Arx Corinium – rapport de semailles

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES Online

Journal d'officier
Par le centurion Pontius


Construire un fort dans les marais, ce n'est pas une mince affaire, mais mes hommes et moi y sommes parvenus avec Arx Corinium. Ce fut une bataille de longue haleine – contre les maladies tropicales, contre la faune des marais, mais l'empire voulait un avant-poste dans cette région, et nous le lui avons donné.

Malheureusement, au moment où j'écris ces lignes, nous avons remballé nos armes et armures sur ordre du colonel Marianus, et nous apprêtons à abandonner notre ouvrage. Le colonel cite la perte progressive d'une demi-douzaine de soldats par mois, pour la conservation d'Arx Corinium, un « revers pour l'effort de guerre ». Je suis d'accord, et j'aimerais rappeler que j'avais prévu cette issue à notre arrivée, il y a plus d'un an et demi. Je m'en étais ouvert au colonel, qui avait ordonné l'exécution du projet. Ce n'est pas une doléance, mais un fait.

La construction a pâti de nombreuses complications : le marais ralentissait notre progression à chaque instant, et il devint clair que les premières fondations que nous avions posées allaient s'enliser en moins d'un mois. Lorsque nous déplaçâmes l'ouvrage vers le nord, nous fîmes la connaissance d'un wamasu féroce, qui me coûta dix hommes avant d'accepter de quitter les lieux. Après plusieurs affrontements, notre mage de guerre, Bélisaro, le baptisa Ganakton l'Orage, du fait des éclairs que cette bête émet par tous les orifices (« Ganakton » était le surnom d'une tante qu'il avait en horreur, et qui aurait possédé du sang orque).

L'humidité dense était un autre adversaire, qui transformaient notre armure en cuve à sueur pendant les premiers mois de construction. Cela va à l'encontre du règlement, mais j'autorisai à mes soldats le luxe d'une armure en étoffe pendant les mois d'été. C'était cela ou les voir mourir d'insolation. Nous aurions été handicapés en cas d'attaque, mais tout ennemi en marche sur Arx Corinium aurait été moribond le temps de parvenir jusqu'à nous. Et quoi qu'il en soit, nous ne fûmes jamais inquiétés.

La bataille finit tout de même par se présenter à nous : toutes les bêtes de ce marais, petites ou grandes, sont des pièges vivants. Certains jours, il nous arriva d'affronter épée en main des insectes gros comme la tête et hérissés de dards. À d'autres moments, nos mages affrontaient des bêtes comme Ganakton l'orage, qui continuait de terroriser notre fort. Il creva le mur est une dizaine de fois, et je regrette de ne jamais avoir le luxe de monter son crâne sur ma cheminée. Mais si cela nous permet de partir enfin, je laisse avec joie la vie sauve à Ganakton.

Tandis que je repense à cette année et demie, aux ressources et au travail qu'il fallut pour bâtir Arx Corinium, je ne peux me résoudre à considérer que l'effort en valait la peine. Une fois de plus, ce n'est pas là une plainte. Je ne nourris aucune rancœur envers mes supérieurs pour leurs ordres. J'aimerais toutefois faire remarquer que j'avais émis plusieurs réserves quant à ce projet, et ai compilé des copies des lettres envoyées par moi à mon supérieur direct, le colonel Marianus, pour détailler les raisons qui, à mes yeux, feraient de la construction d'Arx Corinium un gouffre de ressources impériales.

Permettez-moi de clarifier mon intention : cette communication n'est pas une déclaration d'échec de la part de quiconque, qu'il s'agisse de mes hommes, de moi-même ou du colonel Marianus. J'ai pleine conscience que cette décision incombe au tribun Hilario, que j'encourage à lire les lettres susmentionnées. J'ai déjà demandé que ces lettres soient disponibles à tout officier intéressé, aux archives militaires de la Cité impériale.