L'inexplicable mécène : Méphala

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Date de publication : 20/06/2014
Média d'origine : Archives du maître du savoir



À la suite d'une récente entrevue avec un soi-disant « prêtre et érudit » du Temple du Tribunal, j'ai éprouvé un sentiment de honte (bien familier, hélas) mais aucune surprise (car ce sentiment m'est étranger) en découvrant son abîme d'ignorance sur la nature des Daedra qui « adoptèrent » nos ancêtres. J'ai l'impression que les prêtres actuels ne savent que réciter sottement des litanies pour mieux soutirer de l'or aux pèlerins, une attitude aux antipodes de leur fonction traditionnelle. C'est infiniment décevant, mais également très significatif. À ceux qui verraient du blasphème dans mes propos, je les invite cordialement à en débattre avec moi, ou bien à en découdre par un duel magique, à leur convenance. Bien que je ne m'intéresse plus guère à la société, il est de mon devoir d'abattre les remparts de l'ignorance.

Évidemment, je ne m'attends pas à ce que tous les Dunmers atteignent un niveau de compréhension comparable au mien. L'Elfe roturier a pour tâche d'effectuer les besognes nécessaires à la survie de notre race. Toutefois, de même que la paresse est inexcusable, la fatuité intellectuelle n'a pas sa place dans notre société, même aux plus bas échelons. Permettez-moi donc de vous faire une présentation vulgarisatrice des Bons Daedra, en commençant par celui qui est le plus sujet aux mésinterprétations : Méphala.

« Bon » est évidemment un adjectif inadapté à n'importe quel Daedra et je regrette que son usage soit devenu courant. Au sein de leurs sphères respectives, les Daedra ne partagent aucunement nos catégorisations morales des comportements. Les Daedra existent, et c'est tout. Méphala, Boéthia et Azura ont beaucoup agi dans l'intérêt des Dunmers, ce en quoi on peut effectivement les croire bons, mais leurs motivations et leurs buts (ainsi que les conséquences) nous sont totalement inconnus.

Méphala est surnommée « la Tisseuse » pour une bonne raison, mais nombreux sont les Dunmers modernes qui ne connaissent pas cette appellation. Au contraire, ils projettent sur elle nombre de qualités sympathiques généralement associées à Vivec — l'art dans la violence, la ruse, la poésie éclairée — car ce Daedra « anticipait » en quelque sorte sa venue. Ce faisant, la véritable nature de Méphala reste cachée à leur yeux, exactement comme elle le souhaite.

Méphala apprit à nos ancêtres l'art de tuer discrètement, afin qu'ils l'exercent sur nos ennemis ou même sur les nôtres, pour mieux éviter des guerres classiques. C'est un don qu'on pourrait qualifier de « Bon » pour nos prédécesseurs qui, durant leur migration à travers Tamriel, eurent souvent maille à partir avec des Nordiques et des Dwemers. Elle nous apprit les manigances minutieuses et les mensonges, l'art d'attirer et piéger nos ennemis, et comment gérer des situations complexes et prédire leur dénouement. Pourtant, pratiquement personne ne se pose la question de savoir pourquoi cette Daedra soutient ainsi notre peuple. Les plus naïfs pensent que nous avons été élus pour nos qualités supérieures tandis que les plus cyniques croient que nous ne sommes que des jouets entre leurs mains. Ces théories ne sont que billevesées.

En effet, nous devons garder à l'esprit que les Daedra sont incapables de créer. Ils ne peuvent qu'imiter, manipuler, exagérer. Certains ne perçoivent les mortels que comme des pantins, mais je ne pense pas que ce soit le cas de Méphala. Elle n'agit jamais sans raison, perçoit l'intégralité d'Aurbis comme un système interconnecté d'actions et de conséquences et s'emploie activement à tisser de nouveaux fils pour influencer les dénouements.

Son but ultime ? Vous devrez le découvrir par vous-même, comme je l'ai fait. Me croyez-vous assez stupide pour dévoiler les mystères du Prince des secrets ?