Le Miroir

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : Morrowind
Commentaire : La version française de ce livre contient quelques erreurs par rapport à la version originale : les protagonistes sont des tribus de la rivière Bjoulsae en version originale, alors que dans la version française l'action a été déplacée en Morrowind auprès des cendrais.

Par Berdier Wreäns


Le vent soufflait sur la sombre plaine en faisant frémir les branches des arbres. Un jeune homme portant un turban vert clair s'approcha de l'armée et transmis à son commandant les conditions de paix de son chef. On les refusa poliment mais fermement. La bataille était inévitable : la bataille d'Aîn-Kolur.

Ainsi l'avait voulu le "khan des cendres" dans la version françaisechef Iymbez à cause de sa défiance envers l'esprit de la terre et "les Urshikalus" dans la version françaiseses cavaliers étaient de nouveau en guerre. A maintes reprises, la tribu avait pénétré sur des territoires qu'elle n'avait pas le droit d'occuper et de nombreuses fois les tentatives diplomatiques avaient échoué. En définitive, on en était arrivé à ce dernier recours. Cela convenait parfaitement à Mindothrax : ses alliés pouvaient gagner ou perdre, mais lui survivrait toujours. Bien qu'il se soit déjà trouvé dans le camp de perdants au cours d'une guerre, jamais, en trente-quatre ans, il n'avait perdu un combat au corps à corps.

Les deux armées se répandirent comme deux flots à travers la poussière et, quand elles se rencontrèrent, une clameur s'éleva, qui résonna dans les collines. Le sang se déversait en pluie sur la terre asséchée. Les cris de guerre des tribus rivales se mêlèrent en une parfaite harmonie tandis que les combattants s'écharpaient. Mindothrax était dans l'élément qu'il aimait.

Après dix heures de combat sans qu'aucune des armées n'ait reculé, les deux commandants ordonnèrent une retraite simultanée et honorable.

Le campement était dressé sur un haut plateau d'un ancien site funéraire verdoyant. Tandis que Mindothrax étudiait l'endroit, cela lui rappela le foyer de son enfance. C'était des souvenirs à la fois heureux et tristes, la pureté de son ambition d'enfant, son apprentissage dans l'art du combat et le déchirant souvenir de sa pauvre mère, une femme magnifique penchée sur son enfant avec dans les yeux, une grande fierté mais aussi une incommensurable détresse. Elle ne parla jamais de ce qui la troublait mais cela n'étonna personne quand elle partit se suicider sur "le mont Ecarlate" dans la version françaisela lande.

L'armée ressemblait à une colonie de fourmis qui vient de s'éveiller. Moins d'une heure après la fin de la bataille, elle s'était entièrement réorganisée, comme par instinct. Tandis que les guérisseurs s'occupaient des blessés, quelqu'un remarqua, avec admiration et étonnement : " Regardez Mindothrax. Il n'est même pas décoiffé.

- C'est un puissant maître de l'épée, répondit un guérisseur.

- On se soucie bien trop de l'épée, dit Mindothrax, tout de même fier d'attirer l'attention. Les combattants se préoccupent bien trop de frapper et pas assez de la défense. Pour aller au combat, il faut se défendre et ne frapper son adversaire qu'au bon moment.

- Je préfère une approche plus directe, dit en souriant un des blessés. C'est ainsi que se comportent les "Cendrais" dans la version françaisecavaliers.

- C'est ainsi qu'échouent les "Cendrais" dans la version françaisetribus du Bjoulsae et c'est pour cela que j'ai renoncé à mon héritage, répondit Mindothrax en faisant un signe aux esprits pour leur signaler que ce n'était qu'une façon de parler et qu'il ne voulait pas se montrer blasphémateur. Souvenez-vous de ce que disait le grand maître des épées de l'ouest, Gaiden Shinji : les meilleures techniques ne sont maîtrisées que par ceux qui survivent. J'ai combattu dans trente-six batailles et je n'ai aucune cicatrice. C'est parce que je me fie d'abord à mon bouclier, puis à mon épée.

- Quel est votre secret ?

- Il faut penser au combat comme à un miroir. Je regarde le bras gauche de mon adversaire quand je frappe avec mon bras droit. S'il est prêt à parer mon coup, je ne peux frapper. Pourquoi gaspiller une force inutile ? Mindothrax haussa un sourcil. Mais quand je vois son bras droit se tendre, mon bras gauche prépare mon bouclier. Il faut deux fois plus de force pour donner un coup que pour le dévier. Quand votre oeil est suffisamment exercé pour savoir si votre adversaire va vous frapper par au-dessus ou de côté ou par en dessous, vous apprenez à pivoter pour placer votre bouclier à la bonne place. Je pourrais parer des heures s'il le fallait mais il ne faut que quelques minutes ou même quelques secondes, pour que votre adversaire baisse sa garde et vous permette de le frapper.

- Quel a été le moment où vous avez dû vous défendre le plus longtemps ? demanda le blessé.

- J'ai combattu un homme "à Ald'ruhn" dans la version françaiseune fois pendant une heure, répondit Mindothrax. Il ne cessait de frapper et ne m'accordait nul répit. Je ne pouvais que bloquer ses attaques. Mais, finalement, il fut trop lent à armer son gourdin et je réussis à le pourfendre. Il a frappé mon bouclier un bon millier de fois et je n'ai frappé son coeur qu'une seule fois. Mais ça a suffi.

- Alors ce fut votre plus grand adversaire ? demanda le guérisseur.

- Oh, bien sûr que non, dit Mindothrax en tournant son bouclier de manière à ce que son visage se reflète dans le métal d'argent. Le voici. "

Le jour suivant, la bataille reprit. Le "khan des cendres" dans la version françaisechef Iymbez avait fait venir des renforts des îles du sud. A la grande consternation et disgrâce de la tribu, des mercenaires, des "Cendrais" dans la version françaisecavaliers renégats et quelques "Dunmers qui pouvaient ne pas être des Cendrais" dans la version françaisesorcières de la Crevasse, participèrent à cette guerre. Tandis que Mindothrax regardait s'assembler les armées de l'autre côté du champ de bataille, en coiffant son casque et en préparant son épée, il songea de nouveau à sa pauvre mère. Qu'est-ce qui pouvait l'avoir tant fait souffrir ? Pourquoi n'avait-elle jamais pu regarder son fils avec autre chose que du chagrin dans les yeux ?

Entre le lever du soleil et le crépuscule, la bataille fit rage. Le ciel sans nuage était le seul témoin des charges répétées des combattants. Dans chaque mêlée, Mindothrax l'emportait. Un "Cendrais" dans la version françaiseennemi armé d'une hache fit pleuvoir des coups sur son bouclier mais il les para tous jusqu'à ce qu'il abatte le guerrier. Une lance faillit transpercer son bouclier, mais Mindothrax savait accompagner les coups et il fit perdre l'équilibre à son adversaire qui baissa sa garde. Enfin, il rencontra un mercenaire armé lui aussi d'une épée, d'un bouclier et d'un heaume de bronze doré. Ils combattirent pendant une heure et demie.

Mindrothrax tenta toutes les techniques qu'il connaissait. Quand le bras gauche du mercenaire se tendait, il retenait son coup. Quand son adversaire levait son épée, son bouclier se levait aussi et il bloquait l'attaque. Pour la première fois de sa vie, il affrontait un guerrier privilégiant la défense. Déterminé, réfléchi et doté d'assez d'énergie pour combattre des jours s'il le fallait. De temps en temps, un autre guerrier, tantôt de l'armée de Mindothrax, tantôt de l'armée de son adversaire, tentait de se mêler au combat. Ces distractions étaient écartées rapidement et les deux champions recommençaient à combattre.

Tandis qu'ils s'affrontaient, échangeant parades et coups, Mindothrax se dit qu'il affrontait enfin son reflet.

Cela devint presque un jeu, presque une chorégraphie, plutôt qu'un combat. Il fallut que Mindothrax fasse un faux pas, qu'il frappe trop tôt et perde l'équilibre pour que cela se termine. Il vit, sans vraiment la sentir, l'épée du mercenaire s'abattre sur sa gorge. C'était un beau coup. Un coup qu'il aurait pu asséner lui-même.

Mindothrax tomba à terre. Il sentait la vie le quitter. Le mercenaire se tenait devant lui et se préparait à donner le coup de grâce à son valeureux adversaire. C'était quelque chose d'étrange et d'honorable pour un étranger et cela perturba grandement Mindothrax. Il entendit alors, sur le champ de bataille, quelqu'un crier un nom similaire au sien.

" Jürrifax ! "

Le mercenaire retira son casque pour répondre à l'appel. Alors, par la visière de son heaume, Mindothrax vit son propre visage. Cet homme avait ses yeux, ses cheveux auburn, sa bouche fine et large et son grand menton. Pendant un instant, il resta saisi devant ce reflet de lui-même, avant que l'étranger ne lui donne le coup de grâce.

Jürrifax revint près de son commandant et fut bien récompensé pour cette victoire. Ils se retirèrent pour prendre un repas chaud dans le jardin "d'anciennes cavernes funéraires" dans la version françaiseprès d'un ancien cairn qui avait été occupé par leurs adversaires. Le mercenaire était étrangement silencieux tandis qu'il observait la région.

" Êtes-vous familier de cet endroit, Jürrifax ? demanda l'un des hommes de la tribu.

- Je suis né "cendrais" dans la version françaisecavalier, tout comme vousce passage est absent de la version originale, près d'un jardin semblable à celui-ci. Ma mère m'a vendu ce passage est absent de la version originaleà une Maison quand j'étais encore un bébé. Je me suis toujours demandé ce qu'aurait été ma vie, si on ne m'avait pas vendu. Peut-être n'aurais-je jamais été mercenaire.

- De nombreuses choses déterminent notre destin, dit une "sage femme" dans la version françaisesorcière. C'est de la folie d'essayer de savoir ce qui aurait pu être. Cela aurait été différent, il est donc vain de comparer.

- Mais il y en a un avec qui je pourrais me comparer, répondit Jürrifax en regardant les étoiles. Mon maître, avant qu'il ne me libère, m'a dit que ma mère avait eu des jumeaux. Elle ne pouvait en élever qu'un seul mais il y a, quelque part, un homme comme moi. Mon frère. J'espère un jour le rencontrer. "

La "sage femme" dans la version françaisesorcière vit les esprits devant elle et sut la vérité. Elle sut que les jumeaux s'étaient déjà rencontrés. Elle resta silencieuse et scruta le feu. Elle bannit cette pensée, la sagesse lui interdisait de parler.