Kail-Perwa l'astucieuse et la Grande Fanfaronnade, Volume 4

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
Révision datée du 21 juin 2019 à 21:55 par Strikers95 (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Média d'origine : TES Online


Tel que raconté par Nalae-Polek, Poète lauréat du Potentat Versidue-Shaie

Kail-Perwa désespéra toute la journée. Elle avait bien failli rater sa deuxième épreuve, et devait encore en remporter une troisième. Si elle échouait, le châtiment serait lourd. Voire fatal.

Elle réfléchit à toutes ses options. Un prêtre pouvait-il la protéger contre les esprits ? Une potion pourrait-elle lui éviter de dormir à tout jamais ? Mais plus elle y réfléchissait, moins ses idées lui paraissaient réalistes.

Kail-Perwa avait si peur qu'elle ne trouva le sommeil qu'une fois la nuit bien avancée.

Elle s'éveilla de nouveau dans un rêve. Une fois de plus, le paysage autour d'elle était fait d'eau, sous un ciel blanc. Mais cette fois, le guerrier d'or se dressait devant elle, dans toute sa splendeur. Entre les mains, il tenait une grande épée noire, si grande que Kail-Perwa n'aurait jamais pu la soulever.

- Vous avez remporté deux épreuves, dit le guerrier en or d'une vois aussi fière et forte que son port. Mais il vous reste à remporter la mienne. Acceptez-vous mon jugement, descendante ?

Kail-Perwa hocha la tête rapidement, une seule fois. Elle savait qu'il serait inutile de protester.

- Vous avez prouvé votre intelligence par deux fois grâce à vos actions, poursuivit le guerrier en or en posant l'épée sur ses larges épaules. Mais vos paroles le sont-elles autant ? Ce sera votre dernière épreuve, Kail-Perwa. Persuadez-moi que vous êtes plus intelligente que quiconque, vivant ou mort.

Pour la première fois de sa vie, Kail-Perwa ne sut que répondre. Quelles paroles pourraient convaincre l'esprit de son intelligence ?

- Pour avancer, il faut parfois reculer, lui avait dit la femme en rouge.

- Cherche ce qui est vrai, pas ce qui est évident, lui avait dit le grand-père en bleu.

Kail-Perwa ferma les yeux et réfléchit. Elle avait surmonté deux épreuves pour prouver qu'elle était plus intelligente que quiconque. Mais était-ce vraiment le but de ces épreuves ? Avec toute son intelligence, tout son esprit, elle réfléchit à ce qu'elle avait appris et ce qu'elle devait faire.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Kail-Perwa savait qu'elle avait découvert la vérité.

- Je ne peux pas, répondit-elle au guerrier en or avec un léger tremblement. Je ne peux pas vous convaincre que je suis plus intelligente que tous les vivants et tous les morts.
- Oh ? s'étonna le guerrier d'une voix neutre. Et pourquoi cela ?
- Parce que je ne le suis pas, répondit Kail-Perwa. Si j'étais vraiment si intelligente, je n'aurais jamais fait une telle déclaration. Il y a beaucoup de gens que je n'ai jamais rencontrés, et bien plus que je ne rencontrerai jamais. Il est stupide de tous les condamner à la bêtise.
- Je vois, dit le guerrier en or sans rien révéler de ses pensées. Et vous n'avez rien d'autre à ajouter ?

Kail-Perwa s'inclina profondément, la tête alourdie par la honte.
- Je comprends à présent que ces déclarations étaient une insulte au nom de notre famille. Pardonnez-moi.

En entendant cela, le guerrier eut un grand sourire. Son armure se transforma en robe noble, et une longue barbe poussa à son visage. C'est là que Kali-Perwa reconnut en l'esprit le général Haro-Banar, plus révéré de tous ses ancêtres.

- Vous faites preuve d'humilité devant moi, malgré le risque de châtiment. Et pour cela, je pardonne vos offenses. Vivez dans la modestie, descendante, car nul n'est plus intelligent que celui qui connaît ses limites.
- Merci, général Haro-Banar, dit Kail-Perwa le cœur plein de gratitude. Je n'oublierai jamais cette leçon.

Ainsi, Kail-Perwa s'éveilla enfin à la sagesse de ses ancêtres, et tout alla bien.