’améliorer la flexibilité en fonction des besoins. De toute évidence, nos artisans ont totalement occulté cette ingéniosité innée.



Nous avons tort de mépriser l’équipement de combat argonien. J’ai observé les officiers nordiques et argoniens échanger des passes à l’arme blanche émoussée pour montrer certains coups aux nouvelles recrues, et j’ai été impressionné par la dextérité et l’habileté de ce prétendu sauvage. Mais c’est son armure de crocodile qui le protégeait efficacement contre les coups répétés de l’imposant Nordique.

Par contre, je n’éprouvais aucune admiration pour l’architecture argonienne. Dans d’autres cultures, on érige des temples étincelants qui traversent les siècles en honneur de l’homme, de l’Elfe et de leurs aspirations. Mais ces huttes de terre ridicules, dans lesquelles j’ai eu le malheur de séjourner, semblaient se désagréger à vue d’œil dans les marécages suintants. C’est du clayonnage, ni plus ni moins. Même un Bréton sait pertinemment qu’une habitation dotée de fondations en pierre est supérieure à ce torchis humide. Vertèbre-Solitaire me fit remarquer que les Argoniens appréciaient tout particulièrement cette boue « bénie par le soleil ». Autre chose, les plumes : impossible d’aller où que ce soit sans se sentir agressé par un totem tribal de bois, de terre et de plumes semblable à un golem difforme.

Je serai peut-être le premier étranger à dessiner les armures lourdes et les armes des Argoniens avec une telle précision. Cela devrait convaincre les incrédules de la sophistication de leur équipement. L’assemblage de peau de reptile, de métal, de carapace et d’os donne quelque chose de plus résistant et léger qu’une armure d’acier. Les avantages de cette technique sont nombreux. La preuve unique mais suffisante m’en fut donnée lorsque j’aperçus un homme–lézard nager sans aucune peine avec son armure sur le dos. Vertèbre-Solitaire me proposa de prendre un bain, « une vraie chance de tâter la vase », mais je refusai poliment. Je souffre déjà de maux de ventre et d’une toux grasse.

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Les nids de boue malodorants des Argoniens me font penser à des ruches.

Après avoir passé une nuit dans la hutte de boue de Vertèbre-Solitaire, je peux affirmer que l’architecture argonienne est aussi répugnante qu’on le devine sur ces croquis. Les murs ont tendance à suinter sous l’effet de l’humidité (c’est-à-dire, en permanence), et l’odeur dépasse les mots ! On n’en vient à se demander ce que les hommes-lézards utilisent en guise de ciment. Je n’ai pas pour habitude de me perdre en conjectures, mais je suis presque certain d’avoir reconnu des excréments séchés mélangés à la boue entourant les fenêtres.

J’ai pour mission d’explorer en profondeur chaque endroit que j’estime important pour les affaires impériales. Il fallait que je m’aventure au cœur des marais, où la peste Knahataine fait toujours des ravages. Vertèbre-Solitaire manifestait une certaine réticence : « Méfiez-vous, ces eaux sont troubles. » Après de longues négociations, mon pouvoir de persuasion (et une pièce de monnaie assortie d’un moulin à prière Tu’whacca) finirent par le convaincre. Demain, nous nous aventurerons jusqu’aux bassins d’éclosion argoniens, et j’ai bien l’intention d’inspecter l’une des légendaires Xanmeers, les curieuses pyramides érigées par les Saxheel en des temps immémoriaux, et de faire un croquis de l’énorme arbre à Hist.



D
ans d'autres territoires impériaux, une multitude de villages et d'artisans indigènes sont prêts à être exploités. Mais pas les Argoniens. Cette province est nettement différente. Les hommes-lézards n'ont apparemment aucun désir de construire des villes tentaculaires. Étrangement, toutes les zones peuplées, des modestes villages aux villes les plus étendues, ont été construites par des conquérants venus d'ailleurs en exploitant les Argoniens. Allez visiter Gideon et Rose-noire, histoire de contempler l'architecture impériale et ses influences : Allez à Fort-Tempête : les fondations de cette capitale sont constituées de structures dunmer.

Pourquoi les Argoniens n'ont-ils jamais fait de même ? D'après certaines expéditions de la Deuxième Compagnie de Paladins en reconnaissance, ce serait exactement ce qu'auraient fait leurs aïeux. On entend toutes sortes de rumeurs à propos de cités, de murs titanesques et de pyramides argoniennes en ruines. Des statues, petites et grandes, parsèment les eaux mortes du Marais noir. Jadis grandioses, elles pourrissent et s'enfoncent lentement dans la vase. Les habitations argoniennes actuelles ne valent guère mieux que des tas de boue sans aucun raffinement et sans continuité avec leur architecture de jadis. C'est d'autant plus frappant que les hommes-lézards vivent toujours au sein de ces ruines d'antan et continuent de les entretenir pour éviter qu'elles ne disparaissent. Quelle tragédie de voir les hommes-lézards d'aujourd'hui hanter les ruines d'une époque aussi glorieuse.


Bien dit ! Je conserve cette description - je la reprendrai peut-être avec des termes plus percutants. Écœurant ? Répugnant ?



Notre séjour dans le bourbier commencera à l’aube : Vertèbre-Solitaire a passé la journée à rassembler l’équipement dont nous aurons besoin pour aller au cœur du marais, pendant que je m’efforçais d’imperméabiliser mes bottes nordiques et de soigner les mycoses de mes orteils. Je n’ai pas eu trop de mal à percer chaque pustule. Ensuite, j’ai rapidement ouvert mes pots de peinture pour capturer le chargement de notre petite caravane. Un bâton de profondeur : très utile pour faire la différence entre les petites flaques et les bourbiers prêts à nous engloutir. Des bourgeons de fleurs séchés, pour purifier l’eau : les effluents dans lesquelles je patauge risquent de me contaminer par simple contact, autant éviter d’en boire. Vertèbre-Solitaire est revenu avec une tente de Lukiul. Il me dit en guise d’explication : un peau-sèche comme vous n’aura pas forcément envie de se terrer dans la boue pour passer la nuit. » Quelle perspicacité.

J’avais imperméabilisé et enchanté mes meilleures bottes nordiques… pour ça ? Lorsque j’ai quitté Fort-Tempête, (en direction du Marais – mère, au nom si évocateur), le sol était plus ferme qu’une route pavée brétonne ou qu’une chaussée, mais on m’a parlé depuis d’une région à ce point inondée qu’elle pourrait bien nous engloutir. Vertèbre-Solitaire m’a offert une crème émolliente nauséabonde, à appliquer sur les avant-bras, le visage et toutes les extrémités non protégées. Elle aurait pour effet d’éloigner les mouches parasites. C’est sûrement vrai : maintenant, seuls les insectes les plus gros osent me piquer. Une créature ailée et iridescente m’a déjà trouvé succulent.



L
es premiers explorateurs du Marais noir parlèrent de proto-lézards à démarche humaine, bien qu'il n'existât aucune trace de l'origine de cette espèce. Ce qui est sûr, c'est qu'ils n'éprouvaient ni mépris, ni pitié envers les Argoniens modernes, contrairement aux sujets de l'empire. Les mythes s'acharnent à les dépeindre comme de dangereux sauvages lançant des raids sur les villages voisins pour leur dérober des babioles et de la viande. D'autres voient en eux des curiosités se glissant hors de leurs marécages pour de rapides incursions généralement pacifiques parmi nous.

Brendan le Persévérant, érudit du début de la Première Ère, constata d'importantes divergences de point de vue à leur égard, « de la méfiance à la confusion, en passant par la vénération extasiée et l'horreur la plus totale. » Il poursuit : « Le peuple argonien a peut-être été, depuis le début de l'histoire de Tamriel, le plus incompris, diffamé et vilipendé de toutes les races intelligentes. Et pourtant, ceux qui ont pris le temps de découvrir la culture argonienne respectent désormais ce peuple noble et superbe. » A noter que cet historien disparut lors de sa dernière expédition dans le marécage du Marais noir.





J
usqu'à la fin de la Première Ère, les Argoniens étaient un peuple placide, qui avait accepté de jouer les subordonnés et de diluer leur identité au sein des cultures plus fortes deTamriel. Mais en 1E 1033, le raid tristement célèbre de Bramman le « Rouge » vint changer la donne. L'impératrice Hestra avait donné à la Marine impériale pour mission de capturer le pirate aux cheveux de feu. Les escarmoucheurs remontèrent le fleuve sinueux à l'est de la baie de Topal, bravant les fourrés impénétrables, les insectes porteurs de fièvre et l'humidité pour retrouver et décapiter Bramman dans son propre fief, non loin de Rose-noire. Une fois rentrés, les soldats furent les premiers à évoquer la civilisation du Marais noir.

Après avoir vu ce dont Bramman était capable - pillages, esclavage - les Argoniens se méfièrent des hommes. Ils s'opposèrent aux impériaux à chaque fois que ces derniers tentaient d'empiéter sur leurs terres en suivant la vieille route des pirates, et les excursions cessèrent tout à fait avec le déclin du Premier Empire. Le Marais noir finit par être conquis en 1E 2811, suite à la Bataille d'Argonie, et les reptiles forcés de se retirer à Helstrom. Les villages côtiers et les zones intérieures les plus sûres firent serment de fidélité à l'empereur et les autochtones reptiliens furent repoussés plus loin encore dans les marécages. Le Marais noir connut une période prospère. L'endroit était devenu célèbre pour les criminels qu'on y envoyait : les pires bandits du pays y purgeaient leur peine dans ses mangroves, à travailler et suer pour survivre. Rien d'étonnant à ce que les autochtones se soient méfiés, et aient souhaité le départ, de leurs voisins.


C'était d'ailleurs réciproque !



Nous progressons rapidement, malgré les piqûres d’insectes et l’humidité. Nous nous étions même presque habitués à l’odeur de la crème éloignant les mouches lorsque nous arrivâmes en vue du Marais–mère. Les arbres drapés de mousse et les buttes herbeuses bruissaient de milliers d’insectes invisibles. Secunda beignait de sa lumière les ruines de ce temple déchu, qui avait dû se dresser fièrement jadis. Ces tours antiques s’avéraient plus complexes qu’on ne l’aurait cru possible. On y voyait d’étranges silhouettes. Quelques divinités inconnues ? Vertèbre-Solitaire ne put rien me dire. Ma peinture se basera donc que sur mes conjectures.

La colère et l’inquiétude me submergent maintenant que mon chevalet de prédilection a été à moitié avalé par un crocodile. Je m’étais installé pour peindre au bord du Marais–mère - mais à l’intérieur des murs de la ville - et je mettais la touche finale à quelques croquis préliminaires (aujourd’hui perdus) lorsqu’une créature sortit en rampant des eaux stagnantes et s’approcha de moi : ce démon aux crocs aiguisés est plus long que deux hommes se précipita sur moi à une vitesse insensée. Un long museau et de grosses dents balayèrent le vide à l’endroit précis où se tenait ma jambe. Des peintures, pinceaux et parchemins volèrent en tous sens. Vertèbre-Solitaire étend souffrant, aux latrines, je repoussai seul deux attaques de mâchoire avec un mélange de dextérité et de cris paniqués. Ensuite, je forçai la bête à dévorer mon chevalet, jusqu’à ce qu’elle reparte en rampant. Comment les hommes–lézards font-ils pour repousser ce genre d’attaques, en particulier dans une zone urbaine ? Où sont les gardes ?



P
our la majeure partie de la Deuxième Ère, les Argoniens vécurent sous le joug des marchands d'esclaves de Morrowind et de seigneurs de guerre impériaux incontrôlables, l'instabilité politique de Tamriel favorisant l'esclavagisme et le banditisme. Si ces temps troublés affectaient les hommes comme les Mer, aucun peuple ne fut plus opprimé que celui des reptiles. C'est alors que s'abattit la peste de Knahataine.

Nous ne saurons peut-être jamais d'où vient cette maladie, mais ses effets sont connus de tous. Elle se déclara pour la première fois à Fort-Tempête en 2E 560, se propagea rapidement jusqu'aux moindres recoins du Marais noir et tint cette province dans son étau malade pendant des années. Les étrangers s'enfuirent ou connurent une mort douloureuse et bouffie. Des civilisations entières furent décimées, plus particulièrement les Kothringi Mais on raconte que pas un homme-lézard ne fut infecté.



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Obélisques, cénotaphes et stèles au cœur des marais.

Je décidai de dessiner autre chose et cessai de perdre du temps à explorer les ruines du Marais-mère. Ces ruines sont à la fois immenses et pleines de recoins. J’entendrais presque les cris haletants des ancêtres de Vertèbre-Solitaire résonner dans les cénotaphes et les barbacanes. Comme me l’a dit Vertèbre-Solitaire, « mes ancêtres murmurent encore ici, comme les roseaux qui se balancent en vifazur. » Le monument le plus splendide parmi toutes ces pierres et la pyramide à degrés, ou « Xanmeer », qui domine l’ensemble. Toute la zone est « Xal », ce qui signifie « sacrée » dans leur langue râpeuse.



A
près avoir étudié les textes, les illustrations et les récits de rencontres à Rosenoire, Coventina Helvetia, gardienne du savoir de la Deuxième Compagnie, se pencha sur l'architecture argonienne et ses subtilités. Elle postule que les vassaux faibles d'esprit et enchaînés qui répandent la peste dans cette région ne peuvent pas être ceux qui ont érigé et sculpté ces monuments de pierre trapus mais richement ornés. Il faut une sacrée dose d'imagination pour croire que ce genre d'édifice est le fruit du labeur d'Argoniens. Actuellement, on estime que des tribus indigènes humaines alors en activité dans la région - comme les Kothringi ou les Yerpest - en sont à l'origine. Cette tribu, quant à elle, s'inspirait de l'architecture des Barsaebic Ayleids. Puis, par la peste ou par les armes, les hommes-lézards du Marais noir ont préservé et annexé ces bâtiments. Oui, on s'approche peut-être là de la vérité.


Nous nous étions enfoncés très loin au cœur de Fangeombre. Alors que j’appliquais un onguent sur mes irritations, je me souvins avoir lu quelque chose au sujet des bassins d’éclosion argoniens. Je posai une question à ce sujet.

« Nous y sommes presque. L’un d’entre eux se trouve à la distance d’un territoire de crocodile. Mais Vertèbre-Solitaire pense que vous envisagez de piller les lieux. Ce ne serait pas très humide de votre part. » Mon aide se rebiffait presque.

« Écoutez, je vous ai donné un moulin à prière Tu’whacca - et un vrai - en échange de vos services, c’est amplement suffisant. Vous avez également eu une pièce, et ma compagnie. J’ai même supporté sans rien dire vos allégories sur la nature. Nous partons immédiatement pour l’arbre à Hist. »

« La contrariété me dessèche la peau », me répondit-il, le museau replié sur lui-même.

« Alors profitez qu’on avance dans la vase pour humidifier vos pieds, » lui répondis-je en lui jetant une autre poignée de pièces. Bientôt, nous pataugions en direction du saint des saints du Marais noir.



Ce que sait la Deuxième Compagnie impériale des arbres à Hist : un fatras de mythes à moitié oubliés et de conjectures délirantes, mais les traductions du dunmer contiennent peut-être quelques éléments utiles.


C
eux qui ne craignent pas de contracter le chancre, la leptospirose biliaire et tout un tas d'autres maladies plus débilitantes encore, peuvent s'aventurer dans les zones du Marais noir que les races supérieures n'ont pas cartographiées. Les rares créatures capables de survivre à la pourriture, aux piqûres d'insectes et à l'activité incessante et anarchique de toute une faune hurlante, cliquetante ou simplement tapie dans la vase, prête à les estropier d'un coup de dents, atteindront peut-être le cœur des marais. Et les explorateurs impériaux les plus hardis, qui n'auront dès lors plus besoin de prouver leur valeur, contempleront l'arbre à Hist.

De nombreuses rumeurs affirment que l'arbre à Hist représente la principale divinité faisant l'objet d'un culte chez les populations écailleuses de ces marécages. Certains ont émis l'hypothèse que ces arbres sont dotés de perceptions, d'un savoir ancestral et connaissent d'insondables secrets remontant à l'époque d'avant les races d'hommes et de Mer. Certaines traductions approximatives de textes dunmer récemment découverts semblent indiquer qu'ils font l'objet d'un rituel argonien, bien que ce ne soit peut-être rien de plus qu'une légende.

On raconte que les Saxhleel rejoignent l'arbre à Hist le plus proche pour boire sa sève lorsqu'ils émergent d'un rajeunissement. La sève donne un coup de fouet aux hormones, qui font pousser les organes appropriés permettant de déterminer le sexe de l'Argonien. Juste après, ce dernier rencontre un partenaire d'accouplement et c'est la reproduction; La femelle pond rapidement un œuf, parfois davantage, qu'on emmène aux bassins d'éclosion, où se déroulent la gestation et l'éclosion.

Les dernières expéditions impériales au cœur du Marais noir n'ayant pas été concluantes (les sites funéraires correspondants sont indiqués sur la carte fournie par Cornix Caeparius), et les autochtones ne souhaitant pas révéler le secret de cet arbre de légende malgré nos cajoleries, nous restons dans l'ignorance la plus inquiétante quant à la nature de l'arbre à Hist.

L'horticultrice en chef Petillia, des jardins du Palais impérial, a demandé qu'on lui rapporte avec mille précautions des échantillons de sève et de graines de cet arbre, pour peu qu'il soit découvert. Nos apothicaires pourraient en tirer bien des remèdes.



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Tout ce que j'avais enduré, piqué par des insectes bouffis et ralenti par un Argonien indolent, n’avait pas été vain : je pus réaliser un tableau du sublime arbre de Hist et des bassins d’éclosion.

« Xuth. Intrus. » Un gardien argonien surveillant les bassins se tourna vers moi et me parla d’une voix forte. Il prononça des invocations en direction du bourbier. Une nuée de petits points évoquant d’étranges spores sortit de l’eau pour tracer des cercles autour de la tête du Gardien. Je battis précipitamment en retraite. Par chance, le Gardien se tourna vers Vertèbre-Solitaire et dit : « Au bout du compte, tout le monde nourrit les racines de l’Arbre. Serait-ce ton tour ? »

Un instant plus tard, l’Argonien était tombé à genoux et se tordait de douleur, au milieu d’un nuage de spores.

Une fois de plus, veuillez pardonner le manque de précision de mes souvenirs. J’étais bouleversé, transi de peur et il faisait si sombre que je ne voyais pas où je mettais les pieds. Alors que le corps de Vertèbre-Solitaire disparaissait au loin, je paniquai et partis en courant vers notre dernier camp. Mais je n’avais plus aucun repère et j’errai dans le noir d’un pas chancelant.

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L’abominable Wamasu : presque plus proche du Daedra que du lézard.

C’est alors que j’aperçus une lumière bleue et vacillante. Je hurlai pour qu’on me vienne en aide et m'élançai dans sa direction. Dès que je compris ce dont il s’agissait, je bondis sur la terre ferme. Ce n’était pas une lanterne, mais la décharge électrique intermittente provenant de la colonne vertébrale d’un énorme lézard au corps noueux de la taille d’un tronc d’arbre. J’eus de la chance : Arkay ne réussit pas à me convoquer. La chose–dragon semblait lutter contre, et mordre, les trois feux follets les plus immenses qu’il m’ait été donné de voir.



L
e wamasu - un « dragon des marais » géant et pesant, ou un mythe douteux relayé par les hommes-lézards pour dissuader les visiteurs d'entrer dans le Marais noir ? Les preuves de seconde main n'en sont pas vraiment. L'expédition de Sotild Sang-de-Croix représente notre meilleure source d'informations. Elle écrivit au sujet de sa rencontre avec une créature de ce type:

« Elle se cabra dans l'eau noire et notre champion partit sur ses traces. Son visage : De forme identique au crâne de Fort-Dragon. Nous avons cru qu'Alduin en personne faisait une apparition ! Mais elle n'avait ni ailes, ni intelligence. Il s'agissait d'une bête peu évoluée. De taille imposante et affamée, elle échangea quelques coups avec Heidmund, que nous encouragions de nos rugissements. Mais en l'espace d'un instant, Heidmund tomba à la renverse, le corps rongé par des éclairs et des étincelles d'énergie qui se propagèrent aux hommes. Certains se jetèrent à l'eau en proférant des jurons, puis furent pris de convulsions mortelles. Ils étaient tous morts. C'est à ce moment précis que l'idée de battre en retraite fit son chemin dans mon esprit. »



Panique. Perdu dans des marécages sans début ni fin, je sentis le stigmate m’élancer.

Les guêpes abandonnèrent la poursuite lorsque je pénétrai dans une morne et mystérieuse clairière. Instinctivement, je frissonnai. L’humidité me perçait jusqu’à l’os. Privé de la moindre parcelle de chaleur, j’observais trois lumières qui dansaient devant moi. Il s’agissait de feux follets qui tremblotaient et voletaient autour de mon corps secoué de frissons. Puis j’aperçus une silhouette. C’était une femme gracile et superbe qui prenait forme à partir des vapeurs indistinctes. Je tendis le bras dans sa direction. Elle me fit signe de la rejoindre. L’esprit embrumé, j’obtempérai. Je voulais qu’elle me prenne dans ses bras. Ses yeux si doux…

Une douleur glaciale me terrassa et je serrai le poing contre mon stigmate. Je vis alors la femme esquisser une grimace, se tordre et reculer. Son visage n’était plus que haine. Était-il écrit que je devais mourir à cet endroit ? Non. Un ricanement suraigu me vrilla les tympans. Je me tournai à moitié pour chercher qui avais émis ce bruit, mais j’avais déjà la réponse. Mannimarco cherchait à me tourmenter, même ici. Je secouai la tête, mais il était vain de vouloir faire taire le rire du marionnettiste qui résonnait dans mon crâne.

Je pataugeai plus avant, désespéré.



I
I existe une autre légende à propos des sombres marécages d'Argonie, celle des feux follets. Plusieurs troupes de reconnaissance impériales affectées à Noirbois ont rapporté avoir aperçu, à maintes reprises, d'étranges boules de lumière serpenter lentement dans les marais. On émit des avertissements aux quatre coins du royaume suite à la mort du capitaine Vlastarus Frantus, attiré vers sa propre perte par leur lueur envoûtante, les illusions étranges qu'elle fait naître et sa propre incapacité à nager.

D'après certains témoins, ces feux follets sont bien plus que de simples amalgames de vapeurs des marais, mais bien des êtres intelligents et assez effrayants, contrôlés par un être encore plus étrange et puissant : la Lucereine. C'est peut-être un fantôme, un spectre ou un esprit de la nature. Mis à part sa propension à apparaître tout près de zones baignées de puissants sortilèges, on ignore tout de cette créature, y compris la nature exacte des feux-follets qu'elle fait apparaître. Soyez très prudent.



Il y eut un silence, puis le sang se mit à bourdonner dans mes tempes. Je fis quelques pas hésitants mais décidés en direction de la berge. J’avais découvert un étrange autel… dédié à un dieu serpent ? Je venais de commencer à dessiner lorsque le serpent le plus énorme jamais vu dans le Marais noir fondit sur moi. Mû par l’instinct, je pris mes jambes à mon cou et, Stendarr soit loué, atteignis un chemin.

Je reprenais mon soufflant lorsque deux minces silhouettes encapuchonnées surgirent de la brume qui rasait le sol. Une main couverte d’écailles vint se plaquer contre mon visage.

« Éclaireur impérial et esclavagiste, vous cherchez à ternir nos feuillages de vos moisissures. » Le ton de cette voix était menaçant. Des robes rouges et noires, des lames qui captaient l’éclat des torches dans le crépuscule naissant. J’espérai presque que le serpent surgît derrière moi.

« C’est une méprise. Je suis l’Émissaire-érudit de… »

L’Argonien vêtu d’un capuchon me fit signe de tendre l’oreille : « Nous sommes au courant. »

« Dans ce cas, j’exige que vous me lâchiez et que… » Une lame noire comme l’ébène se posa contre ma gorge, et une seconde sensiblement plus bas.

Le Sombre-écailles répondit dans un chuintement : « il paraît que les membres coupés des Impériaux ne repoussent pas. Dois-je le vérifier par moi-même ? »



Preuves sans fondement selon lesquelles des serpents se seraient établis dans le marais.


L
es reptiles bipèdes dégénérés partagent les bras de rivière et les marécages inondés du Marais noir avec bien des créatures immondes et grouillantes. Tout espion envoyé dans ces marais devra être prêt à affronter les serpents géants d'Argonie. L'abondance de proies et l'absence de prédateurs adaptés - mis à part les hommes-lézards, qui utilisent leurs écailles pour confectionner des armures - leur ont permis de prendre des proportions colossales : Certains sont aussi longs qu'une douzaine de vaches placées bout à bout. Les notes des serviteurs de feu le botaniste impérial Angélus Hortensius relatent qu'il aurait été captivé par le regard de l'un des ces démons rampants et qu'il aurait été avalé tout entier. Il reçut ainsi de nombreuses piqûres, perdit un bras et dut se sortir lui-même du ventre du monstre en le lardant de coups de dague. Mais il put soigner lui-même ses blessures grâce à sa réserve personnelle d'herbes. Malheureusement, trop faible pour bouger suite à ce traitement, il fut dévoré par des mouches parasites.


On me traîna jusqu’à Fort-Tempête pour que j’y réponde des crimes que j’aurais commis. Je peux, j’imagine, m’estimer heureux qu’on ne m’ait pas assassiné avant que les Sombres-écailles ne cherchent à vérifier mes dires. Mais la vice-chanoine Heita-Meen s’est portée garante de mon innocence et on m’a livré aux autorités, à contrecœur, bien qu’il n’y eût ni excuses en bonne et due forme, ni avertissement. Qu’Akatosh me foudroie si je retourne visiter de nouvelles régions dans cette fosse septique humide et nauséabonde. C’est avec soulagement que je quitte le Marais noir. Demain, je pars pour Noirbois et je traverse Cyrodiil.



N
e relâchez jamais votre vigilance, soldat ! Vous voyez le lézard qui se tient sur son arrière-train, qui travaille dans une taverne, aux champs ou dans ses marais natals ? Repérez l'Argonien docile et modeste qui minaude et parle d'une voix chantante pour apaiser les esprits ? Les apparences sont parfois trompeuses, mon ami ! Suite aux récentes incursions dans le Marais noir, et à la mort du capitaine Turpilinus Baibius dans des circonstances particulièrement ennuyeuses, nous avons toutes les raisons de croire que les Sombres-écailles sont en activité dans la région. Mais qu'en est-il de cette sombre confrérie et de ses noirs desseins ?

Les Sombres-écailles sont des reptiliens nés sous le signe de l'Ombre. Choisis dès la naissance et offerts à la méprisable Confrérie noire, ces nourrissons représentent une véritable aubaine pour leur future cause. Ils seront entraînés à l'art du déplacement furtif et de l'assassinat discret par les meilleurs experts. Une fois leur entraînement terminé, ils sont recrutés par les adeptes de Sithis qui leur confient des assassinats, tout comme leurs tristement célèbres cousins de plus pure extraction l'avaient fait avant eux. Maintenant que les Sombres-écailles se sont intégrés à la société argonienne, leurs talents sont uniquement au service des hommes-lézards. On ignore qui choisit les cibles à abattre.

On estime que les Sombres-écailles obéissent aux cinq mêmes dogmes que la détestable Confrérie (votre maître du savoir possède les textes essentiels que vous devez connaître à ce sujet). Grâce aux membres présumés de ce groupe que nous avons capturés et torturés, nous savons que personne ne désobéit aux ordres ni ne les refuse lorsqu'ils proviennent d'un supérieur. Ces bandits ne se prennent jamais pour cibles entre eux. Mais un Sombres-écailles qui déserte la Confrérie sera pourchassé et tué. Comme nous l'avons appris lors de nos démêlés avec la Morag Tong, une guilde d'assassins fonctionnant sous les ordres d'un gouvernement officiel est une menace bien réelle : Maintenant que les Argoniens disposent d'une force de cette ampleur, il faut la surveiller, l'infiltrer et l'exposer au grand jour pour la dissoudre.


On m’enferma dans une enclave des Sombres-écailles, et on fit la sourde oreille à mes cris de protestation. Si l’on peut parler d’oreilles pour les orifices latéraux qu’arboraient mes ravisseurs.