Lettre d'Infecté non envoyée

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES 5 : Skyrim


Mon Duphraime bien-aimé - Je sais que tu m'as prise pour une folle quand j'ai refusé de quitter Cal Uloue avec toi et les autres, mais je ne pouvais me résoudre à abandonner nos enfants, seuls face à la maladie. Il nous est arrivé quelque chose d'absolument incroyable, tu ne vas pas en revenir !

Je t'envoie cette lettre en espérant qu'elle estompera un peu ta douleur.

Une semaine après que toi et le reste de ceux encore en bonne santé êtes partis, je suis allée faire une ronde à pied sur le rempart inférieur. Même notre pauvre Kelter, touché lui aussi par la maladie, n'était plus en état pour une chevauchée. Je priais qu'aucun bandit ne soit suffisamment stupide pour braver l'infection et s'en prendre à nos biens. C'est là que, en contrejour du brasier qui brûlait les cadavres des morts de la journée, je vis une grande silhouette se diriger vers le village.

L'étranger était un Elfe de l'Archipel de l'Automne qui se présenta sous le nom d'Orchendor et sa venue provoqua un profond changement dans la destinée du peuple de Cal Uloue.

Orchendor restait parmi les nôtres sans aucune frayeur de la maladie qui avait atteint tous les villageois survivants, moi comprise. Pendant des jours, il mangea et conversa avec nous, apprenant le nom de chacun. Il réussit à calmer les gens alors qu'aucune de mes prières n'y était parvenue. Des esprits devinrent soudain plus gais, ceux-là mêmes qui, quelques jours auparavant, ne faisaient qu'attendre, livides, que la mort s'empare d'eux.

Un jour, Orchendor rassembla les villageois chez Cullete, qui était la plus touchée à ce moment-là et ne pouvait plus bouger, si ce n'était avec l'aide d'Orchendor lui-même.

Cet Elfe, si bon, nous apprit des choses qu'aucun de nous n'aurait soupçonné. Il nous apprit que la maladie n'était en rien une malédiction pour notre village comme nous en étions nous-mêmes convaincus, mais une bénédiction, comme un phare qui l'avait attiré à nous. Il nous déclara ensuite être au service de Péryite, le prince daedra.

Je sais ce que tu penses... on avait brûlé les corps de Dina et de Lucas à peine trois ans plus tôt et il était hors de question que Cal Uloue acclame les hérésies d'un adorateur des Daedra en son sein. C'est pourtant ce que nous fîmes, buvant ses paroles avec ravissement. Tu crois peut-être que nous étions trop malades, trop faibles... mais ça n'était pas le cas.

Orchendor s'excusa pour nos morts, disant qu'il avait accouru à Cal Uloue aussi vite qu'il l'avait pu. Depuis son arrivée, personne n'était mort alors que certains étaient dans un état critique à peine quelques heures auparavant. Il déclara vouloir nous emmener dans un nouvel endroit où nous pourrions finir nos jours en adorant Péryite comme ses fidèles... ses Infectés.

Aucun d'entre nous ne refusa. Certains ne pouvaient se déplacer que dans des carrioles ou sur des civières, mais tous firent le voyage avec Orchendor, traversant les frontières de Bordeciel et délaissant Cal Uloue, désormais vide et hantée.

Depuis, nous vivons réfugiés dans les ruines d'une ancienne ville des nains. D'autres Infectés vivent avec nous et racontent des histoires similaires à celle de Cal Uloue. Tous, nous sommes liés par notre divine infection commune. Tu pourrais dire que nous sommes tous malades, mais les effets de la maladie ne nous affaiblissent plus, bien au contraire : ils nous donnent de la force ! Nous réussissons à nous soigner à l'aide de boissons alcoolisées et de teintures que bien d'autres appelleraient du poison.

Orchendor assure notre sécurité ici grâce à la bénédiction de notre Prince Péryite. Je suis devenue apôtre des Infectés et ma tâche consiste à transmettre aux autres les enseignements de Péryite.

Ainsi, mon doux Duphraime, l'esprit de Cal Uloue perdure. Je ne te reprocherai jamais de nous avoir abandonnés ce jour-là, il y a maintenant si longtemps. En vérité, je suis triste que tu n'aies pas, toi aussi, été choisi par Péryite pour te réveiller un jour, les poumons suintants. Que Péryite te garde, mon cher mari. Sache que tes enfants vont bien.