Journal de Naryu/Vvardenfell

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES Online : Morrowind

Par Naryu Virian, environ 2E 583


Vvardenfell


Vonos Bero

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Le personnage susdit a été désigné pour exécution honorable selon la tradition et la pratique légales de la Morag Tong.


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Journal d'exécution, Ordre 1 : Vonos Bero.

Tout assassin de la Tong, surtout s'il est du rang de Savoir ou plus élevé, se doit de tenir un journal d'exécution, ne serait-ce que pour l'édification des Esclaves.

Cette fois, je vais tâcher d'être minutieuse. Plus détaillée. Parce que si le Grand Maître avait raison, ceci mérite d'entrer dans l'histoire de la Tong.

Alors ouvre les yeux, Crâne : voici le journal d'exécution de l'assassin Naryu Virian, de la Morag Tong, relatant l'Honorable Exécution des cibles appelées les Sept Clandestins.

Classe des cibles: Traîtres envers la Tong.


Vvardenfell : Nous revoici, une fois de plus. Et je suis contente, parce que c'est normal d'aimer l'endroit d'où on vient, non ? Même si c'est une petite ville de péquenauds comme Seyda Nihyn, d'où on est partie dès qu'on a pu ramer jusqu'à Cœurébène. Mais quand on est agent de la Morag Tong, et quand le Grand Maître Rythe Vérano (tu connais bien son nom, pas vrai, Crâne ?)… quand le Grand Maître, disais-je, t'appelle à Vivec… tu te magnes d'y aller. Et fissa.

Le Grand Maître m'a demandé de le retrouver dans une salle de maintenance des Canaux, ce qui m'a étonnée… jusqu'à ce qu'il me parle d'une trahison au sein de la Tong, et que les Ordres qu'il me remettait concernaient sept frères assassins. Les cibles sont dispersées dans Tamriel, mais la première, Vonos Bero (Vonos Bero en personne !) est tout prêt, à Vvardenfell. Son emplacement précis est inconnu, mais on l'a aperçu pour la dernière fois à l'est, sur la Côte d'Azura. Il pêchait tranquillement, au milieu des champignons et des cascades.

Il pêchait ! Quel s'wit ! D'où je viens, pêcher, c'est un travail, pas un loisir. Mais bon, je n'ai pas eu la même enfance que Serjo Vonos Bero, fils de conseiller de la maison Hlaalu. Non, j'ai grandit sur la Côte de la Mélancolie, et j'ai passé ma jeunesse dans les marais salants, à fouiller la vase sous les cyprès couverts de mousse à la recherche de coprins violets, de perte des contrebandiers et autres champignons puants… tout ce que ma tante Aranéa pouvait vendre au marché contre quelques drakes, aussitôt dépensés en bouteilles de sujamma.

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Mais un flah Hlaalu préférerait mourir (humour) que de se retrouver sur la Côte de la Mélancolie. Tu le trouveras plutôt à l'Entaille Ouest. Non pas que l'Entaille soit un paradis, en tout cas pas du côté de la côte, où vivent les serviteurs et vassaux des Hlaalu, pour ramasser les éponges-de-vase et l'algue-kresh. Les notables de la maison vivent à l'intérieur des terres, dans le Fongebois, où on peut construire un bâtiment sans qu'il ne bascule ou ne s'enfonce dans la vase. C'est là que les seigneurs Hlaalu ont construit Balmora. Donc, je devais chercher par là.

Balmora, cœur de la maison Hlaalu à Vvardenfell, où l'architecture est aussi bouffie et vaniteuse que les Hlaalu eux-mêmes. Dans mon charmant secteur, il faut faire attention à l'architecture. Pas pour son esthétisque, mais parce qu'il faut entrer et sortir en toute discrétion. Prenez cette ânerie de tour de Balmora, par exemple. Il faut arriver au sommet (comme de bien entendu, la cible est toujours au sommet) sans faire de vacarme ni déloger de pierre. Mais comment ? Étudiez les détails, mes chéris, surtout les protubérances : escaliers, gouttières et fenêtres. Les fenêtres, c'est merveilleux, surtout dans les étages : personne ne se fatigue à les verrouiller !

Et les ponts… Étudiez les ponts en détail, parce que la cible s'en sert pour franchir les rivières ou ravins. Ce sont d'excellents points d'embuscade. Prenez ce pont fortifié qui enjambe l'Odai, à Balmora. Vous voyez cette corniche, sous les trois fenêtres ? Avec des crampons aux pieds, vous pouvez la remonter avec l'agilité d'un lézard, sauter sur le dessus, puis descendre via une gouttière jusqu'au souterrain. Les parties bombées peuvent sembler délicates, mais il suffit de les connaître de manière intime, de passer la main sur leurs formes et de sentir leur texture, jusqu'à savoir sur quelle partie vous pouvez vous appuyer le moment venu.

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Bien sûr, le moment vient lorsque vous avez éliminé la cible et voulez échapper aux soldats de Hlaalu. La puissance et l'influence des Hlaalu viennent du commerce, alors la couleur de leur maison est l'or. Subtil, n'est-ce pas ? Mais ce n'est qu'une décoration, qui cache une armure épaisse, invulnérable aux dagues. Pas de chitine ou d'os moulé pour les Hlaalu.

Cela dit, un lieutenant Hlaalu assez charmant m'a appris quelque chose. Dommage qu'il se soit avéré si obstiné. Enfin, il lui reste encore neuf doigts.

Bero sait qu'on le traque. Ce qui va compliquer les choses, Crâne, vu qu'il connaît toutes nos astuces. Mais il n'aurait pas du se confier à son ami le lieutenant. Un secret partagé, ce n'est plus un secret. Maintenant, je sais qu'il a changé de nom, pour devenir un Cendrais Erabenimsun.

J'ai suivi Bero vers le sud, dans les Îles ascadiennes. Il a privilégié les petites routes et les passages discrets, comme il convient pour un cendrais qui se fait à présent appeler, m'a-t-on dit, Ulamadash le Joyeux ferblantier. Un nom pareil, c'est un très bon déguisement. Les Dunmers des maisons nobles détestent les joyeux Cendrais, et feront tout pour l'éviter. On dirait que Bero, ou plutôt Ulamadash, a une journée d'avance, et ne ralentit pas le pas. Je dois le rattraper avant qu'il ne me sème, mais je dois faire attention. Parce que si quelqu'un me traquait, je lui tiendrais une embuscade.

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Alors tout en suivant sa piste, je guette les pièges ou les attaques, j'ai des yeux partout. Et quand je dis partout, c'est que rien ne m'échappe : buissons, rochers, arbres à champignons, visages et voix. Je vais te confier un secret, Crâne, parce que tu ne le répéteras pas : J'ai une mémoire parfaite. Totale. Eidétique. Tout ce que je vois, tout ce que j'entends, je m'en souviens. Et j'ai accès à ces souvenirs quand je veux. C'est aussi pour ça que je suis si bonne assassin. Et excellente au lit, pour ne rien gâcher.

Nous avons passé Molag Mar : Je sens que je me rapproche, mais toujours ni piège ni embuscade. Je ne comprends pas; Bero est-il trop certain de pouvoir fuir, ou trop terrifié pour se battre ? Il a passé la Côte d'Azura, il se dirige vers le nord dans les Grandes-Pâtures.

Donc il quitte le territoire d'Erabnimsun pour entrer sur celui des Zainab. Je dois changer de tête. Mais si Vonos Bero peut porter une armure cendrais, moi aussi. Au moins si je dois porter des sacs, comme une clocharde, j'ai un foulard pour cacher mon embarras. Mais je vais devoir marcher comme eux… on dirait des gardiens de guar. Enfin, quand on passe sa journée à suivre des reptiles bipèdes dans les hautes herbes, on finit par marcher comme eux.

D'ailleurs, des armes zainab pourraient être utiles si je veux faire croire qu'un cendrais a tué Bero. Il vaut mieux laisser une trace lorsque l'exécution est honorable… mais on peut s'en dispenser si cela permet d'éviter une poursuite.

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J'ai faillit le perdre ! C'est moi qui était trop confiante, on dirait. Je me préparais à aborder une cible cachée parmi les Cendrais, mais Bero a encore changé d'identité pour s'esquiver vers l'ouest, sur les versants du Mont Écarlate. Pendant une éruption, tant qu'à faire, pour être discret. Quand je l'ai croisé en travaillant pour la Tong, Bero ne m'a pas impressionné, mais là, je suis forcée de reconnaître que je l'admire. Je comprends pourquoi le Grand Maître s'inquiétait.

À vrai dire, Crâne, toute l'histoire que le Grand Maître m'a racontée sur les Sept Clandestins et leur tentative de prendre le contrôle de la Tong me semblait tirée par les cheveux. Ça ne collait pas avec les infos que j'avais… et comme tu le sais, rien ne m'échappe. Mais si Bero savait qu'on allait l'attaquer, ça confirme des soupçons de trahisons.

Et c'est un vicelard, en plus : il est passé dans un nid de sauterelles des cendres pendant qu'elles dormaient, certain que je le suivrais pendant qu'elles seraient réveillées. Et il traverse les foyadas juste avant les coulées de lave, pour que le magma efface sa piste. Je serais restée coincée, si je ne savais pas fabriquer des chaussures résistant à la lave avec des carapaces de sauterelles. Mais Bero m'a réservé son pire tour pour la fin. Que Dumac l'emporte !

Il a fait un détour pour passer devant un nid de mouches chasseresses sur le point d'éclore. Au moment où je contournais un rocher, l'essaim est sorti de sa ruche. La reine a trouvé sa source de magma, le nid a imité ma forme et s'est levé en véritable golem de ruche. Il a failli m'avoir ! Heureusement que j'avais une gourde à spore sous la main : le nuage soporifique fonctionne encore mieux sur les insectes que sur les humains.

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Bero a poursuivi sa trajectoire saccadée vers la gauche, pour m'amener à une grosse carrière de granit sur les versants sud du Mont Écarlate. Juste derrière, j'ai trouvé le cadavre d'un tailleur de pierres, tout nu, et des robes de berger à côté de lui. Au moins, je savais en quoi Bero était déguisé. Il avait l'air pressé… il doit avoir arrangé un rendez-vous. C'est un problème, Crâne : le Grand Maître m'a demandé d'éliminer Bero en premier, avant qu'il ne prévienne les autres.

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Cap au nord à nouveau, le long d'un vieux temple Daedra où l'on livrait un combat rituel. Ça ne me regardait pas, je suis passée au large. Il y avait quelque chose de plus inquiétant à l'horizon : une ruine dwemer bizarre, au pied de laquelle fumait encore un feu de camp, où Bero avait du retrouver quelqu'un d'autre. Puis ils s'étaient séparés. B'vek ! Je ne pouvais pas suivre les deux. Donc, j'ai pisté les bottes du tailleur de pierres. Qui allait, ce sale fils de nix, dans le site dwemer. Bthuand, je crois, parce que j'ai du voir son nom sur une carte et que je n'oublie rien. Je l'ai suivi à l'intérieur.

Une fois de plus, je me demandais ce que cherchait Bero quand j'ai trouvé les cadavres : une demi-douzaines de personnes en armure cuivrée, si mécanique d'aspect que je les ai pris pour des Dwemers morts. Impossible, bien sûr… mais ce que j'ai découvert le semblait tout autant. Les cadavres étaient… humains… mais avec des parties mécaniques, comme les assemblages dwemers que j'avais éliminés en entrant. Au nom des Trois, ça fait un choc ! D'où venaient ces habitants mécaniques, et que faisaient-ils là ? Quoi qu'ils aient cherché, ils en étaient morts, mais leur cadavre ne portait aucune blessure. Est-ce que Bero cherchait la même chose ? Si c'était le cas, je devais redoubler d'efforts.

Je suivis les traces de pas plus loin dans les ruines dwemers. Je commençais à ressentir cette impression d'imminence qui me vient quand une exécution touche à son paroxysme. Tout ce que j'avais vu et entendu, tout ça s'est mis en place, comme une mosaïque assemblée à partir d'idées. La Côte de la Mélancolie. Balmora. Les Grandes-Pâtures. Les foyadas pleines de lave. Les cadavres mécaniques. Puis, au moment où je me glisse dans une salle tout de bronze entièrement vide, je le vois sortir par la porte opposée ! Le moment est venu.

J'entends un combat devant moi, et je manque de m'élancer, comme une débutante. Quelques paroles du Chant de nuit de la Tisseuse calme ma respiration et mon cœur. Je me faufile au milieu des assemblages en pièces, et je vois Bero… avec quelqu'un d'autre. Le nouveau venu lève une sorte d'appareil, Bero va pour le prendre, ils se disputent et commencent à se battre. Parfait. Pris par le combat, ils ne me vois pas bondir, lames aux poings. L'appareil tombe et se brise au moment où Bero embroche son ennemi avec notre botte qu'on appelle « Évidage de pommes ». Puis il se retourne, mais trop tard : J'utilise la même attaque pour lui régler son compte. Fin de l'histoire. Un de fait.