Chroniques des Cinq compagnons, Vol. 6
Média d'origine : TES Online
Par Sai Sahan, 2E 582
Je suis Sai Sahan, fils de Nazir Itaf Sahan de Bangkoraï. On m'a demandé d'ajouter mes mots à ces chroniques, et bien que je ne sois pas scribe, je m'y efforcerai. Les enseignements de Divad, d'Abah et de Satameh nous racontent que si un grand guerrier peut raffiner son art jusqu'à la perfection, affûter son épée au point qu'elle fende l'acier et la pierre comme si elle ne rencontrait que de l'air, la véritable valeur ne se juge que par la qualité des ennemis qui l'attirent. Je me demande parfois si les grands aïeux changeraient d'avis s'ils nous voyaient à présent, et voyaient notre ennemi, le prince des Daedra appelé Molag Bal. Au début, j'envisageais d'écrire que mon entraînement ne m'avait pas préparé à cela, mais après des heures de méditation et le conseil de mon ancien empereur, j'ai compris que c'est exactement pour cela que Kasura et moi nous somme entraînés et avons étudié pendant tant d'années. On prête parfois aux chante-épées de l'antique Yokuda des qualités plus qu'humaines, une adresse et une détermination telles qu'un autre n'aurait pu l'égaler en une dizaine de vies. Si je ne prétends pas avoir égalé cette grandeur, ma suprême épreuve ne fut peut-être pas de mener la guerre aux côtés d'un empereur, mais de dresser un acier droit et pur contre les ennemis de toute vie. Je doute d'être prêt au combat qui s'annonce. Je n'ai pas rompu sous les tortures du traître, mais je ne suis pas pour autant sorti indemne des salles du tourment. La chair ouverte renoue ses liens sous les soins magiques de mon suzerain, et mes rêves sauvages sont apaisés par la voix chaude de Lis des neiges dans mon oreille, lorsque je me réveille en sursaut au cœur de la nuit… mais je ne suis pas guéri pour autant. Tharn et moi parlons longuement, pendant nos jeux d'adresse et de stratégie qui occupent ma convalescence, et j'ai énoncé sans fard mes inquiétudes. Son mépris pour ce qu'il perçoit comme une faiblesse est un contrepoint bienvenu aux paroles tendres de Lis des neiges. Je les supporte et les accepte, car un guerrier sans humilité est aussi déséquilibré qu'une épée trop rigide. Ses paroles raffermissent ma détermination et affûtent mon esprit. Il est difficile d'oublier les nombreux morts de l'abbaye des lames, et si nous avions fait de notre mieux au lendemain de cette attaque, il faudra bien des années avant que Kasura puisse former d'autres élèves à la voie de l'épée et de l'esprit. Lorsque tout ceci aura pris fin - si nous survivons, bien sûr - je me ferai un plaisir de retourner les aider à la reconstruction. Je demanderai peut-être à Lis des neiges de m'accompagner.
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