L'Alfiq Colérique : florilège : Différence entre versions

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Version actuelle datée du 21 juin 2019 à 21:58

Média d'origine : TES Online


Tel que transcrit par Tiburr, Archiviste de la guilde des mages de Rimmen

[Note du copiste : les histoires de l'Alfiq Colérique sont une vieille tradition des trameurs khajiits. Personne ne sait combien il en existe d'histoires au total, puisque les trameurs ne cessent d'en inventer de nouvelles. Outre le personnage titulaire, ces histoires se ressemblent par leur brièveté, leurs ruptures narratives et leur fin humoristique.

Au grand étonnement de certains, ces histoires ne visent pas à donner une leçon morale ou culturelle, contrairement à d'autres récits populaires. Les aventures de l'Alfiq Colérique sont plus de l'ordre d'une plaisanterie complexe. Donc, comme le veut la tradition khajiit, ouvrez vos oreilles, et préparez-vous à rire de ces histoires de l'Alfiq Colérique, parmi les plus populaires de notre époque.]

* * *


L'Alfiq Colérique et le Senche

Un jour, l'Alfiq Colérique rencontra une très jolie Senche. Elle était plus belle que toute autre Khajiit de toute autre fourrure qu'il avait pu voir par le passé. À cet instant, il sut qu'il ferait n'importe quoi pour gagner son affection.

- Tu es trop doux ! ricana sa cousine Suthay. Comment lui faire ta cour ?

- Tu es trop faible ! ricana sa sœur Cathay. Elle va t'écraser !

- Tu es trop petit ! ricana son frère Pahmar. Comment la toucheras-tu ?

Mais l'Alfiq Colérique était déterminé à gagner l'amour de la jolie Senche. Il s'entraîna jour et nuit pour devenir fort. Il lut de nombreux livres sur l'amour et l'affection. Il acheta quatre bottes, toutes au talon très épais. Et ainsi préparé, il partit gagner le cœur de son aimée.

Il revint le lendemain matin, le cœur et la hanche brisée.

* * *


L'Alfiq Colérique et le luth

Un jour, l'Alfiq Colérique rencontra une barde itinérante. Sa musique et son chat étaient plus beaux que tout ce qu'il avait pu entendre par le passé. À cet instant, il sut qu'il ferait n'importe quoi pour jouer de la musique avec elle.

- Tu pourrais jouer du tambourin, dit la barde. Secoue-le avec ta bouche !

Mais l'Alfiq Colérique ne voulait pas jouer du tambourin.

- Tu pourrais jouer du tambour, dit la barde. Frappe-le avec ta patte !

Mais l'Alfiq Colérique ne voulait pas jouer du tambour.

- Eh bien, de quel autre instrument pourrais-tu jouer, avec ton corps ? demanda la barde.

L'Alfiq Colérique répondit qu'il voulait jouer du luth, car c'était l'instrument le plus élégant et le plus harmonieux de tous.

La barde éclata de rire. Elle n'imaginait pas un être si petit, aux pattes si maladroites, jouer du luth. C'était impossible, tout simplement impossible !

Mais plus elle riait, plus l'Alfiq Colérique était décidé à la faire mentir. Il exigea que la barde lui prête son luth, pour qu'il essaie d'en jouer. Amusée, la barde accepta.

L'Alfiq Colérique sortit une griffe acérée avec un sourire. D'un mouvement rapide, il la passa sur chaque corde, et les trancha toutes d'un seul geste.

Alors c'est l'Alfiq Colérique qui éclata de rire avant de s'enfuir dans la rue, poursuivi par la barde enragée.

* * *


L'Alfiq Colérique et la Barbe

Un jour, l'Alfiq Colérique vit la barbe la plus longue et la plus touffue qu'il avait jamais vue. Elle était épaisse et noire, et tombait sur le ventre du Khajiit qui la portait. À cet instant, il sut qu'il ferait n'importe quoi pour porter une barbe aussi splendide.

Mais malgré tous ses efforts, l'Alfiq Colérique ne pouvait rien faire pousser de plus que la fourrure qui ornait déjà son menton. Il essaya plusieurs toniques, et même des sorts, mais rien n'y fit.

- Je vais t'aider ! proposa sa cousine Suthay. Mais tu devras me payer en or, même si nous sommes de la même famille.

L'Alfiq Colérique en convint, et son cousin Suthay se mit au travail. Avec du goudron pour les coller, le cousin plaça plume après plume sur le menton de l'Alfiq Colérique. Lorsqu'elle eut fini, elle tira un miroir de sa besace.

L'Alfiq Colérique siffla de colère et griffa le nez sensible de sa cousine. Tandis qu'elle pleurait à chaudes larmes, il prit tout l'or de sa cousine, et quitta sa maison avec indignation.

- Je vais t'aider ! dit sa sœur Cathay. Mais tu devras me payer, même si nous sommes de la même famille.

Une fois encore, l'Alfiq Colérique accepta ces termes. Avec du miel cette fois, la sœur colla boule après boule de coton sur son menton. Lorsqu'elle eut fini, elle le souleva, et le hissa face au miroir sur son mur.

L'Alfiq Colérique feula de rage, griffa la main de sa sœur Cathay. Tandis qu'elle pleurait à chaudes larmes, il prit tout l'or de sa sœur, et quitta sa chambre avec indignation.

- Je vais t'aider ! proposa son frère Pahmar. Mais si je réussis, tu devras me donner tout l'or que tu possèdes à présent.

Refroidi, l'Alfiq Colérique accepta. Aussi son frère Pahmar alla-t-il voir l'inconnu barbu pour l'assommer, et ainsi couper adroitement tous les poils à son menton. Il offrit cette longue pilosité à l'Alfiq Colérique avec un sourire tout en dents.

L'Alfiq Colérique gronda et gronda, mais donna tout de même son or, car son frère Pahmar lui avait bel et bien donné une barbe élégante.