Un rêve de Sovngarde

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES 5 : Skyrim

Par Skardan Libre-Hiver


Dans quelques heures, je serai sûrement mort.

Mes hommes et moi, tous des Nordiques de Bordeciel, rejoindrons bientôt les légions de l'empereur pour attaquer la Cité impériale. Les Aldmers se sont retranchés à l'intérieur et nous allons subir de lourdes pertes. C'est une tactique désespérée, car si nous ne nous reprenons pas la ville, nous perdrons la guerre.

Hier soir, j'ai prié le puissant Talos de me donner de la force et du courage pendant la bataille à venir. Voilà que je m'assieds, durant ces dernières heures glaciales avant le lever du soleil, pour consigner par écrit un rêve que j'ai fait peu de temps après.

Je crois que ce rêve était la réponse à mes prières. Je veux transmettre la sagesse qu'il contenait à mes semblables, pour les batailles qu'ils livreront après ma disparition.

Dans ce rêve, je marchais au milieu de la brume et je me dirigeais vers des éclats de rires, des échos de réjouissances et des chansons du Nord. La brume se dissipa rapidement et je me retrouvai au bord d'un immense gouffre. Les eaux tumultueuses dévalaient la falaise et ce précipice était si profond que je n'en distinguais pas le fond.

Comme il s'agissait du seul moyen de traverser, j'empruntai un grand pont fait d'os de baleine.

Je n'avais fait que quelques pas lorsque je fis la rencontre d'un guerrier massif à l'air sinistre. "Je suis Tsun, le maître des épreuves", me dit-il, sa voix de stentor résonnant sur les parois des grandes montagnes qui nous entouraient.

D'un signe de la main, il m'invita à passer. Au fond de moi, je savais que ce n'était que parce que j'étais un visiteur. D'après les légendes, si je revenais ici après ma vie de mortel, je devrais affronter ce redoutable guerrier en combat singulier.

Au-delà du pont se dressait une imposante longère de pierre, si haute qu'elle effleurait les nuages. Je mobilisai toutes mes forces pour ouvrir la porte de chêne colossale, puis contemplai la grand-salle éclairée par des torches.

Tous les plus grands héros nordiques étaient rassemblés, buvant de l'hydromel versé depuis de gigantesques fûts et entonnant des chants de guerre. Des cochons de lait grésillaient sur une longue broche de fer au-dessus du feu. L'odeur de la viande rôtie me mettait l'eau à la bouche et les chansons de naguère me réjouissaient le coeur.

"Approchez !" s'écria un homme chenu, assis sur une haute chaise de bois. Je savais qu'il s'agissait d'Ysgramor, le père de Bordeciel et des Nordiques. Je m'avançai et m'agenouillai devant lui.

"Vous vous trouvez à Sovngarde, la demeure des morts glorieux. Que voulez-vous, fils du Nord ?" mugit-il.

"J'aimerais vos conseils," répondis-je, "car nous livrerons demain une bataille désespérée et mon coeur est empli de terreur."

Ysgramor porta sa chope à ses lèvres et la vida. Puis, il reprit la parole.

"Souviens-toi toujours de ceci, fils du Nord : on ne juge pas un Nordique à la façon dont il a vécu, mais à la façon dont il est mort."

Là-dessus, il jeta son bock, leva le poing en l'air et se mit à pousser des acclamations tonitruantes. Les autres héros se levèrent et l'imitèrent.

À mon réveil, leurs clameurs retentissaient encore à mes oreilles. J'ai rassemblé mes hommes et je leur ai raconté ma vision. Mes paroles semblaient remplir leur coeur de courage.

Les trompettes sonnent et les étendards sont levés. L'heure est venue de se rallier. Que Talos puisse nous accorder la victoire aujourd'hui. Si j'en suis digne, j'espère pouvoir à nouveau admirer cette majestueuse grand-salle.

- Skardan Libre-Hiver