Les Sept Combats de L'Aldudagga - 1er Combat, "Dagon, Dévoré-Né"

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Texte de développeur
Auteur réel : Michael Kirkbride
Commentaire : Ces extraits proviennent du texte L'Aldudaggavelashadingas, ou "Les chants du Dragon et de Dagon". Ici les textes ont été raccourcis tout autant que leur titre. Ces chants proviennent d'un nombre inconnu de skalds bréto-nordiques.
Traduction communautaire.


C’était le temps d’Hoag le Majeur, né dans une botte… [Bien plus tard] la clameur des deux cloches [de la chèvre du Tout-Faiseur] retentit, appelant la fin des temps de Sarthaal et du monde, et l’ombre d’Alduin s’étendit comme un tapis de flammes à l’est, à l’ouest, au sud et au nord… [C’était] le dévoreur des Ères. D’aussi loin que porte le regard d’un homme, seul le Haut Hrothgaar émergeait encore des volutes battantes de la fin draconique.

Et Alduin dit « Ho ha ho. »

Mais, voyez ! De Mereth, il subsistait sept autres montagnes, comme le Hrothgaar, et le Roi Démon Sauteur (un démon sauteur bienfaisant, certes, mais leur roi) bondit à travers le tourbillon nilphonique. Il s’approcha d’Alduin (qui dévore toujours les Nordiques en premier) et dit « Attends, attends, attends ! Attends ! Ce n’est pas encore le moment de détruire le monde ! »

À ces mots, Alduin rugit et dit « Roi des Sauteurs, tu rebondis toujours autour de moi à cette période (car tu es un des rares esprits qui peut tenir jusqu’à ma dernière bouchée), et tu cries « Attends ! », mais je n’attends jamais, et je ne le ferai pas maintenant. Saute jusqu’au sommet du Horthgaar, et attends encore un peu en tâchant de rester digne. Les deux cloches ont sonné « Gong ! Gong ! », et cela veut dire que le kalpa a tourné.

Le Démon Sauteur savait que tout cela était vrai, mais il dit quand même : « Attends, ô toi le premier et le dernier des Esprits. Le kalpa a tourné trop tôt, et je peux le prouver. Regarde au sommet du Mont Écarlate. Vois-tu l’Homme Cupide qui agite ses bras ? »

Alduin avala un peu plus de Mereth (ce fut la destruction de Njorvela et du Comté de Teed) et regarda. En effet, l’Homme Cupide agitait les bras, comme pour dire au Dragon Dévoreur de Temps d’arrêter. Alduin renifla brusquement (quelques fermes jaillirent de son museau, mais il les rattrapa d’un coup de langue et les remit dans sa bouche, car il dévore tout), puis il dit : « Et l’Homme Cupide agite toujours ses bras à cette période, comme pour m’arrêter, tout comme toi. C’est presque comme si vous travailliez ensemble à me ralentir. Est-ce bien cela ? Est-ce qu’un autre Esprit mineur cache des morceaux du monde pendant ce temps ? Est-ce pour cela que le festin du kalpa dure à chaque fois un peu plus longtemps ? »

Et alors, Alduin plongea son regard à la fois dans les yeux de l’Homme Cupide (là bas au loin) et dans ceux du Roi Démon (tout près), un de ses yeux fixé sur chacun, et il sut qu’il en était ainsi. Les deux Esprits déglutirent, et ils furent pris.

« Oh, merde » dit l’Homme Cupide. « Il connait mon marché avec le Roi des Sauteurs, je ferais mieux de me cacher sous ma montagne ! » Mais il pensa et dit tout cela trop vite et, sans réfléchir, il se cacha sous sa montagne alors que sa base avait déjà été mangée et donc, elle n’était plus entièrement là. (C’est ainsi que l’Homme Cupide fut piégé à la fois dans et hors des kalpas).

« Oh, merde » dit le Roi Démon Sauteur, « Tu nous as démasqués, Dévoreur du Monde ! Oui, dès que les deux cloches de la chèvre du Tout-Faiseur sonnent, l’Homme Cupide et moi, avec nos serviteurs, nous ramassons des petits bouts du monde, pour que tu ne puisses pas tout manger. Et quand le monde revient, on y recolle ces morceaux, et c’est pour cela qu’il devient de plus en plus gros à manger à chaque fois. Mais ce n’était pas mon idée ! L’Homme Cupide te déteste tellement ; c’était son idée de te piéger avec un kalpa si gros que ton ventre exploserait et comme ça tu mourrais et le monde ne mourrait plus jamais ! »

Alduin (qui avait mal à l’estomac, car il était trop gonflé, ce qui n’était jamais arrivé, et maintenant il savait pourquoi) se mit en fureur et brailla : « Stupide petit c*n. As-tu seulement idée de ce qui arriverait si cela arrivait ? Si je mourais sans pouvoir dévorer le monde et que le kalpa se poursuivait sans fin ? À quoi bon poser la question, tu n’es qu’un petit Esprit inférieur juste bon à sauter partout ! C’est contre l’Homme Cupide que je devrais être furieux ! »

Alors, le Roi Démon Sauteur vit une façon de s’en sortir, mais il s’empressa trop d’approuver. « Oui ! Oui ! Oui ! » Et le Dragon comprit que s’il se montrait clément, le petit démon ne retiendrait jamais la leçon. C’est pourquoi il maudit le Roi des Sauteurs, en le nommant Dagon, disant :

« L’Homme Cupide s’est déjà mis lui-même dans la m*de jusqu’au cou, à se cacher dans quelque chose qui n’existait plus. Mais toi : je te maudis ici et maintenant ! Je te retire ton pouvoir de sauter, sauter, sauter, et je te condamne [au Vide], à l'endroit que tu ne pourras plus quitter en dehors de jours fastes, très éloignés les uns des autres. Et même alors, ce sera au prix d’un très, très dur travail. Et il en sera ainsi, petit grappilleur, jusqu’à ce que tu aies détruit tous les morceaux de ce monde que tu as volés des kalpas précédents. Autant dire pour toujours. »

Dagon (qui n’était plus le Roi Démon Sauteur) hurla : « Pitié, non ! On t’en a volé tellement et on les a fourrés dans des endroits impossibles. Ça me prendra l’éternité pour retrouver mon bonheur sautillant ! Et encore plus si je ne peux retourner dans le monde qu’à des jours fastes très éloignés les uns des autres et au prix de longs rituels. Je t’en supplie, ne me fais pas ça, ô Aka ! Je t’en supplie cent mille et huit fois ! »

Et c’est ce que fit Dagon. Il supplia cent mille et huit fois Alduin le Dévoreur de Temps de revenir sur sa décision. Et à la moitié de ce nombre, Dagon ferma très fort les yeux pour montrer qu’il le pensait pour de vrai. Et au trois quarts de ce nombre, il se mit à crier pour montrer qu’il le pensait vraiment pour de vrai. Mais quand il eut fini de supplier, Alduin n’était plus à côté de la montagne où se tenait Dagon.

De fait, après avoir regardé longtemps à l’est, à l’ouest, au sud et au nord, et n’avoir vu que le dragon tourbillonnant s’arrêter autour de lui, Dagon comprit que, pendant qu’il suppliait les yeux fermés, Alduin l’avait dévoré, lui et sa montagne, et qu’il avait crié si fort qu'il n’avait pas entendu les mâchoires claquer. Et il sut que le monde précédent avait été complètement mangé, à part les morceaux volés, et que, quand le nouveau kalpa se formerait, l’Homme Cupide (qui ne reste jamais piégé bien longtemps) commencerait à fourrer les morceaux volés dans des endroits impossibles, et qu’il ne pourrait plus jamais sauter avant que tout ne soit remis en place.

Et il sut aussi que le nom de « Dagon » ne serait plus celui d’un démon sauteur bienfaisant, mais celui de quelqu’un qui détruirait, détruirait, détruirait, à chaque fois qu’il pourrait s’échapper quelque peu [de sa maison dans l’Oblivion]…