Lettres de la guerre : Cyrodiil

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES Online

Par Otumi-Tei


Ô Mère d'œuf, comme tu me manques !

La guerre est une atrocité. Qu'on ne t'assure jamais le contraire. On croirait se tenir au milieu d'un lac agité par la tempête, à attendre qu'un aileron noir émerge des profondeurs pour vous arracher un bras ou une jambe. On attend beaucoup, d'ailleurs, à s'inquiéter des menaces qui peuvent apparaître de n'importe quelle direction. Puis on court à la rencontre de l'ennemi, on se bat avec entrain, puis on retourne précipitamment à l'abri relatif de nos positions fortifiées. Puis on recommence. Encore, et encore, et encore !

Aujourd'hui, j'ai combattu au côté d'une Nordique (enfin, je crois que c'était une femme ; je comprends encore mal les sexes des peaux-sèches) et d'un mage de bataille elfe noir. Je ne les avais jamais rencontrés, ni l'une ni l'autre, mais nous nous retrouvâmes pressés ensemble après la confusion d'une charge d'au moins trois cohortes différentes du Pacte, et tout autant d'adversaires. Coupés de nos alliés habituels, et sans un mot de concertation, nous nous rapprochâmes et commençâmes à nous défendre contre l'ennemi.

Nous nous battions à un contre quatre. Nous étions perchés sur une saillie rocheuse entre deux collines, sans trop savoir où se trouvaient les forces du Pacte les plus proches. Nous entendions les bruits d'une bataille rangée dans les collines voisines, mais rien ne nous indiquait qui se battait, ni où. Et il restait le problème plus pressant de l'ennemi face à nous. Je crois qu'il s'agissait d'Orques de l'Alliance, mais je ne les distingue pas toujours des Hauts-Elfes.

Quel qu'ait été cet ennemi, il chargea sur notre position pour éprouver note capacité à nous défendre. Nous les repoussâmes, encore et encore, et ils repartaient toujours moins nombreux, tandis que nous n'essuyions que quelques égratignures. Cela dura dix minutes ou deux heures. Le temps avait perdu toute signification, ancrés que nous étions, épaule contre épaule face aux vagues ennemies.

Je ne connaîtrai jamais le nom de ce mage de bataille elfe noir, mais je lui dois la vie. Nous avions réduit le nombre des ennemis, de sorte que nous n'étions plus qu'à un contre deux, lorsque l'une de leurs magiciennes me lança une boule de feu. J'étais déjà aux prises avec deux guerriers, l'un armé d'une épée et l'autre d'un marteau de guerre. J'avais bien remarqué l'éclair de lumière du coin de l'œil, mais je n'avais aucun moyen d'esquiver l'attaque. L'Elfe noir se lança entre moi et le brasier pour encaisser le gros de l'impact afin que je puisse éliminer les deux guerriers face à moi. Le temps que je le rejoigne, il avait déjà succombé à cette chaleur intense.

Cela ne laissait que la Nordique et moi pour éliminer nos derniers adversaires. Notre objectif premier était d'abattre la magicienne avant qu'elle ne lance un autre sort de dévastation. La Nordique s'en chargea en tirant ses dernières flèches dans sa direction. Deux au moins trouvèrent leur cible et se plantèrent dans la poitrine de la magicienne. Ils n'étaient plus que trois, contre nous deux, et l'ennemi sembla perdre son assurance et sa volonté de combattre. Ils tournèrent les talons, mais nous ne l'entendions pas de cette oreille.

Il fallut un peu de temps et quelques vagabondages, mais nous finîmes par retrouver nos cohortes. Je pense que c'est ce jour-là que j'ai enfin compris l'importance de l'alliance entre nos trois races.

Otumi-Tei