Mannimarco, Roi des vers

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
Aller à : navigation, rechercher
Média d'origine : Oblivion

Par Horicles


Ô île sacrée d'Artaeum, où l'air est empreint de lumière rosée,
Par-dessus les tours et les fleurs, les douces brises se libèrent,
Les falaises verdoyantes plongent dans l'écume de la mer,
Un printemps éternel, infini et magnifique,
Le foyer mystique et brumeux de l'Ordre des Psijiques :
Conseillers des rois, prudents, sages et avisés.
 
Plus de deux siècles après la chute des puissants Rémans,
Des brillants adeptes évoluaient au sein de l'Ordre des Psijiques.
Le coeur de l'un était chaud et lumineux, l'autre froid et cynique.
Le second, Mannimarco, dansait dans l'ombre et la mort,
Son âme liée aux os et aux vers, comme les nécromanciens d'alors.
Voulant capturer et asservir, il jeta un sort malfaisant.
 
Le premier, Galerion, était juste et bienfaisant.
Il alla voir Mannimarco sous la grise tour de Ceporah,
Et lui dit : "Tu dois abandonner cette négativité, oublie-la
Tu effraies le monde des esprits, cela doit cesser."
Mannimarco ricana, il haïssait les êtres vivants et la paix,
Et il poursuivit son but sombre, morbide et décadent.
 
O île sacrée d'Artaeum, ne vis-tu pas la menace naître,
Bien faible fut la punition, cette terrible vérité révélée.
Le morbide Mannimarco de l'île de sagesse fut envoyé,
Vers la Beauté de l'Aube, c'était la mort et la perdition qui guettaient.
"Tu as trouvé un loup, mais parmi ces moutons, c'est la bête que tu as envoyée",
"La terreur a envahi Tamriel.", dit Galerion à ses Maîtres,
 
Mais l'Occultation grise répondit "Ne parle plus de lui".
Ce ne fut pas la première fois que Galerion trouva ses Maîtres durs,
Indifférents aux hommes et à la vie, à l'écart sur leur palais flottant.
Ce ne fut pas la première fois que Galerion pensa qu'il était temps
Pour un ordre offrant la magie à tous, une guilde de mages tout puissants.
Et enfin de la baie bleue d'Artaeum, il partit.
 
O que de chants pour Vanus Galerion se sont élevés depuis lors,
Lorsqu'il brisa les chaînes de Psijiques, répandant la magie sur les terres.
Durant ces années, il vit que Mannimarco répandait l'enfer,
Sur Tamriel, déserts, forêts, villes, montagnes et océans.
Son emprise obscure s'étendit, tel un fléau terrible se répandant
Ses sombres nécromanciens réunissant les artefacts maudits d'alors.
 
Ils lui apportèrent ses outils, des sorciers et des sorcières immondes,
Des herbes et des huiles tachées de sang, dans sa grotte de péchés,
Du doux poison akarivi, des cendres de saints, de la peau humaine lacérée,
Des champignons vénéneux et des racines composaient sa réserve, et plus encore,
Tel une araignée sur sa toile, il aspira leur puissance en son corps,
Mannimarco, le Roi des vers, la première liche immortelle au monde.
 
Corruption sur corruption, jusqu'à ce qu'il soit pourri dans son sang,
Son nom était Mannimarco, mais son corps et sa personnalité
N’étaient plus que forme vivante, vide de toute trace d'humanité.
Le sang dans ses veines devint un poison acide.
Sa puissance et sa vie augmentaient grâce à sa récolte perfide.
Plus puissants étaient les artefacts, maudits depuis la nuit des temps.
 
On dit que Galerion quitta la guilde, la jugeant "infâme",
Mais le mensonge est un torrent puissant, polluant la rivière du temps.
Galerion assista à l'ascension de Mannimarco grâce à ses pouvoirs éclatants,
A ses mages et aux Chevaliers de la Lampe, "Avant de mourir,
Je dois affronter la tyrannie des vers, pour à jamais la détruire."
Il les mena au nord sur les terres maudites, vers un col de montagne.
 
Les survivants disent qu'ils n'avaient jamais rien vu de tel.
Protégés par la magie, armés d'épées et de haches ensorcelées,
Galerion hurla : "Roi des vers, vos artefacts, vous devez déposer,
A moi leurs pouvoirs, vous devez vivre comme c'est écrit."
Un rire caverneux s'en suivit, "Passez devant", Mannimarco répondit.
L'armée des mages lutta alors contre cette force éternelle.
 
Imaginez des flots de feu et de glace, et la montagne tremblante,
Pensez à des éclairs aveuglants, éclatant sous le souffle du dragon.
Tel des feuilles, les mages de guerre arrivèrent du ciel faisant front,
A l'appel des nécromanciens, les morts s'élevèrent pour soutenir le combat,
Pour être réduits à néant dans un grand éclat.
Dans un tourbillon d'énergie, le sang coula en cascade terrifiante.
 
Tel le tonnerre dans le bleu des cieux ou le rugissement d'un lion soudain,
Tel des rasoirs aiguisés déchiquetant de la dentelle rare,
En un seul geste, Galerion fit trembler la montagne de toute part.
La horde perfide fut condamnée, hurlant la fin approchant
La chose qu'ils appelaient Roi des vers s'éleva du néant.
Nirn hurla alors que luttaient les mages et les nécromanciens.

Ses yeux brûlant d'un feu sombre, il ouvrit sa gueule perfide,
Vomissant les ténèbres à chaque fois qu'il respirait,
A chaque bouffée fétide, c'était le froid de la mort qui pénétrait.
Dans les cieux au-dessus des montagnes, l'obscurité peu à peu triomphait,
Puis Mannimarco, Roi des vers, sentit que ses sombres pouvoirs s'amenuisaient :
Les artefacts de la mort sortaient de sa griffe squelettique et putride.

L'histoire nous apprend qu'un millier d'êtres bons et mauvais périrent alors.
Parmi eux hélas, Vanus Galerion, lui qui montra le chemin,
On crut alors que pour Mannimarco, ce jour-là marqua la fin.
Il se dit que les nécromanciens se dispersèrent, méconnaissables et affaiblis,
De retour à la guilde des mages, les vainqueurs détenaient les outils maudits,
De Mannimarco, le Roi des vers, vivant parmi les morts.

Enfants, écoutez, alors que les ombres envahissent l'obscurité,
Et que le village s'endort, les rues vidées de toute vie,
Et que les lunes nous observent au travers des nuages toutes les nuits,
Et que les morts dans les cimetières dorment, nous l'espérons, d'un sommeil éternel,
Ecoutez et vous entendrez approcher les pas étouffés de sa marche mortelle,
Priez alors pour ne jamais sentir du Roi des vers le souffle putréfié.