Guide de poche de l'Empire, Troisième édition/Argonie

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Auteur réel : Ted Peterson
Média d'origine : Édition collector de Oblivion



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LA GUERRE DES ARBRES : L'ARGONIE ET LE MARAIS NOIR

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LLE A ÉTÉ SURNOMMÉE LE TAS D'ORDURE DE TAMRIEL, là où tout ce qui est pourri et abîmé finit par échouer. Ses régions frontalières et ses côtes ont été ravagées siècle après siècle quelle que soit la civilisation, mais son cœur est resté inviolé, car son atmosphère, sa terre et ses eaux sont si empoisonnées que ses mystères en sont protégés. Il y a longtemps, ses détracteurs ont appelé le marécage situé au sud-est de Tamriel le « Marais noir », mais pour ses admirateurs c'est l'Argonie.
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GuidePocheV3MisePage-4.jpgUn peu d'histoireGuidePocheV3MisePage-5.jpg

Chaque province de Tamriel a ses chroniques secrètes, mais aucun pays de l'Empire n'a été aussi peu étudié et exploré que le Marais noir. Nous savons que Topal le Pilote et d'autres explorateurs aldmers ont traversé les « marécages fétides et dangereux peuplés de lézards humains », évoquant une espèce primitive peut-être parente des Argoniens actuels. Les mots du poète semblent avoir été le début d'une longue tradition parlant du Marais noir comme d'un lieu où personne n'a envie de vivre, ni Homme ni Mer, tradition qui dure encore jusqu'à aujourd'hui.

Cependant, des peuples y ont vécu et s'y sont implantés. Par rapport à Tamriel, de nombreuses cultures ont existé dans le Marais noir à différentes époques. Il est surprenant, d'un point de vue moderne, d'apprendre qu'il y eut peu de conflits entre ces cultures jusqu'à une période très avancée de l'ère Deuxième.

En plus des Argoniens reptiliens qui sont aujourd'hui les habitants les plus visibles du Marais noir, il y eut autrefois des tribus d'Humains - les Kothringis, Ormas, Yerpests, Horwallis - et des tribus de Mers - les Ayléides Barsaebic et les Cantemirics Vélothi - et même une tribu qui est peut-être apparentée aux Khajiits d'Elsweyr, les Lilmothiits une espèce vulpine. Certains peuples arrivèrent comme réfugiés ou comme bagnards, d'autres se fixèrent le long des rives des fleuves et s'adaptèrent l'environnement étrange et généralement insalubre.

Fort-tempête et Gideon, cités fondées par les Ayléides (leur nom d'origine est inconnu) restèrent tellement éloignées de leur culture qu'elles ne furent jamais attaquées par l'armée alessienne lorsqu'elle se révolta. Les régions côtières du sud étaient le royaume des Lilmothiits, un groupe nomade n'ayant laissé que peu de traces durables de son existence qui ne soient effacées par des civilisations postérieures. Les Elfes du Marais noir s'implantèrent dans les régions orientales près d'Archon, Arnésie et Thorn.

L'origine des espèces associées au nom « Argonien » tient du mythe plus que de l'histoire. Les autres habitants du Marais noir ont de nombreuses fables à leur sujet. Certains parlent de créatures étranges venant de terres brumeuses et méphitiques de l'intérieur alors que d'autres évoquent des héros qui secourent les pauvres gens des horreurs des marais, d'autres encore affirment que ce sont des monstres sauvages qui terrorisaient les communautés.

L'historien Brendan l'Obstiné écrit que « au cours de l'histoire de Tamriel, les Argoniens ont probablement été le peuple le plus incompris, méprisé et insulté de toutes les races sensées. Ceux qui ont pris le temps de s'intéresser à leur culture ont pu apprécier à leur juste valeur ce peuple noble et beau. » Il faut noter que l'historien disparut lors de sa dernière incursion dans les marécages éloignés du Marais noir.

Les rumeurs et les spéculations abondent également à propos de l'Hist, un arbre géant qui pousse au plus profond des marais d'Argonie. Certains affirment même que les indigènes les vénèrent tandis que d'autres sont persuadés que les arbres sont une race sensée, bien plus ancienne que les Humains et les Mers. Il n'existe aucun récit fiable pour donner crédit à ces affirmations et les Argoniens modernes sont plutôt réticents à parler de ces arbres mystérieux.

Les Argoniens ne quittaient que rarement leur pays, bien que des individus aient été signalés dès le début de l'ère Première dans d'autres régions de Tamriel. Ces expatriés du Marais noir ne permettaient pas de mieux connaître les coutumes tribales de leur peuple, préférant s'assimiler à la culture de Tamriel. Les contacts avec les autochtones du Marais noir et leurs traditions, du moins de manière officielle, furent certainement sporadiques jusqu'au milieu de l'ère Première.

Un groupe de bandits et de voleurs a longtemps exploité avec profit les marécages du sud-est de Tamriel, un lieu très pratique pour faire disparaître définitivement les gens riches de l'Empire. La côte est de la baie de Topal était devenue célèbre du fait des actes de piraterie qui s'y perpétraient et en 1E1033, l'impératrice Hestra réclama la tête d'un des pirates les plus notoires, Bramman le Rouge.

Après de nombreuses batailles perdues dans la bais, la Marine impériale finit par découvrir comment le pirate échappait à la capture : un petit fleuve tortueux qui se déversait dans la baie près de Quiétude, son embouchure masquée par une épaisse mangrove. La Flotte impériale remonta le fleuve jusqu'au cœur du Marais, là où jamais personne n'était allé, sauf les Argoniens. Bramman fut capturé dans son fief, pas loin de Rose noire et sa tête fut rapportée à l'impératrice. Mais ce qui était plus important, ce furent les premiers récits fiables sur la véritable culture du Marais noir.

Les Argoniens de l'intérieur du Marais noir étaient ombrageux, ce qui n'est pas étonnant, vu que le seul contact extérieur qu'ils avaient était celui avec des brigands du genre de Bramman. Pour eux, la civilisation impériale c'était les viols, les pillages et l'esclavage. Comme les Cyrodiliens s'enfonçaient encore plus profondément dans leur pays, ils rencontrèrent une résistance de plus en plus violente à chaque incursion. Quand la menace des pirates fut enfin éliminée, le Premier Empire se contenta de laisser le Marais noir aux mains de ses autochtones.

Ce n'est qu'au Second Empire que le Marais noir fut « conquis », du moins sur papier. En 1E2811, lors de la bataille d'Argonie, la dernière armée de reptiles organisée dans l'histoire du Marais noir fut vaincue et se retira à Helstrom, le centre impénétrable de la province où personne ne la poursuivrait. L'année suivante, le Marais noir fut officiellement annexé par l'Empire cyrodilien.

Les régions côtières et quelques parties de l'intérieur où les voyages étaient sûrs furent pourvues de dirigeants représentant l'empereur. Le pays qui auparavant était un refuge où les criminels de Tamriel circulaient librement devint alors une immense prison. Tous ceux qui étaient considérés comme trop dangereux pour être enfermés dans des cachots « civilisés » des autres provinces furent envoyés dans le Marais noir. Les détenus les plus célèbres comptent parmi eux Nai, le meurtrier à la hache, l'hérétique Devir-Mir et Tavia, l'épouse du dernier empereur de l'ère Première, accusée de trahison et envoyée à Gideon en 1E2899. Le pire de tous les cachots fut construit à l'ère suivante par le potentat Versidae-Shae, sur les ruines de la communauté de Lilmothiits. La Rose noire, comme on l'appelle communément, est la prison la plus connue et la plus sûre de nos jours, là où les acolytes de Jagar Tharn attendent leur mort.

Dans le chaos de l'ère Deuxième, le Marais noir connut un retour en force du banditisme. Les marchands d'esclaves de Morrowind étaient plus libres que jamais d'exploiter leur voisin du sud, et des tribus entières d'Argoniens furent enchaînées et emmenées de force dans le pays dunmer. D'anciens fonctionnaires impériaux fondèrent des dynasties de seigneurs de guerre dont la tyrannie fut réputée, même en ces temps obscurs.

Que la terrible peste Knahataine fût de cause naturelle ou créée par un chaman argonien pour se venger de l'oppression subie par son peuple reste un sujet de débats. Mais son résultat fut net. Débutant à Fort-tempête en 2E560, elle se répandit rapidement jusque dans les coins les plus reculés du Marais noir, tuant tous ceux qui n'étaient pas d'origine reptile. Pendant plus de quarante ans, la province fut serrée dans ses griffes qui décimaient des peuplades entières comme les Kothringis et chassant les étrangers du pays.

Même quand le pays redevint habitable, la peur de la maladie gardait la plupart des étrangers à l'écart. La Maison Drès de Morrowind continua à envoyer ses esclavagistes au nord, mais rares furent ceux qui avaient une bonne raison de s'y rendre. On raconte même que Tiber Septim lui-même réfléchit longuement avant de conquérir le Marais noir pour agrandir l'Empire. Les frontières de la province tombèrent rapidement et il décida prudemment d'éviter les marais intérieurs qui n'avaient aucune importance stratégique et de ce fait ne rencontra que peu de résistance.

La position du Marais noir au cours de l'ère Troisième était pratiquement la même qu'à d'autres périodes de l'histoire. L'Empire tirait un bénéfice stratégique en occupant les côtes et y gardait ses criminels les plus dangereux dans les geôles de Rose noire et de l'intérieur du pays. Le cœur du Marais noir est l'unique domaine des Argoniens et toute future annexion par les forces impériales semble improbable.

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GuidePocheV3MisePage-4.jpgLes événements actuelsGuidePocheV3MisePage-5.jpg

Selon les normes impériales, le Marais noir est encore un pays économiquement « retardé ». L'agriculture se fait encore à toute petite échelle bien que tout récemment des produits aient été exportés et que les fruits exotiques d'Argonie soient très prisés des nobles de Tamriel. Le brigandage semble avoir diminué ces dernières années, la plupart des actes criminels étant perpétrés non par des étrangers mais par des autochtones, par exemple les Nagas, criminels d'origine argonienne. Des rumeurs persistent à propos de bandes organisées, par exemple celles qui trafiquent de la drogue au-delà des frontières du Marais noir, mais il n'existe aucune preuve de ces actes de contrebande. Les gardes de la Flotte impériale sont cependant toujours sur le qui-vive dans la baie de Topal et protègent les marchands des pirates qui n'ont pas entièrement été éliminés.

Les Impériaux continuent à diriger le pays dans les villes côtières de la province, mais la plupart d'entre eux ont des Argoniens comme conseillers. Ces Archéens agissent également comme gouverneurs dans les régions rurales qui forment encore la plus grande partie du Marais noir. Au-delà de la portée de l'Empire, l'intérieur marécageux du pays est peu surveillé et personne ne sait si cette région reconnaît la domination impériale de la province.

Depuis l'abolition de l'esclavage, les relations du Marais noir avec Morrowind au nord se sont nettement améliorées, bien que des conflits frontaliers éclatent régulièrement du fait que les Argoniens revendiquent les territoires conquis pendant la guerre d'Arnésie. Des escarmouches mineures avec les troupes impériales le long des côtes ont également été rapportées, mais ces incidents isolés ne semblent pas représenter une quelconque menace.

Plus troublante est l'effraction récente de la prison à l'énorme prison de Rose noire. Bien qu'elle ait été refermée et que les points faibles aient été renforcés, des meurtriers, voleurs et révolutionnaires ont réussi à s'échapper dans les marécages. Il est peu probable que l'un d'eux ait réussi à survivre dans cet environnement cruel et dangereux de l'intérieur du Marais noir.